Forêt ivoirienne/Alex Kipré : « Le sahel est à nos portes »

Alex Kipré s'est penché sur la situation préoccupante du couvert forestier ivoirien. (DR)
Alex Kipré s'est penché sur la situation préoccupante du couvert forestier ivoirien. (DR)
Alex Kipré s'est penché sur la situation préoccupante du couvert forestier ivoirien. (DR)

Forêt ivoirienne/Alex Kipré : « Le sahel est à nos portes »

Le 01/06/21 à 00:39
modifié 01/06/21 à 00:39
« Le sahel est à nos portes », c’est en ces termes que le journaliste-écrivain ivoirien Alex Kipré a alerté l’opinion sur la situation inquiétante du couvert forestier ivoirien. Il s’exprimait le 29 mai, à Cocody, lors du deuxième numéro des rencontres mensuelles qu’il a initiées en vue de décrypter l’actualité et les sujets d’intérêt : « Les analyses d’Alex Kipré ».

« Forêt source de vie, un mal profond en Côte d’Ivoire », tel était le thème de ce rendez-vous. A cette occasion, le conférencier a dévoilé un pan des enquêtes réalisées sur l’état des forêts ivoiriennes par ses soins.

Il a notamment présenté un bilan alarmant qui, à l’en croire, devrait interpeller la communauté nationale.

« En 1960 à l’Indépendance, la Côte d’Ivoire avait 10 millions d’hectares de forêts. En 2015, on ne comptait plus que 3.4 millions d’hectares, avec une vingtaine d’essences totalement disparues. Ce sont près de 200 mille hectares de forêt qui disparaissent chaque année dans notre pays qui ne peut plus prétendre être un État forestier. La norme mondiale pour cela, c’est avoir au moins 20 % de son territoire en couverture forestière. La France a 30 %, les USA possèdent 45 %, le Canada en a 80, en Afrique un pays comme le Gabon a 84 % de couverture forestière de son territoire. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire n’a seulement que 10.5 % de cette couverture territoriale. C’est un seuil très alarmant, et si on n’y prend garde, le sahel est à nos portes », a-t-il averti.

Au banc des accusés, l’auteur pointe du doigt la responsabilité des exploitants forestiers, l'État et évoque un secteur gangrené par la corruption. « La responsabilité n’incombe pas seulement qu'à l’État, elle est aussi citoyenne, de même qu'aux populations qui refusent de se conformer aux normes, aux lois, aux règlements. Il nous faut nous réconcilier avec les lois de la forêt », a affirmé Alex Kipré. Qui a, cependant, reconnu de bonnes actions gouvernementales initiées pour protéger les forêts et la reconstitution de son couvert. Il a mentionné à titre d'exemple les journées de reboisement, les initiatives d’agroforesterie, etc. Il a appelé à multiplier ces actions.


Le 01/06/21 à 00:39
modifié 01/06/21 à 00:39