Taekwondo/Abbés Tiémélé et Niakouri : Serviteurs de Dieu et de l’art martial coréen

Le Père Tiémélé, ceinture noire 3e Dan encourage à la pratique du taekwondo. (DR)
Le Père Tiémélé, ceinture noire 3e Dan encourage à la pratique du taekwondo. (DR)
Le Père Tiémélé, ceinture noire 3e Dan encourage à la pratique du taekwondo. (DR)

Taekwondo/Abbés Tiémélé et Niakouri : Serviteurs de Dieu et de l’art martial coréen

Le 02/04/21 à 09:44
modifié 02/04/21 à 09:44
Le père François d’Assise Niakouri, supérieur du petit séminaire Alberto Fontana et chef du Cours secondaire catholique d’Aboisso, et Jean-Pierre Tanoh Tiémélé, directeur national de la Caritas Côte d’Ivoire, étaient au four et au moulin lors du dernier passage de grades, le 21 mars, au petit séminaire Albert Fontana d’Aboisso.

Ces deux hommes de Dieu, dans leur position, rappelaient celle des catholiques d’antan qui œuvraient activement dans l’encadrement de la jeunesse à travers le sport dans les écoles.

L’Abbé Niakouri était le parrain et président de ce passage de grades 2021 organisé par la Fédération ivoirienne de taekwondo (Fitkd). Il n’est pas taekwondo-in, mais son engagement sur cette activité était telle qu’il attirait l’attention de plusieurs observateurs présents.

« Je suis plutôt Kun fu Wushu. C’est différent du taekwondo. Le Wushu est très cérémonial. On s’inspire des animaux pour créer les techniques. Mais le taekwondo est un art martial que j’apprécie beaucoup », précise-t-il.

Père Niakouri, Wushu et fan de taekwondo

En tout cas, ce 21 mars, il n’a pas boudé son plaisir. « Je suis avant tout un passionné d’arts martiaux. Ce n’est pas la première fois que nous organisons ce genre d’activités dans notre club ici. Deux fois dans l’année, nous nous retrouvons pour faire des passages de grades », a-t-il noté. Avant de revenir brièvement sur son histoire avec le Kung fu.

« Ça a commencé depuis ma tendre enfance, jusqu’au moyen séminaire. Mais papa n’a jamais voulu et donc je n’ai pas pu passer de grades. Après, les charges du grand séminaire ne m’ont pas permis de poursuivre », explique-t-il.

Cela dit, François d’Assise Niakouri n’hésite pas à encourager les jeunes, et particulièrement ceux de son établissement à adhérer au club de taekwondo. « C’est tellement bénéfique... », insiste-t-il.

Contrairement à l’Abbé Niakouri, son collègue, le Père Jean-Pierre Tanoh Tiémélé est un érudit de taekwondo. Directeur national de la Caritas Côte d’Ivoire, ceinture noire 3e, c’est lui qui a créé le club du Petit séminaire d’Aboisso. Un véritable passionné qui est également président fondateur du club du Centre Mathieu Ray de Koumassi.

Le Père Niakouri, quant à lui, prend beaucoup de plaisir à voir la jeunesse embrasser les arts martiaux. (DR)
Le Père Niakouri, quant à lui, prend beaucoup de plaisir à voir la jeunesse embrasser les arts martiaux. (DR)



Deux clubs dont il assure la présidence et qui lui permettent de prendre part activement à la vie du taekwondo national. Du coup, sa présence aux côtés des évaluateurs de la fédération dans le Sud-Comoé est loin d’être un hasard.

Si certains, par ignorance, pensent que « cette combinaison du prêtre avec les arts martiaux ne marche pas », l’homme de Dieu, lui, est catégorique. « A 52 ans, je peux témoigner des bienfaits du taekwondo dans ma vie », confie-t-il. Avant d’égrener les nombreux avantages liés à la pratique des arts martiaux, et principalement le taekwondo.

A savoir la maîtrise de soi, la discipline, etc. « Le taekwondo a de nombreuses vertus. Il a un volet éducatif, ce code moral qui repose sur des valeurs et des vertus. Notamment le Yé Eui (la courtoisie, la politesse, la modestie), Yeum Tchi (la loyauté, l’intégrité, le sens de l’honneur), Inn Né (la persévérance) qui apprend à ne jamais abandonner la poursuite de ses rêves et Geuk Ki (la maîtrise de soi, le respect, le courage, le sacrifice), qui aide à faire de son mieux pour contrôler ses pensées et ses actions en tout temps. Sans oublier ce que le Coréen appelle Bek Jeul Boul Goul : la combativité, l’esprit fort, la fermeté inébranlable », souligne Me Tiémélé Tanoh.

Père Tiémélé, l’art martial coréen chevillé au corps

Pour lui, toutes ces valeurs et vertus concourent à apporter des qualités visant à améliorer la condition de l’Homme. « On n’apprend pas le taekwondo pour aller se bagarrer », poursuit-il. Le sport, selon lui, prend sa racine dans la religion (« religare » en latin). Étant donné qu’il relie les individus, dans les salles, stades et parfois dans la rue après une victoire importante.

Le Père Tiémélé, qui évoque les jeux des gladiateurs dans l’Empire chrétien, arrive à concilier à merveille sa mission de prêtre et directeur d’une importante structure comme la Caritas et le taekwondo. « Je pratique le taekwondo depuis l’âge de 10 ans. J’ai été ordonné prêtre en janvier 2011 et cela ne m’empêche pas de continuer de vivre ma passion. Tous les matins, je m’impose 15 à 20 minutes de séance avant d’entamer le boulot. Ce n’est pas compliqué. Il faut être passionné. Car quand on aime, on se donne les moyens de pouvoir... », dit-il.

Père Tiémélé avoue que cette pratique lui permet d’appréhender les choses autrement et d’assumer pleinement les charges au niveau de l’Église et surtout à la tête de la Caritas qu’il dirige.

« Non seulement il me permet de rester en bonne santé, mais aussi de repousser mes limites. », confie-t-il. Avant de réaffirmer sa fierté d’appartenir à une telle communauté. « Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a une fédération très forte avec à sa tête Bamba Cheick Daniel, que je voudrais remercier vivement au passage. Avec son équipe, il a abattu un travail colossal pour propulser notre discipline sportive au rang des meilleures en Côte d’Ivoire et en Afrique. Dieu le bénisse », a-t-il conclu.



Le 02/04/21 à 09:44
modifié 02/04/21 à 09:44