Lutte contre le paludisme : 37,14 % de la population de Tiassalé ignorent les causes de cette maladie

Pr Benjamin Koudou (2è à partir de la gauche), représentant le directeur général du Csrs, a félicité les chercheurs pour la qualité de leurs recherches. (DR)
Pr Benjamin Koudou (2è à partir de la gauche), représentant le directeur général du Csrs, a félicité les chercheurs pour la qualité de leurs recherches. (DR)
Pr Benjamin Koudou (2è à partir de la gauche), représentant le directeur général du Csrs, a félicité les chercheurs pour la qualité de leurs recherches. (DR)

Lutte contre le paludisme : 37,14 % de la population de Tiassalé ignorent les causes de cette maladie

Le 18/05/21 à 11:36
modifié 18/05/21 à 11:36
Le Centre suisse de recherches scientifiques (Csrs) a organisé, le mardi 11 mai, à la mairie, un atelier de restitution et de clôture du projet Cr4D, en présence du sous-préfet de Gbolouville, Zegou Kacou Théodule, représentant le préfet de Tiassalé.
Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, des chercheurs du Csrs ont, durant six mois, mené une étude à Tiassalé, autour du thème : « Impact du changement climatique sur le risque de transmission du paludisme au sud de la Côte d’Ivoire ».

Ainsi, de cette étude, il apparaît que 37,17% de la population enquêtée à Tiassalé ignorent les causes du paludisme et cette proportion est plus élevée chez les commerçants comparativement aux autres couches socioprofessionnelles avec 51,87%.
En outre, 61,43% de la population ignorent qu’il y a un lien entre la variation climatique et la transmission du paludisme. Toujours selon les chercheurs, environ 1/3 des personnes enquêtées ne connaissent pas les maladies transmises par le moustique.

En effet, plusieurs cas de paludisme ont été enregistrés dans la quasi-totalité des quartiers de Tiassalé du fait des eaux usées, stagnantes, les bas-fonds qui ceinturent la ville. Elle représente une zone de transmission élevée du paludisme. Autrement dit, les conditions climatiques et les pressions anthropiques sur les écosystèmes sont propices au paludisme et bien d’autres maladies à transmission vectorielle.

Pour lutter efficacement contre le paludisme, les chercheurs recommandent la sensibilisation des personnes malades afin qu’elles se rendent dans un centre de santé, le renforcement de la sensibilisation et la mise en place de stratégies avancées de lutte dans les périodes de fortes transmissions.

Ils proposent également des stratégies de lutte intégrée, le renforcement de la campagne de sensibilisation par la prise en compte des dimensions climatiques et socio-environnementales, faire un usage effectif et correct des moustiquaires imprégnées et impliquer les enfants dans les stratégies de lutte contre le paludisme.

Cette étude vise à améliorer la compréhension de l’impact climatique et environnemental sur la transmission du paludisme dans le sud de la Côte d’Ivoire. Ainsi, les résultats seront utilisés pour développer des systèmes d’alerte précoce afin de prévoir les périodes à haut risque d’infection de paludisme en Côte d’Ivoire.

Le représentant du préfet de Tiassalé, Zegou Kacou Théodule, a au nom de l’État de Côte d’Ivoire, remercié le Centre suisse pour avoir choisi son département pour mener ce projet. Il a demandé aux chercheurs d’aller plus loin dans les recherches afin de bouter le paludisme hors du pays.

Lui emboitant le pas, le Pr Benjamin Koudou, directeur de la recherche du développement, représentant le directeur général du Csrs, Pr Inza Koné, se dit fier des résultats obtenus. Pour lui, la meilleure façon de lutter contre le paludisme, c’est d’assainir le cadre de vie des populations et surtout dormir sous une moustiquaire imprégnée.

Le chef du projet, Dr Brama Koné, enseignant-chercheur à l’Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo, et chercheur associé au Csrs, a souligné qu’à travers cette étude sur Tiassalé, il était question de voir comment les facteurs météorologiques et climatiques affectent la transmission de la maladie au sud de la Côte d’Ivoire. Il souhaite que les pouvoirs publics s’approprient les résultats des recherches pour qu’il y ait une lutte intégrée à laquelle participent toutes les parties prenantes à Tiassalé et au niveau national.

A l’en croire, les tranches les plus vulnérables sont celles des enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes et des vieillards.

Rappelons que ce projet était porté par Dr M’Bra Kouassi Richard qui, malheureusement, a perdu la vie trois semaines après son lancement en octobre 2019.


Le 18/05/21 à 11:36
modifié 18/05/21 à 11:36