Violence électorale : Le Centre de recherche politique d’Abidjan boucle l’étape finale de son programme à l’intention des leaders de jeunesse

Christian Barou, juriste et membre du Crpa
Christian Barou, juriste et membre du Crpa
Christian Barou, juriste et membre du Crpa

Violence électorale : Le Centre de recherche politique d’Abidjan boucle l’étape finale de son programme à l’intention des leaders de jeunesse

Le 27/06/21 à 20:36
modifié 27/06/21 à 20:36
L’étape finale du programme de prévention des violences électorales en Côte d’Ivoire (Ppve-Ci) a réuni, le 26 juin 2021, à Abidjan, Cocody-2Plateaux-Angré, des leaders de jeunesse venus de sept (7) localités du pays. Une conférence de presse, un retour d’expérience et des distinctions des représentants des différentes zones ont marqué la fin du programme.

Entamé depuis juillet 2020, le programme « Youth experience for stories for peace » a connu son apothéose avec un retour d’expérience des leaders de jeunesse. « Aujourd’hui nous organisons cette étape finale de ce projet pour boucler la boucle. Nous avons réuni des représentants des différentes zones que nous avons visitées de sorte à ce que ceux-ci partagent leur expérience dans le cadre de la promotion de la paix, la préservation de la paix et la cohésion sociale », a indiqué Dr Flan Moquet César, directeur du Centre de recherche politique d’Abidjan (Crpa).

Selon Dr Flan, cette rencontre vise à montrer à l’opinion publique qu’il est important d’intérioriser les valeurs de paix. « La lutte contre la prévention de violences électorales ne doit pas se faire uniquement dans l’année électorale », estime également Dr Flan. Pour lui, il faut amener à travers la répétition et l’insistance les populations ivoiriennes à intérioriser la culture démocratique et celle de paix. Les leaders de jeunesse devront impacter leur environnement à travers de tel programme. « C’est notre contribution à la préservation de la paix dans notre pays parce que les contextes électoraux ont depuis 30 ans entrainé des violences. Il est temps que cela s’arrête », a lancé le directeur du Centre de recherche politique d’Abidjan (Crpa).

A la question de savoir comment peut-on éradiquer cette violence électorale, Christian Barou, juriste et membre du Crpa est formel : « Cette violence ne peut être éradiqué que si la jeunesse arrivée à se réunir autour d’un idéal commun ». Pour lui, la jeunesse ne devrait pas demeurer dans la « posture de l’auxiliaire du politique ». Tant qu’il en sera ainsi la violence électorale va toujours se structurer.

Selon M. Barou, la démocratie est certes par essence subversive, mais elle n’est pas violente dans la mesure où elle tolère tous les points de vue. Cependant dans la dynamique actuelle, il a fait remarquer que lorsque nous nous arrimons à un champion que l’on veut voir accéder au pouvoir, on ne peut que demeurer dans la violence. « Le mode d’accession au pouvoir prôné par les jeunes favorise la crise de la démocratie que nous connaissons. Parce qu’ils se disent que celui qui vient au pouvoir est celui-là même qui est essentiel pour la nation », note M. Barou. Avant d’indiquer qu’en démocratie personne n’est essentielle.

Poursuivant, il a indiqué qu’il s’agit juste de citoyen qui viennent faire un mandat que l’on critique et que l’on peut remplacer. « Tant que nous demeurons dans le fondamentalisme des points de vue, dans l’essentialisation de la conquête du pouvoir, il est manifeste que la jeunesse qui n’a pas les rudiments nécessaires actuels pour s’autonomiser, qui est encore auxiliaire des chapelles politiques sera toujours un instrument de la violence », estime Christian Barou.

Pour mettre fin à l’utilisation de la jeunesse dans la violence politique, M Barou estime qu’il n’y a pas de formule magique.

« Il faut une action patiente et constante. La jeunesse doit commencer par le bas (...) La conscience de la jeunesse dans cette affaire n’est pas distincte de la crise de la conscience citoyenne républicaine », a-t-il indiqué. Et de s’interroger. Pour nous, qu’est-ce que l’intérêt général ? Qu’est-ce que l’Etat ? Qu’est-ce que la nation ? « Ce ne sont que des notions abstraites. Or cela ne devrait pas l’être. Nous sommes une jeunesse qui doit d’abord comprendre son état, formuler une vision qui nous est particulièrement propre », a-t-il soutenu. Et d’ajouter : « Les jeunes ont des préoccupations d’ensemble. Ils aspirent à la liberté, avoir des écoles de qualité, une formation rigoureuse. Ces besoins peuvent être fédérés en moteur de l’engagement démocratique. C’est à titre que la jeunesse pourra jouer un rôle autonome et déterminant dans la cessation des violences. »


Le 27/06/21 à 20:36
modifié 27/06/21 à 20:36