Pâques 2021: La fête était totale dans la région de Gbêkê

Les populations de la région de Gbêkê ont utilisé tous les moyens pour rallier les différents villages qui étaient déjà aux couleurs de l'ambiance de paquinou obligé. (Dr)
Les populations de la région de Gbêkê ont utilisé tous les moyens pour rallier les différents villages qui étaient déjà aux couleurs de l'ambiance de paquinou obligé. (Dr)
Les populations de la région de Gbêkê ont utilisé tous les moyens pour rallier les différents villages qui étaient déjà aux couleurs de l'ambiance de paquinou obligé. (Dr)

Pâques 2021: La fête était totale dans la région de Gbêkê

Le 05/04/21 à 21:36
modifié 05/04/21 à 21:36
Les villes, les villages et même les hameaux les plus reculés de la région de Gbêkê ont vibré. C’est le constat que nous avons fait lors de la fête de Pâques célébrée en pays baoulé. On se souvient que l’année dernière, cette fête de retrouvailles et de développement dans les localités de ce groupe ethnique a été interdite par le gouvernement du fait de la pandémie de coronavirus. Il se trouve que cette année 2021, les autorités ont jugé bon d’autoriser sa célébration dans le respect des mesures barrières.
Les gares bondées
Comme si les Baoulé voulaient prendre leur revanche, ils n’ont pas hésité à faire le déplacement massif vers leurs régions d’origine pour célébrer « Paquinou » en toute convivialité. En tout cas, depuis le 29 mars, la capitale de la région de Bouaké a commencé à recevoir son flot de populations venant non seulement des grandes villes comme Abidjan, mais aussi et surtout de la basse-côte (les zones forestières où les Baoulé se sont établis dans des campements pour s’adonner à l'agriculture de rente). Aussi, nous avons constaté que les gares routières étaient bondées.
A l'une des gares routières de Bouaké, communément appelé « Pauvre gare », qui dessert les localités telles que Sakassou, Béoumi, Diabo, Botro, etc., située aux abords du boulevard Reine Pokou, ce 2 avril, il y avait un trop plein de voyageurs sous une chaleur torride.
Les transporteurs débordés ont tout de même fait de bonnes affaires. Pas de pause.
Les véhicules étaient bondées très rapidement et repartaient vers diverses localités. Dans cette ambiance indescriptible, les esprits s'échauffaient parfois entre transporteurs et voyageurs. Certains voyageurs, las d’attendre un hypothétique véhicule, finissaient par craquer et laissaient éclater leur colère.
Le jeune Alphonse Kouamé, venu de San Pedro, a attendu un véhicule de 9h jusqu'à l'après-midi au moment de notre rencontre. Sa destination, c’est un village de Béoumi. « J’ai bien peur que je ne puisse pas rentrer aujourd’hui », s’est-il inquiété.
Pour sa part, Arnaud N’Goran, planteur, originaire de N’Gbandobonou, village de la sous-préfecture de Sakassou, en plus de la longue attente, s’ est inquiété de la surenchère au niveau des prix du transport du fait de l’affluence. Finalement, nos deux interlocuteurs, que nous avions pu joindre au téléphone, ont pu avoir des véhicules pour partir en fin d’après-midi.
A Béoumi, on a parlé de paix et développement
Pour être dans l’ambiance de « Paquinou », nous sommes rendus à Béoumi le 3 avril. Dans la capitale Kôdê, Séraphin Kouadio Oka, directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique, était parrain de « Paquinou yo fê », qui signifie « Paquinou est doux ».
L’occasion était bonne pour parler de paix avec ses parents qui se sont mobilisés à la salle des fêtes de la mairie. Suite aux tristes évènements intercommunautaires qui ont secoué Béoumi en mai 2018, ce cadre a demandé aux femmes et aux jeunes présents d’être des messagers de la paix. « Pour l’occasion, je suis venu vous souhaiter bonne fête de Paquinou », a-t-il lancé.
Après quoi, Séraphin Oka a mis le cap sur le village de Diacohou, situé à quatre kilomètres de Béoumi, sur l’axe routier qui mène à Sakassou. Il s’est agi ici de développement, l’un des pans essentiels de « Paquinou ». En compagnie du maire Jean-Marc Kouassi, du préfet Imelda Traoré, le directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique a procédé à l’inauguration de six nouvelles classes et un bureau pour l’administration qui viennent ainsi augmenter la capacité d’accueil de l’Epp de Diacohou 1 et 2. L’aspect festif n’a pas été oublié puisque l’artiste Petit stéphano a presté en soirée.
Djébonoua, le show était chaud
En fin de matinée, c’est Djébonoua, capitale du pays Saa, qui nous a reçu. C’est aussi le jour du « marché hebdomadaire ». Il y avait un monde fou dans la localité. Les maquis étaient remplis de « fêtards ». Prêts à dépenser sans compter. Justement la boisson a coulé à flots. Jusqu’à la rupture de la boisson alcoolisée, en fin de soirée. On était heureux de se retrouver.
En face de la préfecture, un podium digne des grands concerts a été installé par l’une des brasseries du pays. Avec un matos qui a distillé divers sons musicaux.
L’un des artistes les plus adulés par les jeunes, Suspect 95, président des « syndicats » qui militent pour donner 2000 FCfa comme transport aux jeunes filles, a donné un spectacle.
C’est dans cette ambiance surchauffée par les décibels que l’artiste a fait son entrée sur le podium aux environs de 23h30. A son apparition, le public s’est enflammé. Au pied du podium, certains fans de l’artiste n’hésitent pas à forcer les barrages pour se retrouver sur le podium pour communier avec leur idole.
Le lendemain dimanche, il y a eu un deuxième plateau avec en vedette Antoinette Konan et le chantre Nestor David. Le public s'est retrouvé au pied du podium qui a été transformé en une vaste piste de danse. L’ambiance était à son paroxysme.
C’est Francis Yao Kan, cadre de Djébonoua, qui a offert gracieusement ces spectacles. « C’est une manière de souhaiter une bonne fête de Pâques à mes parents », a-t-il confié. Il a affirmé être heureux de voir tout ce monde dans la joie.
Rendez-vous a été déjà pris pour l’année prochaine.

CORRESPONDANT REGIONAL

Le 05/04/21 à 21:36
modifié 05/04/21 à 21:36