Enquête/Violences faites aux femmes : L’Organisation CPDEFM dresse un "sombre constat" de la situation dans le district d’Abidjan

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Enquête/Violences faites aux femmes : L’Organisation CPDEFM dresse un "sombre constat" de la situation dans le district d’Abidjan

Le 15/06/21 à 11:09
modifié 15/06/21 à 11:09
L’Organisation des citoyennes pour la promotion et défense des droits des enfants, femmes et minorités (Cpdefm) a mené une enquête sur les violences faites aux femmes et aux filles (Vff) dans le District d'Abidjan en 2020. Cette organisation a livré, ce mardi 15 juin 2021, les résultats de cette enquête dans le communiqué de presse ci-dessous. L'enquête a été réalisée à Abobo, Anyama, Attécoubé, Koumassi, Treichville et Yopougon. Elle a concerné les Vff dans leur quotidien et en période de pré-Covid-19.

Il ressort des résultats obtenus que le phénomène des Violences faites aux femmes et aux filles (Vff) plus précisément l’excision, le mariage forcé, le viol, la pédocriminalité et le féminicide, est observé à un nombre conséquent dans les communes citées plus haut.
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET AUX FILLES (VFF) DANS LE DISTRICT D’ABIDJAN EN PERIODE DE PRE ET DE QUOTIDIENNETE COVID-19

En Côte d’Ivoire notamment dans six (6) communes du District d’Abidjan (Communes les plus populaires) que sont : Abobo, Anyama, Attécoubé, Koumassi, Treichville et Yopougon, le phénomène des Violences faites aux Femmes et aux Filles (VFF) plus précisément l’excision, le mariage forcé, le viol, la pédocriminalité et le féminicide, est observé à un nombre conséquent.

L’Organisation des Citoyennes pour la Promotion et Défense des Droits des Enfants, Femmes et Minorités (CPDEFM) dont la mission est de promouvoir les droits des femmes et des filles et de contribuer à l’éradication des violences à leur encontre, a mené en 2020, une enquête sur les cas de viols, féminicides (femmes mortes sous les coups d’un conjoint/partenaire intime), d’excision, mariages forcés et pédocriminalité (pédophilie) à Abidjan.

De cette enquête sur les VFF en période de pré et de quotidienneté COVID-19, il en ressort que :
  1. 5556 personnes interrogées dans ces six (6) Communes témoignent de plus de 2000 cas de VFF observés durant ces deux dernières années (2019 et 2020) ;
Les enfants particulièrement les filles sont plus exposées aux violences que les femmes : le mariage forcé est la violence la plus répandue de toutes les VFF documentées (1 290 cas de mariages d’enfants (filles âgées de moins de 18 ans) enregistrés avec un pic en période de confinement environ 430 cas signalés ;
  1. Les communes d’Anyama, Treichville et Attécoubé sont celles où il est constaté les taux les plus élevés de cas de VFF soit respectivement 1322, 776 et 749 cas ;
  2. Les filles et les jeunes filles sont beaucoup plus exposées aux violences notamment les mariages forcés : 1 290 cas de mariages d’enfants (filles âgées de moins de 18 ans) enregistrés avec un pic en période de confinement environ 430 cas signalés ;
  1. Le viol (commis sur des femmes) apparaît comme la violence la plus courante après les mariages forcés. Ce sont 1 121 cas enregistrés (2019-2020) ;
  2. Les féminicides sont par ailleurs une réalité à Abidjan. Cette enquête réalisée auprès des populations abidjanaises révèle que 416 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou partenaire intime au cours de ces deux dernières années. La Commune d’Abobo est la zone où il est enregistré le plus grand nombre de cas (125) ;
  3. La période de confinement/restriction due à la COVID-19 a eu un impact sur les VFF principalement les violences sexuelles où un pic a été observé durant cette période (environ 30% de cas signalés).
Face à ce sombre constat dans le District d’Abidjan, CPDEFM formule les recommandations suivantes afin d’éradiquer les mariages forcés, viols, excision, pédocriminalité et féminicides.

A l’endroit du Gouvernement Ivoirien notamment du MFFE :
  • Quantifier et chiffrer toutes les violences que subissent les femmes et les filles par la réalisation d’une enquête nationale sur toute l’étendue du territoire.
  • L’adoption d’une Loi spécifique permettant de réprimer l’ensemble des violences faites aux femmes et aux filles y compris les féminicides conformément à la Recommandation N°30b du
Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard de la femme à l’issue du quatrième examen périodique de la Côte d’Ivoire ;
  • Le renforcement de capacités de tous les acteurs/actrices intervenant dans la prise en charge notamment les Officiers de Police Judiciaire (policiers et gendarmes) sur les questions de genre et de violences faites aux femmes ;
  • La gratuité du certificat médical pour les victimes et survivantes de VFF en situation de précarité;
  • La contribution à la prise de conscience des populations sur les conséquences néfastes des violences dans la vie des victimes (femmes et enfants) et la libération de leur parole par l’organisation de campagnes de sensibilisation de masse et de proximité sur toute l’étendue du territoire nationale.
  • La mise à disposition de centres fonctionnels d’hébergement et de transit des survivantes et victimes de Violences Basées sur le Genre ;
  • L’inclusion des psychologues dans la prise en charge psychosociale des victimes ;
  • Mise en place d’un Fond spécial pour la reconstruction et réinsertion socio-économique des victimes et survivantes de VFF ;
  • Appuyer techniquement et financièrement les ONG spécialisées dans la lutte contre les VBG en Côte d’Ivoire.
A l’endroit des Organisations Non Gouvernementales (ONG)
  • Réaliser des Plaidoyers nationaux et internationaux pour l’amélioration de la condition féminine en Côte d’Ivoire par la mise en place d’un mécanisme fonctionnel de prise en charge holistique des VFF incluant le volet juridique et judiciaire, psychosociale et économique ;
  • Mener des actions de sensibilisation de masse et de proximité sur toute l’étendue du territoire national ;
  • Documenter les violences faites aux femmes et aux filles en Côte d’Ivoire.
A l’endroit des Organisations Internationales :
  • Appuyer techniquement et financièrement les ONG de lutte contre les VFF en Côte d’Ivoire ;
  • - Appuyer techniquement et financièrement les féministes et activistes VBG.
Pour accéder au Rapport : http://cpdefmci.e-monsite.com/medias/files/rapportde-l-enquete-sur-les-vff-a-abidjan-2021-cpdefm-1.pdf

Fait à Abidjan, le 15/06/2021

PORTE-PAROLE DE CPDE


Le 15/06/21 à 11:09
modifié 15/06/21 à 11:09