Éducation de la femme/Anne Lemaistre: «L’alphabétisation n’est pas seulement un mot, il change la vie»

Thomas Caso, directeur général du groupe en Côte d’Ivoire, et la représentante de l'Unesco, Anne Lemaistre, après la signature de l'accord de projet d'alphabétisation. (Marie-Ange Akpa)
Thomas Caso, directeur général du groupe en Côte d’Ivoire, et la représentante de l'Unesco, Anne Lemaistre, après la signature de l'accord de projet d'alphabétisation. (Marie-Ange Akpa)
Thomas Caso, directeur général du groupe en Côte d’Ivoire, et la représentante de l'Unesco, Anne Lemaistre, après la signature de l'accord de projet d'alphabétisation. (Marie-Ange Akpa)

Éducation de la femme/Anne Lemaistre: «L’alphabétisation n’est pas seulement un mot, il change la vie»

Le 30/03/21 à 12:59
modifié 30/03/21 à 12:59
Le lancement de la 4e phase du programme d’alphabétisation des "mamies" a eu lieu ce mardi 30 mars 2021, au Centre de recherche et de développement de Nestlé, à la zone industrielle de Yopoupon. Cette cérémonie a également été marquée par la signature d’un protocole d’accord entre le groupe Nestlé et l’Unesco.

Ce projet dédié aux femmes en majorité des commerçantes, vise à leur apporter un plus en vue de leur autonomisation. « L’alphabétisation n’est pas seulement un mot, il change la vie dans tous les aspects», a indiqué la représentante du bureau Unesco Abidjan, Anne Lemaistre. Elle a salué le partenariat entre son institution qui a pour but la formation, la culture et les sciences, et le groupe agroalimentaire. « Nous sommes dans ce mariage de raison et de cœur », ajoute-t-elle.

Mme Anne Lemaistre a déploré le taux élevé d’analphabétisme en Côte d’Ivoire qui, pour elle, deviendra dans ce pays à forte croissance « un handicap pour l’ensemble des populations ».

C’est pourquoi elle s’est réjouie de cette 4e phase qui ciblera trois communes du district d’Abidjan à savoir, Abobo (Marché d’Aboboté), Cocody (marché d’Anono) et Marcory (grand marché).

La représentante du bureau Unesco Abidjan a souligné que les différentes recommandations relevées lors de la précédente édition ont donc été prises en compte pour cette 4e phase. « Dès demain, nous allons lancer le processus de sélection des alphabétiseurs, puis courant avril, l’analyse des besoins de formation, fin avril nous envisageons la formation des alphabétiseurs, etc. », ajoute-t-elle. Anne Lemaistre a aussi annoncé un partenaire éventuel qui est la Suisse.

Une photo de famille pour immortaliser l'événement. (Marie-Ange AKPA)
Une photo de famille pour immortaliser l'événement. (Marie-Ange AKPA)



D’après Thomas Caso, directeur général du groupe en Côte d’Ivoire, « le taux d’analphabétisme en Côte d’Ivoire avoisine les 51% avec une forte disparité selon le sexe ».

Abondant dans le même sens que son prédécesseur, il a affirmé que son entreprise travaille avec 20 000 femmes appelées "mamies", qui vendent leurs produits sur les différents marchés tout en soulignant que 85% d’entre elles ne sont jamais allées à l’école.

Aussi note-t-il que son entreprise a déjà formé plus de 500 femmes mais espère, pour cette étape, impacter 400 autres "mamies". Le directeur général de cette agro-industrie a affirmé que les résultats d’une étude d’évaluation du projet, montrent un impact positif sur la vie de la majorité des "mamies".

Selon Dr Sagou Yves Marius, coordinateur des programmes et projets d’alphabétisation au bureau Unesco Abidjan, cette formation va s’étendre sur 9 mois à l’aide de support numérique doté d'une application. Les "mamies" bénéficieront de cours en présentiel et semi-autonome. La formation sera également sanctionnée par un certificat.

La représentante des "mamies", Konan N’Guessan, commerçante au marché de Yopougon-Sicogi, a remercié le groupe agroalimentaire qui grâce à ce projet, sait lire et compter. Elles ont promis ne pas baisser les bras en chemin.

Quant à Samba Setou, commerçante au marché d’Anono, elle s’est dit émue de pouvoir participer à ce programme de formation. « On est sur le marché, je ne sais ni lire, ni écrire et souvent j’ai honte. C’est pourquoi je veux apprendre », a-t-elle justifié.



Le 30/03/21 à 12:59
modifié 30/03/21 à 12:59