Mutilations génitales féminines : Plaidoyer en faveur de la reconversion des exciseuses

Martha Diomandé préconise qu’il faut permettre aux exciseuses de prendre conscience .(DR)
Martha Diomandé préconise qu’il faut permettre aux exciseuses de prendre conscience .(DR)
Martha Diomandé préconise qu’il faut permettre aux exciseuses de prendre conscience .(DR)

Mutilations génitales féminines : Plaidoyer en faveur de la reconversion des exciseuses

Le 25/04/21 à 21:57
modifié 26/04/21 à 06:02
La présidente de l’Association culturelle Zassa d’Afrique (Acza), Martha Diomandé, séjourne en ce moment à Abidjan dans le cadre de ses activités en Côte d’Ivoire et principalement à Kabakouma, dans le département de Biankouma, à l’ouest du pays. Celle qui milite pour la reconversion des exciseuses, était face à la presse le 24 avril à Biétry, avant de se rendre dans le pays profond. « Je suis moi-même fille et petite-fille de matrone. J’ai été excisée à l’âge de 8 ans », témoigne-t-elle, en précisant qu’elle était prédestinée à devenir matrone dans le village de Kabakouma. Où la pratique de l’excision est encore très poussée.

L’échange avec la presse a surtout été l’occasion de présenter aux hommes de médias les multiples actions réalisées depuis 2010 dans la lutte contre la pratique. Au nombre de celles-ci, la création de « la case des femmes », un lieu de retrouvailles, de sensibilisation et d’écoute. Dans la même veine, le 3 juillet prochain, « la Maison des jeunes filles » ouvrira officiellement ses portes dans le village de Magoin et « le Festival au féminin Dan » qui met l’accent sur « les célébrations anciennes de la fête de l’excision sans l’ablation du clitoris », précise Martha Diomandé.

Victime de l’excision à l’âge de huit ans, la présidente de l’Association culturelle Zassa d’Afrique (Acza), basée à Rennes, en Bretagne, au nord-ouest de la France, s’est fait la promesse « d’éradiquer la pratique de l’excision de son village et de sa région, et pourquoi pas, de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique », explique-t-elle. Toutefois, consciente que cette pratique ancestrale est ancrée dans les habitudes de certains peuples, la présidente de Acza déconseille l’usage de la brutalité pour atteindre les objectifs d’éradication.

Elle propose plutôt une approche plus élégante, qui choquerait moins en restant dans le respect des traditions et des peuples. D’où son plaidoyer de changer ce qui nous a été servi jusque-là, c’est-à-dire les arrestations et emprisonnements des exciseuses. Pour Martha Diomandé, il faut militer pour la reconversion de ces dernières et leur reconnaître « le droit de mener leur propre réflexion, de parcourir leur propre chemin de prise de conscience des dangers de l’excision, grâce aux actions menées par l’Acza et qui ouvre la voie d’une halte pérenne et consciente de la pratique de l’excision dans l’ouest de la Côte d’Ivoire », plaide-t-elle.

Pour se donner toutes les chances d’atteindre son objectif, Martha Diomandé, chorégraphe, ancienne transfuge des compagnies artistiques Djolem, Lakimado et Wassa met son art à disposition pour dénoncer et faire prendre conscience de certaines réalités sociales africaines, principalement l’excision


Le 25/04/21 à 21:57
modifié 26/04/21 à 06:02