Législatives 2021/Adama Bictogo (Directeur exécutif du Rhdp): ‘‘Mon rêve, c’est d’arriver à la construction d’une nation forte de sa diversité’’

Adama Bictogo, Directeur exécutif du Rhdp. (DR)
Adama Bictogo, Directeur exécutif du Rhdp. (DR)
Adama Bictogo, Directeur exécutif du Rhdp. (DR)

Législatives 2021/Adama Bictogo (Directeur exécutif du Rhdp): ‘‘Mon rêve, c’est d’arriver à la construction d’une nation forte de sa diversité’’

Le 26/04/21 à 12:03
modifié 26/04/21 à 12:03
Six mois après la présidentielle, le directeur exécutif du Rhdp revient sur les éléments qui ont contribué à la victoire de son parti, se prononce sur les législatives, la libération de Gbagbo, la réconciliation nationale et révèle les perspectives du groupe parlementaire Rhdp pour la nouvelle législature.
Le Rhdp, avec à sa tête le Président Alassane Ouattara, a remporté l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Six mois après ce scrutin, quelles sont, selon vous, les recettes de cette victoire ?

Notre force réside d’abord dans la qualité de notre candidat, le Président Alassane Ouattara. Le Rhdp puise surtout sa force dans le bilan du Président de la République. Depuis dix ans, le Président Ouattara est à la tâche. En une décennie, il a changé la Côte d’Ivoire positivement. Certes, on peut être Rhdp ou ne pas l’être, mais objectivement, la raison veut que chaque Ivoirien reconnaisse les avancées enregistrées par la Côte d’Ivoire dans le domaine des infrastructures, de la santé, de l’emploi, etc. Notre pays est redevenu attractif pour les investisseurs. Il a retrouvé toute sa place dans le concert des Nations. Grâce à l’action du Chef de l’État, le PIB a plus que doublé en l’espace de dix ans, passant de 21,5 milliards d’euros en 2010 à 49,7 milliards d’euros en 2020. En 2011, lorsque le Président Ouattara prenait en main le pays, le budget de l’État ivoirien était de l’ordre de 4 000 milliards FCFA. Aujourd’hui, il se situe à 8 061 milliards FCFA. Ces chiffres traduisent toutes les performances économiques réalisées sur une décennie. Depuis dix ans, nous étions dans la dynamique d’une croissance moyenne de 7 ou 8 % par an quand la crise sanitaire mondiale de la Covid-19 est venue freiner cet élan. Le Rhdp, en tant que parti, a joué son rôle. Celui d’être un socle sur lequel le Président de la République pouvait s’appuyer. Nous avons mis en place une organisation effi cace, dont l’architecture a permis de relever tous les défi s électoraux. Que ce soient les législatifs, la présidentielle ou les municipales, l’architecture mise en place permettait de relever tous les défi s. C’est ce que nous avons fait sous la houlette du Président Alassane Ouattara. Aujourd’hui, nous pouvons, sans verser dans l’autosatisfaction, nous réjouir de ce qu’en seulement deux ans, le Rhdp, qui est né d’un groupement de partis politiques de sensibilités différentes, soit devenu un vrai parti. Un parti qui s’est installé dans la conscience collective de tous les Ivoiriens et qui a une aura internationale. Nous l’avons démontré lors de l’élection présidentielle d’octobre 2020. Notre grande satisfaction vient aussi des législatives de mars 2021 qui ont été le prolongement de la présidentielle, et qui ont conforté le Président Ouattara dans son élection. Montrant ainsi que le Rhdp est le seul parti présent dans toutes les régions du pays. Le Rhdp reste le seul parti à avoir des députés sur l’ensemble du territoire national. Ceci est le fruit d’une organisation qui a fondé toute sa politique sur l’effi cacité. Nous avons pu désigner des hommes et des femmes de qualité dans chaque région et district du pays. L’organisation interne obéit à un principe de rencontres permanentes. Nous avons des réunions hebdomadaires. En tant que directeur exécutif, j’ai visité la plupart des régions de Côte d’Ivoire pour m’assurer moi-même de l’effectivité de l’implantation du parti. Tous nos coordinateurs régionaux ont parcouru les départements et sous-préfectures, nous avons donc été proches du peuple. En défi nitive, c’est un triptyque qui a permis au Rhdp de gagner les différentes élections. Il s’agit de notre Président, l’organisation parfaite de notre parti et la politique de proximité défi nie par le parti.

Tout comme à l’élection présidentielle, le Rhdp est également sorti victorieux des élections législatives du 6 mars avec plus de 137 sièges remportés sur les 254 de l’Assemblée nationale. Vous êtes vu comme l’un des principaux artisans de ce triomphe en tant que le directeur exécutif du Rhdp, la cheville ouvrière de ce parti. Est-ce vraiment le cas ? Est-ce la victoire de Bictogo ?

La victoire de Bictogo ? C’est trop dire ! Je viens de vous exposer les éléments qui ont fondé cette victoire. Mais de nature, je suis un homme de conviction. Et je demeure très engagé pour le Président Alassane Ouattara, parce qu’il est le catalyseur de notre ambition pour la Côte d’Ivoire. A partir de ce moment, il n’y a pas de calculs à faire. Je pense que mon engagement et l’organisation du Rhdp que je dirige sont deux éléments qui ont aidé à conduire l’équipe. Mais l’élément fort qui nous a aidés à atteindre ces objectifs, c’est la confi ance que le Président Alassane Ouattara m’a témoignée. Depuis que j’ai la charge de conduire la direction exécutive du parti, le Président, conformément à ses principes de management et de gestion, n’intervenait que juste pour faire le point à la veille des évènements. Bien que quotidiennement informé de la vie du parti, il n’intervient jamais dans son fonctionnement. Et je crois que cette confi ance qu’il m’a témoignée a renforcé mon engagement. Et c’est cet engagement que j’ai à mon tour partagé avec les autres acteurs politiques de notre parti. Par déclinaison, jusqu’aux militants de base, j’ai transmis cette confi ance que m’a témoignée le Président. Aujourd’hui, je ne voudrais pas m’adjuger la paternité de cette victoire. C’est une équipe qui a gagné. J’ai tout simplement conduit cette équipe sous la houlette du Président Alassane Ouattara.

Le Rhdp, pour éviter la multitude de candidatures indépendantes en son sein, avait pris des mesures ou dispositions contre les cadres qui ne respecteraient pas la discipline du parti. Mais aujourd’hui, force est de constater que certains de ces indépendants ont réussi à se faire élire et sont même revenus avec leurs victoires à la maison. Quel commentaire faites-vous relativement à ce fait ?

Je voudrais faire observer que cette fois, il y a eu beaucoup moins de candidatures indépendantes au sein du parti que les autres fois. Par ailleurs, lorsque nous présentions les députés au Président, j’ai reconnu les erreurs d’appréciation du comité électoral auquel j’appartenais sur une dizaine de circonscriptions. Soit environ 5% des 204 circonscriptions. Donc, c’est un taux d’erreur acceptable. Cela étant, sur l’ensemble des 27 indépendants qui ont gagné, 12 sont issus des rangs du Rhdp. Et sur les 15 autres indépendants, 9 ont rejoint mon parti. Nous en tirons les leçons. Je reconnais que nous n’avons pas eu l’appréciation adéquate sur certaines circonscriptions, mais ce sont des choses qui peuvent arriver. Je voudrais aujourd’hui féliciter le comité électoral de ce que nos choix ont permis au Rhdp d’avoir une majorité confortable. Pour l’heure, avant que les autres circonscriptions ne reprennent le scrutin, nous avons 153 députés, soit 61,6 % de taux de représentation à l’Assemblée nationale, alors que mon objectif était d’atteindre la performance de 60 %. Donc c’est un bon bilan. Je voudrais à ce stade indiquer que le Rhdp, au-delà du nombre de sièges remportés par chaque famille politique en termes de suffrages exprimés, a tout seul obtenu 1.322.167 sur 2.698.828, alors que le Pdci-Rda tout seul a eu 147.916 suffrages exprimés. Notons qu’EDS tout seul a obtenu 95.637 suffrages exprimés et qu’avec le Pdci-Rda, ils en ont eu ensemble 467.821.

Comment expliquez-vous que des cadres et même des ministres aient perdu dans des circonscriptions où ils étaient annoncés favoris ?

La victoire à une élection est moins liée au statut du candidat qu’à sa maîtrise du terrain. Le Rhdp s’est trouvé renforcé à travers ces élections législatives. D’abord, c’est la première élection depuis 1995 à laquelle toutes les sensibilités politiques ont participé. Il s’agit donc d’une grande victoire pour nous. Que des ministres aient perdu, c’est regrettable, mais c’est en même temps l’expression de la démocratie. Justement la démocratie, c’est moins le transfert de la fonction sur le peuple que le diktat du peuple sur la fonction. La ‘’vox populi’’ s’est exprimée, nous avons pris acte et nous allons en tirer les leçons pour les prochaines échéances électorales. Cependant, dans certaines circonscriptions, les défaites ne sont pas catastrophiques. C’est le cas à Yopougon où la différence était d’à peine 450 voix. J’estime que dans cette commune, nous nous sommes partagé les voix. Dans de nombreuses autres circonscriptions, ce sont des défaites par de faibles écarts. Nous allons nous atteler à reconquérir les zones perdues. Nous avons entendu le message des populations. Par ces défaites, nous savons qu’il y a des efforts à faire et nous allons nous y atteler.

Certaines personnes affirment que le Rhdp est en perte de vitesse dans le V baoulé. Quel est votre commentaire au vu des résultats obtenus par votre parti dans ces régions ? La carte des bastions des partis politiques semble être respectée...

Les causes sont principalement d’ordre sociologique. Il est clair que pendant soixante ans, ces zones ont toujours voté pour le Pdci. Il y a donc un travail à faire, car toute une conscience collective ne connaît que le Pdci. Par ailleurs, ces zones ont été marquées par des violences électorales lors de la présidentielle. Cependant, il faut savoir que le Rhdp n’était pas déjà fortement représenté dans ces régions. Donc, il n’est pas en perte de vitesse. Et s’il est vrai que nous n’avons pas obtenu le nombre de sièges escomptés, en termes de suffrages, nous avons tout de même atteint les 25 %. Certes, il y a du travail à faire, mais nous gardons bon espoir. C’est déjà bon qu’au niveau de la commune de Bouaké et de Yamoussoukro nous soyons présents. Nous avons aussi gagné à Diabo. Une analyse profonde a été faite et nous allons redoubler d’efforts. Pour que les Ivoiriens puissent s’engager en faveur d’un homme ou une femme et d’un projet de société. Parce que ce que nous vendons, c’est le Rhdp, son Président, son bilan et son projet de société à l’effet de répondre aux attentes des populations. Pour cela, nous devons sortir des pensées xénophobes, de l’ethnicisme, des clivages religieux pour nous orienter vers les débats d’idées, projets contre projets, en privilégiant la qualité des hommes et des femmes. Seuls l’équation personnelle et les projets de société doivent guider les choix des Ivoiriens. Je suis persuadé que nous y arriverons. Notre parti prône le rassemblement et l’ouverture. Cela s’est traduit récemment avec la constitution du gouvernement et du bureau de l’Assemblée nationale. C’est la démonstration que le Président Alassane Ouattara a pour priorité de rassembler les Ivoiriens autour d’un idéal. Celui du développement et du bonheur pour tous les Ivoiriens.

Est-ce cela qui a été amorcé, par exemple, dans la Mé et dans l’Agnéby où le Rhdp a réalisé des scores incroyables ?

Absolument ! Ce qu’il s’est passé dans la Mé est une révolution. C’est extraordinaire. Même dans l’Agnéby-Tiassa, le Fpi n’a gagné dans aucune circonscription. Or, c’était un bastion du Fpi. Les lignes bougent aujourd’hui sur l’échiquier politique national. Par exemple, dans le Moronou, sur 5 sièges, le Rhdp en a remporté 3. Dans le Sud Comoé, sur 6 sièges, le Rhdp en a remporté 5. La bataille est âpre dans la région des Grands-Ponts. Je pense qu’il y a une recomposition du paysage politique. Cette recomposition sera plus forte avec tous ces indépendants, issus de sensibilités politiques différentes, qui nous ont rejoints.

Ces derniers jours, le bureau de l’Assemblée nationale a été installé. Et on vous annonce comme l’homme fort de cette institution. Quel commentaire cela vous inspire-t-il ?

Je voudrais remercier le Président de mon parti qui, au sein du parti, m’a proposé à l’Assemblée nationale pour en être le premier vice-président. Le président du parti, en recevant son groupe parlementaire, a souhaité au niveau du fonctionnement qu’il y ait un premier vice-président qui assurerait de façon mécanique, naturellement, l’intérim du président de l’Assemblée, en cas d’empêchement ou d’absence de celui-ci, pour éviter tout vide. Au niveau de la confiance, le président du parti a considéré qu’en termes de cohérence, il était indiqué que le Directeur exécutif que je suis assure la première vice-présidence afin de créer une courroie de transmission entre les élus Rhdp (qui sont majoritaires à 60 %) à l’Hémicycle et le parti. Ce qui faciliterait et harmoniserait les actions. Cela dit, quand on parle de premier vice-président fort, je pense que l’on fait sans doute allusion à mon accessibilité, à ma disponibilité et à mon engagement à défendre les idéaux du parti incarnés par le Président Alassane Ouattara.

La rentrée parlementaire a eu lieu le 1er avril. L’opposition est bien présente au sein de l’Hémicycle avec de nouvelles figures de l’ancien régime. Ce fait préfigure-t-il, pour vous, de la qualité des débats qui auront lieu dans la Maison du peuple ?

Je voudrais saluer la présence de tous ces acteurs des partis d’opposition, dont la plupart des chefs de file à l’Hémicycle. Ce qui est favorable au débat démocratique. D’ailleurs pour la Côte d’Ivoire, il est important qu’au niveau de l’Hémicycle, il y ait des acteurs de haut niveau. Le plus important, ce sera le débat des idées. Nous souhaitons que cette législature traduise le renforcement de la démocratie tel que souhaité par le Président Alassane Ouattara. Ensuite, que le débat démocratique se fasse dans le respect de la Constitution. Cette Assemblée doit être le reflet et l’expression de la force des arguments, et non de l’argument de la force. Cette Assemblée doit aider à mettre fin à la violence. Nous souhaitons que cette Assemblée porte les voix des différentes sensibilités, à l’effet de permettre à l’Exécutif d’entendre les différentes voix qui s’expriment à travers les différents représentants du peuple qui représentent l’ensemble des sensibilités de la Côte d’Ivoire.

Vous siégez à l’Assemblée nationale depuis 2011. Des jeunes élus de votre parti ont rejoint l’Assemblée. Quels conseils pouvez-vous leur donner ?

En ce qui concerne notre groupe parlementaire, nous avons prévu des séminaires de formation avec l’idée que chaque député puisse disposer dans sa circonscription d’une permanence. Ceci permettra à chaque élu d’avoir un bureau qui deviendra comme un forum permanent d’écoute des populations de sa circonscription qu’il pourra recevoir selon un calendrier. Certes, le député n’est pas un agent de développement, mais il doit être un agent fonctionnant comme un ascenseur. Il doit transmettre l’information du parlement vers les populations, mais aussi être capable de remonter les préoccupations des populations au niveau de l’Hémicycle qui pourra les porter à l’Exécutif. Il est donc important que cette législature permette à chaque député d’avoir un bureau de la permanence du député dans sa circonscription ou tout au moins dans sa région ou son district.

Un nouveau Premier ministre et un nouveau gouvernement ont été récemment installés. Comment appréciez-vous le départ de certains hauts cadres de votre parti politique et l’arrivée de nouvelles personnalités, la plupart beaucoup plus jeunes ?

D’abord, je voudrais féliciter le Premier ministre Patrick Achi, qui arrive après toutes les épreuves que nous venons de traverser. Comme cela se fait dans les grandes Nations, il faut savoir relever les défis en surmontant les épreuves. C’est ce que nous ferons en étant à ses côtés. En tant que parlementaires de la majorité, nous allons appuyer le gouvernement du Premier ministre Patrick Achi. Je reste convaincu que le Premier ministre, que je connais en dehors de la sphère politique depuis de nombreuses années, par sa grande compétence, avec son expérience politique, le soutien du Rhdp et la confiance du Président de la République, pourra relever les défis qui attendent son gouvernement. C’est un gouvernement de défis qui est globalement bien apprécié par l’opinion. J’en profite pour le féliciter pour le gouvernement qu’il vient de former. Et l’assurer du soutien indéfectible du parti et du groupe parlementaire Rhdp à ses côtés. Je pense que l’avenir, en dehors des évènements exogènes qu’on ne maitriserait pas, devrait nous réserver de très bonnes perspectives avec le Premier ministre Patrick Achi et sa nouvelle équipe gouvernementale.

Que pensez-vous de cette nouvelle équipe gouvernementale qui enregistre l’entrée de nouveaux cadres ?

Il s’agit d’une équipe qui se caractérise par un subtil dosage de jeunes et de personnes expérimentées, d’une part. Et d’autre part, c’est un dosage de technocrates et de politiques. Ce deuxième aspect se traduit par la présence de présidents de conseils régionaux, de maires, de députés, mais aussi de technocrates de haut niveau. C’est ce dont a besoin notre pays. C’est un gouvernement qui répond de mon point de vue aux attentes des Ivoiriens. C’est pour cela que dans l’exercice de leurs fonctions, ils doivent donner le meilleur d’eux-mêmes tout en faisant preuve de disponibilité, d’humilité et d’accessibilité pour le bonheur de tous les Ivoiriens.

Comment l’Assemblée nationale compte-t-elle œuvrer pour aider le gouvernement à mieux déployer son action sociale dans le cadre du programme Côte d’Ivoire solidaire ?

Il faut se souvenir qu’au moment où le Président de la République accédait au pouvoir, la Côte d’Ivoire était au sous-sol, dans un véritable chaos. Il fallait d’abord relancer l’économie, la mettre à niveau. Et cela ne se fait pas en deux ou trois ans. Donc, il a pris sept années pour redonner une image à la Côte d’Ivoire et une santé à l’économie ivoirienne. Après le rétablissement de ces fondamentaux, la Côte d’Ivoire est redevenue un pays attractif, elle a retrouvé la confiance des investisseurs. Dès lors, l’on pouvait s’engager vers les projets sociaux. C’est ce qui a été fait, à travers notamment le Ps-gouv. Et vous avez pu voir comment en deux ans la Côte d’Ivoire a véritablement bougé au plan social. Ce nouveau mandat permettra de renforcer à nouveau ce programme social qui va aider au renforcement de la cohésion sociale. La dynamique dans laquelle nous sommes engagés répond exactement à la vision de la Côte d’Ivoire solidaire telle que conçue par le Président Alassane Ouattara. Et c’est ensemble que nous devons porter cette Côte d’Ivoire solidaire.

Le Président de la République a annoncé que le président Gbagbo et Blé Goudé peuvent rentrer quand ils le souhaitent. Que pensez-vous de leur libération ? Sont-ils le chaînon manquant de la réconciliation comme le clament certains ?

Pour moi la réconciliation, c’est tout un ensemble. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ne sont pas des éléments manquants, mais ils font partie des différents maillons qui constituent la chaine de réconciliation. Et je pense que le Président Alassane Ouattara a beaucoup fait pour la réconciliation. Imaginons un instant que le Cnt ait réussi son coup. Pensez-vous que nous serions dans la stabilité que nous connaissons ? Mais vous voyez que le Président a été grand. Il a montré qu’il est un vrai artisan de la paix. Et que, en lui, résident les gènes de l’houphouétisme. Alors que nous avions en face une opposition prête à déstabiliser le pays. Cependant, l’on peut noter que nonobstant les menaces judiciaires qui pesaient sur Affi N’guessan, Maurice Kakou Guikahué, Mabri Toikeusse, Oulaye Hubert, Émile Guiriéoulou et d’autres encore, ces acteurs politiques ont pu participer aux élections législatives. Comme à son habitude, le Président Ouattara a laissé le juge constitutionnel se prononcer sur leur éligibilité et ils ont pu être candidats. Le Chef de l’État a fait le choix de la stabilité et de la paix pour tous les Ivoiriens. Ne réduisons pas la réconciliation exclusivement à quelques personnalités même si on peut noter l’importance que revêt l’ancien Chef de l’État. Sachons raison garder et apprécier les actes posés par le Président de la République, en dépit des sorties de route de Mme Simone Ehivet, conformément à ses habitudes.

Quel est votre rêve pour la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui et celle des années à venir ?

Mon rêve, c’est de voir une Côte d’Ivoire encore plus rassemblée. Un pays où l’appartenance à la communauté nationale, comme dans tous les pays développés et modernes, obéit au principe de la citoyenneté et de l’engagement pour son pays. Mon rêve, c’est d’arriver à la construction d’une nation forte de sa diversité. Parce que nous avons la chance d’avoir un pays riche, riche par son sous-sol, mais surtout de ses hommes et de ses femmes. Je voudrais que cette Côte d’Ivoire d’aujourd’hui et de demain réponde à cette chaine de solidarité et d’amour pour qu’ensemble, nous portions notre pays, notre mère patrie, sur l’échiquier mondial. Nous en avons les moyens. Chacun de nous doit faire le don de soi pour notre pays au regard de ce que nous avons vécu ces dernières années. Cela passe par l’humilité, la tolérance, la conciliation et le principe de concession. Et que notre Côte d’Ivoire puisse être un havre de paix et de tolérance. Je rêve d’une Côte d’Ivoire de travail, avec l’émergence d’une classe de grands entrepreneurs ; parce que la richesse d’un pays repose sur le secteur privé. Et nous avons des jeunes, des hommes et des femmes capables d’être de grands champions nationaux.


Le 26/04/21 à 12:03
modifié 26/04/21 à 12:03