Création de Bases logistiques à Yopougon et San Pedro, transport lagunaire à Abidjan: « 22 milliards sont en cours d’investissement », affirme le DG de SEA-invest

Le DG de SEA-invest, Anthony Arcidiaco, assure que la croissance des activités de son groupe ne se fera pas au détriment des populations. (Photo : Ange Kumassi)
Le DG de SEA-invest, Anthony Arcidiaco, assure que la croissance des activités de son groupe ne se fera pas au détriment des populations. (Photo : Ange Kumassi)
Le DG de SEA-invest, Anthony Arcidiaco, assure que la croissance des activités de son groupe ne se fera pas au détriment des populations. (Photo : Ange Kumassi)

Création de Bases logistiques à Yopougon et San Pedro, transport lagunaire à Abidjan: « 22 milliards sont en cours d’investissement », affirme le DG de SEA-invest

Le 04/05/21 à 10:03
modifié 04/05/21 à 10:03
Dans cette interview, le directeur général de Sea-Invest, Anthony Arcidiaco, évoque les prochains investissements de son groupe en Côte d’Ivoire. Selon lui, vingt-deux (22) milliards de FCfa sont en cours d’investissement dans divers projets majeurs à Yopougon, à San Pedro et le développement de l’activité de transport lagunaire pour les marchandises en vrac, à Abidjan. Dans la mise en œuvre de ses activités, la société assure d’opérer en protégeant l’environnement.
Dans quels domaines l’entreprise intervient-elle en Côte d’Ivoire de manière précise ?

SEA-invest est un groupe logistique d’origine belge spécialisé dans la gestion de terminaux portuaires pour la manutention de vrac solide tels que les intrants nécessaires à la fabrication de ciment, les minerais, les engrais, l’agri bulk et la manutention de vrac liquide (pétrole, huiles et produits chimiques). Nous sommes également actifs dans la logistique des fruits et la gestion des chaînes de froid. Le groupe compte huit filiales en Côte d’Ivoire. Le Terminal vraquier d’Abidjan où nous manutentionnons au port les importations de matières premières pour les cimenteries (clinker et ajouts) et les exportations de minerais. Également la société Abidjan Manutention, spécialisée dans la manutention des intrants agricoles tels que les engrais, Sea Invest Shipping Agency (Sisa) pour la consignation de navires, Sea Invest Logistique qui détient le patrimoine immobilier, Sea Truck qui propose du transport de marchandises en vrac dans le pays, Petro Sea Logistics (PSL) avec la gestion d’une base logistique pétrolière à Vridi en partenariat avec Petroci. A San Pedro, la filiale San Pedro Manutention répond aux besoins de nos clients cimentiers et aux importateurs d’engrais pour les cultures cotonnières, cacaoyères et vivrières. San Pedro Logistics avec une base logistique en cours de construction dédiée au traitement des engrais est la dernière arrivée.

A combien vont se chiffrer vos projets dans les prochaines années ?

Vingt-deux (22) milliards de FCfa sont en cours d’investissement dans trois projets majeurs. Le premier concerne le développement d’une base logistique sur un terrain de 16.5 ha à Yopougon au PK23, et comprend la création d’entrepôts de stockage à proximité de l’autoroute, pour un investissement de près de 6 milliards de FCfa en première phase. Le deuxième projet concerne le développement de l’activité de transport lagunaire pour les marchandises en vrac à partir du Terminal vraquier d’Abidjan pour un montant de 12 milliards de FCfa : il s’agit d’une avancée majeure pour la compétitivité du port avec la possibilité, d’ici septembre 2021, de charger des navires de minerais jusqu’à 150 000 tonnes contre 50 000 tonnes actuellement et qui rendra les opérateurs miniers basés en Côte d’Ivoire plus compétitifs sur le marché mondial des minerais. Le troisième projet est relatif à la construction d’une base logistique dans le Port de San Pedro, qui sera dédiée à la manutention et au stockage des engrais pour un investissement de 4 milliards de FCfa.

Quelles seront les retombées de ces différents projets en termes d’emploi et de développement des zones concernées ? Pour le recrutement du personnel, tiendrez-vous compte de la population locale ?

Nous estimons que la première phase du déploiement de ces trois projets créera 500 emplois directs et indirects. Après cette phase, le groupe aura plus de 1000 emplois directs et indirects en Côte d'Ivoire avec 98% de nationaux. Au-delà des emplois générés, nous cherchons à créer un réel pôle économique à Yopougon PK23, profitable à tous. En contribuant au dynamisme de la zone, nous espérons répondre favorablement à la volonté des autorités de libérer la ville d’Abidjan de certains flux logistiques et de permettre à nos clients d’accélérer l’acheminement des marchandises vers l’intérieur du pays et l’hinterland en évitant le trafic du centre-ville.

Avez-vous une idée du volume de poussière émanant de vos activités ?

L’environnement est une thématique centrale pour le Groupe et son développement dans tous les pays où nous opérons. La politique Hse menée en Côte d’Ivoire suit les standards internationaux pour notre activité, tout ceci encadré par un Plan de gestion environnementale validé par l’Ande, et la question des émanations de poussière est prise très au sérieux. Dès 2008, année de notre implantation au terminal minéralier à Abidjan, nous avons été les premiers à acquérir deux trémies de déchargement munies d’un système de dépoussiérage. Ces équipements de manutention de forme conique sont dotés d’un système de filtration qui permet de guider la matière en vrac déchargées des navires dans les camions de nos clients cimentiers tout en captant les émanations de poussière. Une troisième trémie a été acquise en 2017 avec une capacité d’aspiration des poussières deux fois supérieure aux deux premières. Le Terminal compte actuellement trois trémies de ce type, et une quatrième, d’une capacité de filtration de 102 000 m3/heure soit le triple de capacité des premières trémies, arrivera au mois de juin 2021. D’autres initiatives sont également mises en place par le terminal pour réduire les émanations de poussière : un système d’arrosage, de brossage et de nettoyage des voies de circulation dans et autour du terminal, deux stations de bâchage des camions à la sortie du terminal pour réduire les risques de déversement sur la chaussée pendant le transport vers les cimenteries. En partenariat avec le Port autonome d'Abidjan (Paa), nous avons également été le moteur dans la construction d’un système de convoyage aérien des matières premières à destination des cimenteries, qui permet de relier directement le terminal aux usines des cimentiers en zone arrière : cette initiative, en plus de contribuer à l’amélioration de la compétitivité du terminal avec une augmentation des cadences de déchargement, a plusieurs effets positifs sur l’environnement, notamment la suppression de 100 000 camions liés à l’activité des cimenteries dans la zone chaque année, l’atténuation de la congestion routière dans la zone et l’assurance de convoyer la matière première vers les cimenteries dans un système clos et étanche.

Les infrastructures dont vous vous êtes dotés ont-elles un impact réel sur la réduction du volume de poussière ?

Le matériel que nous utilisons en vue de réduire les émanations de poussière répond à toutes les normes environnementales, nationales comme internationales. De plus, nous sommes partie prenante du Comité de suivi mis en place par le Paa qui traite des problématiques environnementales de la zone. Il est aussi important de noter que la problématique des émanations de poussière dans cette zone est à appréhender à plusieurs niveaux. En effet, plusieurs acteurs opèrent dans cette zone et il est, je crois, important que chacun s’assure, à son niveau, du respect des normes environnementales en vigueur sur son site avec les investissements dans des équipements à la hauteur du défi à relever. D’autres critères entrent également en ligne de compte tel que le taux de fines présent dans le clinker déchargé, qui peut varier de manière significative selon les importations, et qui joue un rôle important dans la capacité de captation de la poussière. L’entretien et le nettoyage des voies de la zone est aussi une priorité pour réduire le déversement de produits.

Recevez-vous des plaintes des riverains en raison de vos activités, et quelles sont vos relations avec les autres parties prenantes du Port autonome d’Abidjan ?

Nous opérons dans le cadre d’une Convention de concession qui prévoit un mécanisme de suivi des mesures prises par le concessionnaire dans tous les domaines y compris l’environnement. Nous échangeons déjà avec certaines associations de riverains de la commune de Treichville et nous sommes disposés à intensifier ces échanges dans un cadre structuré sous l’égide du Port afin de communiquer en toute transparence sur nos actions sur le terrain. Nous avons appris qu’un comité réunissant tous les acteurs de la zone serait créé de manière à approfondir encore les échanges entre les différentes parties prenantes et nous en sommes ravis. Nous partageons régulièrement informations et retours d’expérience avec les autres acteurs du Port autonome d’Abidjan, aux côtés desquels nous sommes en étroite collaboration sur les questions d’assainissement.

Quels sont les dispositifs sécuritaires mis en place pour vos employés ?

Le Terminal vraquier Abidjan est certifié aux normes Isps avec un plan de sûreté validé par la Direction générale des affaires maritimes et portuaires (Dgamp). En interne, nous mettons en œuvre tous les aspects sécuritaires de notre politique Hse sur nos différents sites. Nos agents sont dotés d’Epi (Equipements de protection individuelle), ils reçoivent des formations sécuritaires réglementaires (Sst/Epi/Es), évoluent dans le cadre d’un Plan d’opération interne avec des procédures pour leur sécurité. Une infirmerie est disponible à tout moment, et un Comité de santé sécurité au travail (Csst) a été installé. Faire émerger un savoir-faire local à travers une politique d’investissement soutenue est un axe stratégique de développement du groupe en Côte d’Ivoire et SEA-invest continuera d’investir pour s’assurer d’opérer dans des conditions optimales et toujours aux meilleurs standards internationaux. La croissance de notre activité ne se fera donc pas au détriment des populations environnantes.


Le 04/05/21 à 10:03
modifié 04/05/21 à 10:03