Lutte contre le djihadisme : Des experts font des propositions à l’Etat pour faire face à la menace

Une vue des deux conférenciers. (Ange Kumassi)
Une vue des deux conférenciers. (Ange Kumassi)
Une vue des deux conférenciers. (Ange Kumassi)

Lutte contre le djihadisme : Des experts font des propositions à l’Etat pour faire face à la menace

Le Centre de recherche et d'action pour la paix (Cerap) a abrité le vendredi 28 mai 2021, une conférence d’échange sur le thème : « Dynamique du djihadisme et sécurité en Afrique de l’ouest ». Ce, dans le but de comprendre l’évolution de ce phénomène afin d’apporter des solutions. Cette conférence s’est tenue à l’amphithéâtre du Cerap, sis à Abidjan-Cocody.

Pour faire face à la menace djihadiste en Côte d’Ivoire, au Ghana ou en Guinée, le Dr Abdel Naser Ethmane, conseiller à l’Union africaine, l’un des conférenciers, préconise la réforme de l’enseignement musulman. Car, dit-il, il y a des établissements islamistes dont le programme n’est pas communiqué au ministère de l’Education nationale.

« Une riposte civile de la population, la valorisation culturelle sont des moyens de défense contre ce phénomène car ce sont des éléments qui entrent dans la vie quotidienne des Ivoiriens ; si vous ne défendez pas ces valeurs la bataille sera perdue », a-t-il ajouté.

Auparavant, Dr Abdel Naser Ethmane a expliqué l’origine du djihadisme dans le monde, particulièrement en Afrique. « Il s’agit d’une guerre civile entre le camp Rajihad et le gouverneur Ali qui a commencé en 657 près de la Lybie d’Arakat qui était le sanctuaire de Dahesh. Ce que nous vivons aujourd’hui n’a pas été inventé, c’est un cycle qui date de très longtemps ».

Poursuivant, il a mis en évidence les maux entretenus par le terrorisme qui sont, entre autres, l’éducation des jeunes à détester le non-musulman, la glorification de la mort, l’interdiction du divertissement, la dévaluation de l’existence sur terre et l’occultation de la visibilité sociale de la femme.

Abondant dans le même sens, le deuxième conférencier, Lassiné Diarra, enseignant-chercheur au centre de sécurité du Sahel Sahara, a indiqué que la Côte d’Ivoire est sous l’emprise d’une menace terroriste plus précisément dans le nord du pays et qu’il faut traiter sérieusement.

Selon lui, lorsque les djihadistes prennent en otage une population ou une mosquée, ils diffusent un enseignement et exhortent les populations à ne plus avoir confiance en l’Etat et aux forces armées au profit des groupes terroristes.

« Après une étude menée, nous constatons que dans certaines localités, l’islamisme dans sa version salafisme est en train de gagner du terrain dans une partie du territoire ivoirien. C’est donc l’occasion d’inviter l’ensemble de la population à s’engager dans cette lutte car elle concerne tout le monde à l’échelle politique comme à l’échelle sociale », a-t-il exhorté.

Quant au directeur du Cerap, Loua Hyacinthe, il a relevé l’importance de cette rencontre d’échange qui permet de trouver des réponses pour mener à bien la lutte contre le djihadisme ainsi qu’aux différents problèmes que traverse la Côte d’Ivoire.

Notons que cette conférence s’inscrit dans le cadre des échanges dénommé « les Vendredis du Cerap ».

Ange Kumassi (Stagiaire)