Funérailles traditionnelles d’Amadou Gon Coulibaly à Korhogo: Mercredi nuit, c’était chaud, chaud, chaud à Soba !




Il y avait foule, mercredi nuit, à l’occasion de l’ouverture populaire des funérailles.
Il y avait foule, mercredi nuit, à l’occasion de l’ouverture populaire des funérailles.
Il y avait foule, mercredi nuit, à l’occasion de l’ouverture populaire des funérailles.

Funérailles traditionnelles d’Amadou Gon Coulibaly à Korhogo: Mercredi nuit, c’était chaud, chaud, chaud à Soba !

Le 02/04/21 à 08:48
modifié 02/04/21 à 08:48
Combien de groupes de danses étaient présents, mercredi nuit, dans la cour paternelle du défunt Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, au quartier Soba de Korhogo ? Vingt, trente, quarante, cinquante... Difficile de le dire avec précision. Tant ils étaient nombreux et ne finissaient pas d’arriver des localités environnantes jusque très tard dans la nuit.




Des instrumentistes ont choisi de prester dans la tenue des initiés du Poro.
Des instrumentistes ont choisi de prester dans la tenue des initiés du Poro.



Ce qui a été donné de voir au « coup d’envoi populaire » des funérailles du défunt Premier ministre, décédé le 8 juillet 2020, n’était pas loin d’un festival de danses, ou carrément d’un carnaval grâce à la participation populaire des membres de la grande famille du défunt et leurs alliés.

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Comme les sachants de la culture Senoufo le disent, les funérailles traditionnelles ne sont pas un moment de tristesse ou de recueillement. On vient rendre honneur au défunt en l’accompagnant auprès de ses ancêtres dans l’allégresse. D’où l’importance des chants et des danses de réjouissances.

Mercredi soir, à partir de 21h, il y en avait de manière très variée. Le puissant Kapahatian ou Soromougoudjo, le Djembé, le balafon que certains qualifient de « fanfare sénoufo », les danses des forgerons, etc. Tout le monde y a trouvé pour son compte. La grande cour s’est avérée trop exigüe pour contenir le flot de spectateurs.

Le petit festival

Les groupes de danses se bousculaient dans l’arène sans cesse. Emportés par leur lancée, certains oubliaient de laisser la place à d’autres groupes. Alors, on tape très fort sur les instruments pour entrer en force dans l’arène afin de se faire entendre et être vus par les spectateurs et surtout les membres de la famille du défunt, qui se montraient généreux avec les billets de banque. Tout cela dans une ambiance bon enfant. Sans aucun heurt.
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Le Kapahatian ou Soromougoudjo. Ah ! Cette danse créée par l’un des membres de la famille Gon, il y a des décennies ! Grâce à la puissance de ses tambours et les impressionnants fétiches que des exécutants portent sur la tête, le Kapahatian ne laisse personne indifférent. Quand elle joue, c’est la ferveur. Tout le monde veut danser. Et on en redemande toujours.

Mais mercredi soir, aucune autre danse ne s’est laissée conter. Avec dextérité, chacun des nombreux groupes de balafon a fait circuler dans l’ouïe de la foule des spectateurs les belles sonorités et mélodies soutenues par les tambours (un gros et un petit). Comme ce groupe dont la tenue vestimentaire des instrumentistes intriguait les non-habitués. Le torse nu, ils portaient juste un cache-sexe.

Eux, ils ont voulu rendre hommage au défunt en portant la tenue des initiés du Poro pendant leur prestation. Venus du village de Kassirimé, ces balafonistes ne sont pas inconnus. Leur joueur principal est « le balafoniste du Premier ministre », clame fièrement le concerné qui se prénomme Arouna. C’est en effet lui qu’on voit faire danser Amadou Gon Coulibaly dans une vidéo devenue virale dans la période de son décès.

Le petit « carnaval »

Les membres de la famille du défunt, notamment les dames, auront vraiment fait honneur à leur défunt parent et aux groupes de danses venus les soutenir mercredi. Tant leur participation à la danse était impressionnante. Ils se sont levés pour danser à chaque fois qu’une danse entrait dans l’arène. Munies de leurs queues blanches qu’elles brandissaient en l’air, les femmes ont vraiment assuré. Ah ! ce spectacle de queues blanches au-dessus des têtes ! C’était beau !
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Les enfants et les petits enfants de la famille... c’était aussi leur jour. En pareil événement, ils ont leur part à jouer dans l’hommage au défunt. Si les jeunes ont pu se trémousser sans problème, ça n’a pas été du tout facile pour les plus petits. A l’image de ces petites filles très bien habillées dans l’un des uniformes de la famille, vues vers 23h aux côtés de plus grands. Elles auraient bien voulu se trémousser aussi en levant leurs petites queues blanches dans le ciel. Mais hélas, il y avait en permanence trop de monde dans l’arène.

Quelle nuit ! .

ALAKAGNI HALA

Envoyé spécial


Le 02/04/21 à 08:48
modifié 02/04/21 à 08:48