Fête du travail : Les nombreuses revendications des centrales syndicales

Plusieurs revendications ont été soumis au Premier ministre, par les centrales syndicales. (Photo : Poro Dagnogo)
Plusieurs revendications ont été soumis au Premier ministre, par les centrales syndicales. (Photo : Poro Dagnogo)
Plusieurs revendications ont été soumis au Premier ministre, par les centrales syndicales. (Photo : Poro Dagnogo)

Fête du travail : Les nombreuses revendications des centrales syndicales

Le 02/05/21 à 10:00
modifié 02/05/21 à 10:00
Les cinq centrales syndicales de travailleurs, à savoir l’Ugtci, la Fesaci, la Cisl-Dignité, Humanisme et l’Unatrci ont toutes répondu présentes à la cérémonie officielle de la fête du travail, samedi à la Primature. Chacune, avec bien entendu, son lot de revendications. A tour de rôle, chaque centrale syndicale a, par la voix de son représentant, soumis ses préoccupations au Premier ministre, Patrick Achi.

Humanisme : l’ouverture des négociations sur la revalorisation des minima catégoriels.

Soro Mamadou, secrétaire général de la centrale syndicale Humanisme, a relevé les difficultés rencontrées par les travailleurs depuis le déclenchement de la pandémie à coronavirus en Côte d’Ivoire. Il a proposé, par conséquent, la classification de la Covid-19 dans la catégorie des maladies professionnelles.

Cela permettrait, selon lui, d’offrir une protection accrue aux travailleuses et travailleurs et de donner accès à des fonds de compensation aux familles des travailleurs morts au travail et à toute personne infectée par la Covid-19 sur son lieu de travail.


Tout en félicitant le gouvernement pour les nombreux investissements réalisés, afin de permettre aux populations d’avoir accès à l’eau potable, il a informé le Premier ministre que la problématique de l’eau est de retour à Abidjan et Yamoussoukro. Tout comme les coupures intempestives de l’électricité qui demeurent, selon lui, une préoccupation majeure pour les populations.

Soro Mamadou a aussi appelé le patronat ivoirien à l’ouverture immédiate, sans délai, des négociations sur la revalorisation des minima catégoriels. « Les dernières négociations ont eu lieu en 2016. Trois (03) ans après, soit en 2019, on aurait dû se retrouver pour les négociations suivantes, mais cinq (05) après, toujours rien », a-t-il soutenu.

En termes de revendications sectorielles, il a demandé, entre autres, la création d’une Ecole nationale des Eaux et Forêts « car ils sont sans école et formés dans des instituts de formation qui ne cadrent pas avec leur profil », a-t-il souligné.

Le secrétaire général de la centrale syndicale Humanisme a, en outre, demandé l’amélioration des conditions de vie et de travail des dockers par l’application effective du décret nº2019-109 du 30 janvier 2019, portant Statut particulier des dockers en Côte d’Ivoire.

Ce décret devait entrer en vigueur depuis janvier 2021. Ainsi que la construction d’un pont de liaison entre la nouvelle autoroute de N’Dotré, en réalisation et la casse de N’Dotré, pour en faciliter l’accès aux artisans ferrailleurs.

Le Premier ministre Patrick Achi.
Le Premier ministre Patrick Achi.



La Fesaci : que le Conseil national du Dialogue social soit l’encrage de la Primature

Pour sa part, le secrétaire général confédéral de la Fesaci-CG, colonel Traoré Dohia Mamadou a recommandé, entre autres, que la subvention annuelle allouée au Centrales syndicales soit inscrite au budget de l’Etat, institutionnalisée et revalorisée.

Il a aussi proposé que le Conseil national du Dialogue social soit l’encrage de la Primature, que les discussions sur les minima catégoriels soient ouvertes, et que le processus de prise de décrets d’application à la loi sur le code du travail soit accéléré.

Il a aussi suggéré que les pouvoirs publics accompagnent le processus d’uniformisation des salaires minima dans les secteurs industriel, agricole et agro-industriel. « En outre, la Couverture maladie universelle doit réintégrer son ministère d’origine, à savoir le ministère de l’Emploi et de la Protection sociale car la Couverture maladie universelle relève de la protection sociale ».

Le secrétaire général confédéral de la Fesaci demande par ailleurs la réintégration inconditionnelle des fonctionnaires suspendus à titre de mesure conservatoire en 2014.

Il a également proposé qu’une enquête soit diligentée de façon urgente, à la société à participation majoritaire de l’Etat « Côte d’Ivoire Engeering », sise en zone portuaire de Vridi, qui est passée de 312 à 60 travailleurs après le licenciement de la majorité de ses travailleurs.

L’UGTCI : des entreprises, continuent de faire de la résistance

Selon l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (Ugtci), après le relèvement du Smig en 2014, du barème des salaires minima catégoriels conventionnels revalorisés en 2015, et de la prime de transport, des entreprises continuent de faire de la résistance.

« Aussi, voudrions-nous que le gouvernement interpelle les responsables de ces sociétés sur la nécessité du paiement intégral du Smig, du Smag et de la prime de transport conformément aux nouveaux barèmes », a lancé Koffi Assiénin, 3e vice-président de la structure.

Il a également demandé la suppression des impôts sur toutes les pensions de retraite. Il a mis un accent particulier sur la situation des chauffeurs interministériels et a demandé le reclassement de ceux parmi eux dont l’évolution de la carrière s’est arrêtée depuis plus d’une décennie, la mise en application des primes de risques instituées en faveur des chauffeurs interministériels au terme des concertations de 2018, la restauration de la dotation annuelle d’effets vestimentaires des chauffeurs interministériels.

Le représentant de l’Ugtci a aussi évoqué la situation des ex-salariés des sociétés de téléphonie mobile « Green-Ci » et « Comium ». Il a prié à cet effet, le Premier ministre de les aider à réintégrer les effectifs de l’Artci, de l’Aigf, de l’Ansut et de la Sndi.

Koffi Assiénin a également soumis au Premier ministre le cas des acteurs du secteur informel. Il a proposé la création d’un fonds d’appui de facilitation d’accès à la microfinance, d’allègement fiscal des opérateurs afin de permettre le redécollage de ce secteur.

Il est aussi revenu sur la situation des 39 agents de la Sicogi, des 400 agents de l’ex-Air Ivoire, des travailleurs des plantations d’Etat de Toumbokro-Yamoussoukro, des agents d’hygiène exerçant dans les formations sanitaires. Il a demandé au Premier ministre de donner des instructions aux autorités concernées pour que ces dossiers soient enfin réglés.

La CISL-Dignité : La déclaration à la CNPS des personnels domestiques des autorités de la République et des vigiles.

Plusieurs points ont été évoqués par cette centrale syndicale. Notamment, la situation des personnels domestiques des autorités de la République, des agents de sécurité privée (Vigiles), les primes de transport des fonctionnaires. Et c’est son secrétaire général, Boga Dago Elie qui les a énumérés.

A propos des personnels domestiques des autorités de la République et les vigiles, il a plaidé pour que ceux-ci soient déclarés à la Cnps. Pour lui, l’Etat devrait exiger cela dans les dossiers de candidature à la présidentielle, aux législatives et aux municipales.

Il a souhaité que l’Etat prenne en main le secteur de la sécurité privée et le transforme en secteur pourvoyeur d’emplois décents. Il a aussi demandé que la prime de transport des fonctionnaires soit revue à la hausse. Il a par ailleurs demandé que le taux d’allocation familiale soit revu à la hausse et soit porté au moins à 5000 F.

L’Una.tr.ci : l’adoption du nouveau statut général de la fonction publique.

Les revendications de l’Una.tr.ci ont été portées par son secrétaire général, Yves Kodibo.

Plusieurs points étaient également à l’ordre du jour. Au nombre des revendications, il a demandé l’adoption du nouveau statut général de la fonction publique, l’extension du bénéfice de l’indemnité de logement à l’ensemble des fonctionnaires et agents de l’Etat, la revalorisation de l’indice salarial des fonctionnaires, la signature du décret portant statut particulier des inspecteurs du travail, des agents des Affaires maritimes et portuaires et des collectivités territoriales.

Il a ajouté à cela, le rehaussement de la prime d’incitation des agents du ministère de l’environnement, la prise en compte du personnel pénitentiaire dans l’octroi de la prime relative à la Covid-19, le maintien de l’exclusivité des postes de direction des Centres sociaux au profit des assistants sociaux.

Le secrétaire général de l’Una.tr.ci a, en outre, demandé au Premier ministre d’instruire qui de droit, à l’effet de mettre fin à la procédure de renvoi et de rétrogradation des agents localement recrutés dans les conseils régionaux et Districts autonomes.



Le 02/05/21 à 10:00
modifié 02/05/21 à 10:00