Banane dessert: L’appui de l’Union européenne fait passer la consommation locale de 35 000 à 45 000 tonnes

La banane dessert d’origine ivoirienne est prisée en Europe pour sa qualité. (DR)
La banane dessert d’origine ivoirienne est prisée en Europe pour sa qualité. (DR)
La banane dessert d’origine ivoirienne est prisée en Europe pour sa qualité. (DR)

Banane dessert: L’appui de l’Union européenne fait passer la consommation locale de 35 000 à 45 000 tonnes

Le 03/06/21 à 15:34
modifié 03/06/21 à 15:34
La filière banane ivoirienne réalise des progrès importants, aussi bien au niveau de la commercialisation que de la production, malgré un environnement difficile.
La banane dessert ivoirienne fait face, depuis des années, à l’offensive des bananes d’origine sud-américaine sur le marché européen. Depuis 2010, le gouvernement ivoirien, avec l’appui de l’Union européenne, à travers son Instrument de coopération au développement (Icd), s’est attelé à améliorer l’environnement de la production et de l’exportation de la banane par la mise en œuvre d’un plan stratégique de développement de ladite filière à hauteur de près de 100 milliards de FCfa, sur la période 2010-2019.

Ce plan stratégique prévoit la mise en place de Mesures d’accompagnement du secteur de la Banane (Mab) qui visent la gestion durable de la filière par l’amélioration de sa compétitivité, le développement des exploitations agricoles villageoises et la diversification des marchés de commercialisation, tout en améliorant les conditions de vie des travailleurs et en préservant l’environnement.

Les Mab s’articulent autour de six axes : appui à l’amélioration de l’outil de production des plantations existantes et à la création de nouvelles plantations ; appui au développement de plantations villageoises ; appui au développement du marché local et sous-régional en banane ; appui à l’amélioration des conditions de vie et de travail des ouvriers ; appui à la protection et à la préservation de l’environnement ; appui institutionnel.

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’axe 3 (Appui au développement du marché local et sous-régional en banane) des Mab, les deux organisations représentatives de l’ensemble des producteurs exportateurs de banane dessert de Côte d’Ivoire, notamment l’OBAMCI et l’Ocab, ont constitué un consortium et obtenu de l’Union européenne un contrat de subvention dont l’objectif est d’améliorer la contribution de la filière banane dessert à l’économie ivoirienne et lutter contre la pauvreté.

De façon spécifique, il s’est agi d’améliorer la pénétration du marché national et du marché sous-régional de la banane dessert par les sociétés de production ivoiriennes à travers trois composantes, à savoir la mise en place d’un cadre normatif des exportations de bananes et d’un observatoire des marchés sous-régionaux ; la réalisation d’une mûrisserie pilote moderne et appui aux mûrisseries artisanales, la Communication et promotion de la banane dessert.

Alors que le projet arrive à sa fin, d’énormes progrès ont été réalisés. Il s’agit de l’augmentation de la production nationale qui a atteint les 500 mille tonnes et surtout de l’accroissement du volume de la consommation nationale et sous-régionale.

Selon Bango Kouadjo Narcisse, consultant-coordonnateur de l’Axe 3 des Mesures d’accompagnement banane 2012, les objectifs du projet ont été atteints, puisque le volume de banane consommé en Côte d’Ivoire est passé de 35 mille tonnes à 45 mille en dix ans. En outre, les producteurs, notamment les mûrisseries, ont adopté de bonnes pratiques telles que l’utilisation de l’éthylène en lieu et place du carbure jugé cancérigène.

La filière banane représente 8% du Pib agricole ; 5,4% du Pib national ; 4,5% de parts du marché européen, soir l’équivalent de 432 mille tonnes. Le secteur génère 15 mille emplois directs et 35 mille emplois indirects, pour un chiffre d’affaires de 145 milliards de F CFA. Le marché sous-régional absorbe 67 mille tonnes. Le Sénégal vient en tête des pays de la sous-région importateurs de la banane dessert ivoirienne. Au regard de ces acquis, l’avenir de la filière ivoirienne est prometteuse.

En effet, alors qu’on note un repli du volume d’exportation des autres produits agricoles ivoiriens du fait de la Covid-19, la banne dessert a enregistré une croissance de son volume d’exportation. 432 mille tonnes ont été exportées en Europe en 2020 contre 400 mille tonnes avant la Covid-19. Une performance qui témoigne de la résilience du secteur. Aussi les acteurs attendent-ils une nouvelle stratégie qui viendrait renforcer les acquis.



Le 03/06/21 à 15:34
modifié 03/06/21 à 15:34