Marguerite Aoulou (1re femme Commissaire générale du Popo carnaval en 2006): « Nous sommes fière d’avoir contribué à la grandeur du Popo Carnaval »

Marguerite Aoulou, 1re femme commissaire du Popo. (DR)
Marguerite Aoulou, 1re femme commissaire du Popo. (DR)
Marguerite Aoulou, 1re femme commissaire du Popo. (DR)

Marguerite Aoulou (1re femme Commissaire générale du Popo carnaval en 2006): « Nous sommes fière d’avoir contribué à la grandeur du Popo Carnaval »

De la création du Popo Carnaval de Bonoua à ce jour, vous êtes la seule femme qui a été Commissaire générale. Expliquez-nous comment cela est-il arrivé?

J’ai été nommée Commissaire générale du Popo Carnaval de Bonoua pendant la période de crise en 2006 en Côte d’Ivoire. J’étais également 1re adjointe au Maire à cette période-là. Le Maire de l’époque qui ne trouvait personne pour diriger le Popo a demandé que ce soit quelqu’un de son équipe qui dirige le carnaval. C’est ainsi que le choix s’est porté sur ma modeste personne.

La 40e édition du Popo Carnaval vous a honorée par une décoration pour votre contribution à la promotion de ce rendez-vous culturel. Comment appréciez-vous cet acte ?

Aujourd’hui, je ressens un sentiment de fierté. Je ne m’attendais pas à cette distinction. Je pense que c’est la juste reconnaissance de ma contribution à la grandeur du Popo carnaval. A notre modeste niveau, nous avons contribué à moderniser ce grand rendez-vous culturel. Aujourd’hui encore, beaucoup disent qu’après 40 éditions, celle de 2006 est restée gravée dans les mémoires.

Quels sont vos hauts faits en tant que Commissaire générale du Popo carnaval ?

Il y a par exemple la question de l’auto-financement du Popo. A l’époque, on donnait seulement 5 millions de francs Cfa pour son organisation. Je suis montée au créneau pour dire que c’est très peu pour ce que je veux entreprendre. Donc, j’ai dit passons à l’auto-financement en recherchant des sponsors qui vont nous aider. C’est donc moi qui ai ouvert la voie au sponsoring du Popo. Au niveau de la communication, nous avons pu obtenir un partenariat avec le journal gouvernemental Fraternité-Matin qui nous a consacré des pages dans la semaine. Ensuite, nous nous sommes adressés à des entreprises qui ont accepté de nous aider financièrement jusqu’à la fin de la manifestation. Sur le plan des innovations, nous avons commencé par lancer le Popo à Abidjan. Nous avons inventé le Popo des enfants. A cette occasion d’ailleurs, Wozo Vacances, l’émission consacrée aux enfants à la RTI, s’est déplacée à Bonoua avec son animateur-vedette Tonton Bouba. Toute modestie mise à part, on peut dire que j’ai contribué à donner un second souffle, une nouvelle vision au Popo carnaval.

15 ans après avoir passé la main, quel regard portez-vous sur le Popo carnaval ?
Je constate que le Popo carnaval de Bonoua a vraiment évolué. Notre vision de le voir s’internationaliser et ouvert à la diaspora ivoirienne est en train de prendre forme concrètement. La 40e édition a annoncé la participation prochaine d’une section de Samba brésilienne. Le Popo carnaval est une référence dans la sphère des festivals ivoiriens. Au-delà de la promotion du riche patrimoine du peuple Abouré Ehivet, le Popo se révèle être un grand atout touristique pour la Côte d’Ivoire et un moteur de développement économique pour Bonoua et ses environs. Aujourd’hui, nous sommes fière d’avoir contribué à la grandeur du Popo carnaval.
ENTRETIEN RÉALISE PAR SERGES N’GUESSANT