Nuisance Sonore : ‘’OKLM’’, ce maquis qui fait tant de bruits à la Riviera Palmeraie

Une vue du maquis qui a décidé de troubler le sommeil de ses voisins. (DR)
Une vue du maquis qui a décidé de troubler le sommeil de ses voisins. (DR)
Une vue du maquis qui a décidé de troubler le sommeil de ses voisins. (DR)

Nuisance Sonore : ‘’OKLM’’, ce maquis qui fait tant de bruits à la Riviera Palmeraie

Le 11/05/21 à 17:41
modifié 11/05/21 à 17:41
A la Riviera palmeraie, un quartier de la commune huppée de Cocody, un maquis-restaurant, connu sous l’appellation de « maquis OKLM », ce qui signifie : « sans bruits », trouble depuis quelques mois, la quiétude des riverains par ses nuisances sonores. Coincé entre deux villas duplex, ce maquis-restaurant crée des misères à ses voisins.

Âgé d’une soixantaine d’années, K.G a fait valoir ses droits à la retraite depuis quelques années. Il réside dans le quartier depuis 27 ans et fait partie des victimes de ce maquis-restaurant. K.G estime que le maquis en abuse.

« Ce restaurant dénommé “OKLM” ne respecte nullement le sens de son nom. Musique jusque tard dans la nuit, des cris, des bruits de cuisine, c’est un véritable cauchemar pour nous, les voisins. Je ne me suis jamais imaginé une telle scène ici à la Riviera Palmeraie. Dans ses débuts, le propriétaire avait déclaré qu’il s’agissait d’un restaurant classique et sans bruits, puisque cette zone est strictement résidentielle. Malheureusement c’est devenu plus tard un espace évènementiel. A partir de 10h, on entend les bruits de pilon », confie K.G, résigné.

En plus de la nuisance sonore, les jours d’affluence, les clients du restaurant possédant des véhicules utilisent la rue principale comme un parking. Ces stationnements anarchiques empêchent les riverains d'entrer ou de sortir de leurs garages. « Quand je leur demande de se déplacer, ils me répondent en des termes virulents du genre : pour qui vous prenez-vous ? Nous sommes en Afrique, si vous êtes gênés, déménagez ! », témoigne-t-il.

Fumée, fuites de gaz...

K.G n’est pas le seul à se plaindre. La dizaine de personnes rencontrée le vendredi 7 mai, s’en plaint. Parmi celle-ci, figure Mme K., également ancienne fonctionnaire à la retraite. Sa maison est adossée au mur arrière du maquis-restaurant.

Selon elle, en plus de la pollution sonore, elle est constamment gênée par la fumée et l’odeur de gaz. « Cela fait penser à une fuite de gaz. L’odeur du gaz s’infiltre ici et cela me gêne beaucoup. Je ne peux pas non plus fermer mes fenêtres, c’est ma seule source d’aération », a-t-elle déploré. Elle ne comprend pas pourquoi cet établissement fait subir autant de soucis à ses voisins, alors que la cohabitation avec d’autres restaurants des environs est paisible.

De jour comme de nuit, le maquis ''OKLM'' ne fait que produire des nuisances. (DR)
De jour comme de nuit, le maquis ''OKLM'' ne fait que produire des nuisances. (DR)



Plusieurs plaintes sans réponses

La cohabitation devenant difficile, les résidents, avec à leur tête K.G, ont signé une pétition afin de s’entraider et mettre fin à ces désagréments. Les riverains ont entrepris des démarches en déposant des plaintes auprès des différentes autorités concernées.

« Nous avons écrit à la mairie. Il y a eu plusieurs interpellations mais ils jouent au jeu du chat et de la souris. Ils ferment pour un moment le maquis et l’ouvrent de nouveau quelques jours après le passage des agents. Nous sommes allés au ministère en charge de la salubrité, c’est pareil. Je leur ai demandé de ne pas jouer de la musique. Mais ils n’en ont cure. Ils font ce qu’ils veulent. Ils continuent de jouer de la musique jusqu’à des heures tardives. En outre, le ministère en charge de l’environnement qui gère notre bien-être et le cadre de vie a noté que ce n’est pas seulement la musique qui dérange les riverains, mais une accumulation des activités du maquis. Nous ne comprenons pas pourquoi il n’y a pas de réaction définitive de nos autorités », déplore K.G. Ajoutant que ce maquis n’a pas le permis de construire.

Curieusement, en dépit de cela, ce maquis-restaurant « à problème » ne fait face à aucune sanction, ni avis de démolition de la part du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme. Les riverains ont donc décidé de prendre les choses en mains et porter l’affaire devant les instances judiciaires.

Ange Kumassi et

Paule-Emmanuelle Delbé

(Stagiaires)

Le 11/05/21 à 17:41
modifié 11/05/21 à 17:41