Funérailles traditionnelles d'Amadou Gon: La grande démonstration de la confrérie des chasseurs




La confrérie des chasseurs s’est mobilisée en grand nombre pour rendre hommage au défunt. (photos : PORO DAGNOGO)
La confrérie des chasseurs s’est mobilisée en grand nombre pour rendre hommage au défunt. (photos : PORO DAGNOGO)
La confrérie des chasseurs s’est mobilisée en grand nombre pour rendre hommage au défunt. (photos : PORO DAGNOGO)

Funérailles traditionnelles d'Amadou Gon: La grande démonstration de la confrérie des chasseurs

Le 01/04/21 à 21:37
modifié 01/04/21 à 21:37
Forts de la puissance mystique qu’on leur attribue dans leurs sphères géographiques d’origine, les membres de la confrérie des chasseurs communément appelés dozo ont de tout temps accompagné les mouvements des grands chefs. « Amadou Gon Coulibaly étant un grand chef, ils ne peuvent que l’accompagner », explique un de ses oncles, par ailleurs médiateur régional de Korhogo, Coulibaly Siélé.

D’ailleurs, les membres de la confrérie considèrent que le défunt était un des leurs. Dans la mesure où il leur a très souvent apporté de l’aide en argent et en matériel roulant. « C’est notre chef d’état-major », lance le secrétaire général de la confrérie de Korhogo, Ouattara Bakary.
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C’est le sens de leur impressionnante parade de ce 1er avril, très tôt le matin (4h) dans la cour du patriarche Péléforo Gbon.

Nombre de ceux qui ont pu courageusement se déplacer à cette heure si matinale considèrent que le deuxième jour des funérailles coutumières du défunt Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, aura été celui de la confrérie des chasseurs. Tant ils ont fait forte impression.

Plus d’un millier arrivés non seulement de Korhogo, mais aussi de plusieurs autres contrées du pays. Notamment Katiola, Ferké, Boundiali, Odienné, Dabakala, Bouna, Bouaké.




Le chef de canton, Issa Coulibaly, récompense les porteurs de masques des chasseurs.
Le chef de canton, Issa Coulibaly, récompense les porteurs de masques des chasseurs.



Ils étaient programmés pour entrer en scène à 4h du matin, mais il est 3h du matin, ils sont déjà mobilisés pour leur procession qui doit les conduire de la cour paternelle du défunt à celle du patriarche Péléforo Gbon (le Gbondala). C’est une longue file de plus de 500 mètres qui s’étire sur le parcours prévu à cette heure de la nuit du 31 mars au 1er avril. Et quelle ambiance !

Musiques, chants et danses sont au cocktail. Et comme il s’agit de chasseurs, le Ngoni – cette Kora géante du pays Wassoulou – tient la vedette. Une quinzaine de groupes en jouent merveilleuses bien. On chante. On danse, fusils en bandoulière, sans sortir des rangs, en attendant de commencer la marche. Fait inhabituel, il y a des masques parmi les chasseurs. Oui. Les chasseurs ont aussi leurs masques. Ce sont, entre autres, des têtes d’antilopes. On les reconnaît par les longues cornes vrillées.

3h57 du matin. La lente marche rythmée par les chants des différents groupes peut commencer sous la direction du secrétaire général de la confrérie de Korhogo, Ouattara Bakary, et de son trésorier Yéo Allery.

Une heure plus tard, les chasseurs sont à destination. Mais, ils ne s’arrêtent pas. Après un grand tour, ils entrent dans la cour où les attendent les membres de la famille. A partir de ce moment, l’endroit devient hostile pour ceux qui ne supportent pas les détonations. Parce qu’à partir de cet instant, la poudre des fusils se fera sentir et s’entendre pendant près d’une heure.

Quand les fusils se taisent, enfin, place est faite à la danse. A tout seigneur, tout honneur. Ce sont les danses des chasseurs qui défilent les premiers devant les membres de la famille éplorée, récoltant aux passages des billets de banque.

Puis d’autres danses, au nombre desquelles le puissant Kapahatian, le très prisé balafon, poursuivront l’ambiance le reste de la matinée.



Le 01/04/21 à 21:37
modifié 01/04/21 à 21:37