Crimes, génocide, assassinat, pillage, viol.... : Amadé Ouérémi se défend à la barre

Amadé Ouéremi, lors de son arrestation dans le parc du Mont Péko. (DR)
Amadé Ouéremi, lors de son arrestation dans le parc du Mont Péko. (DR)
Amadé Ouéremi, lors de son arrestation dans le parc du Mont Péko. (DR)

Crimes, génocide, assassinat, pillage, viol.... : Amadé Ouérémi se défend à la barre

Le 24/03/21 à 20:04
modifié 24/03/21 à 20:04
Le procès de Amadé Ouéremi, considéré comme chef de milice burkinabé qui a régné illégalement dans le parc national du Mont Pékin, durant plusieurs années, a débuté, hier, au palais de justice au Plateau. A l’entame de l’audience, il a été signifié au prévenu les charges qui pèsent contre lui. Celles-ci, selon la chambre d’instruction, sont entre autres crimes, génocide, assassinat, pillages, tuerie, coups et blessures volontaires, constitution en bande armée, tentative de viol, etc. L’accusé a récusé tous les chefs d’accusations portés contre lui. Il a même dit avoir été contraint de combattre, à l’ouest, notamment à Duékoué, auprès des forces républicaines d’alors pour apporter la ripostes « aux miliciens et autres forces supplétives libériennes » enrôlées aux côtés des Forces de défense en 2011, à la faveur de la crise post-électorale. « J’étais dans mon village à Bagouho (village limitrophe du parc national du Mont Péko situé entre les préfectures de Bangolo et Duékoué Ndlr), les chefs Frci sont venus me prendre pour aller combattre. C’était la guerre », s’est-il défendu.

À la question du juge Bini Charles, pourquoi c’est toi qu’ils sont venus chercher et personne d’autre? Il a titubé avant de répondre: « Comme c’était la guerre, j’essayais de fuir pour aller à Man quand je suis tombé sur les Forces républicaines de Côte d’Ivoire ( Frci) . C’est ainsi, qu'ils m’ont pris de force avec eux ». Et le juge d’enchaîner: « Ne pensez-vous pas que c’est parce que vous étiez à la tête d’une milice qu’ils vous ont pris pour aller combattre à leurs côtés? ».

Amadé Ouéremi, à cette interrogation, a répondu par la négative. Il a tout de même reconnu qu’il connaît les différents chefs de guerre des Frci avec qui il collaborait.

Portant un pantalon noir et un T-shirt avec des rayures blanches et noires, Amadé Ouéremi, se prêtant aux questions du président du tribunal, a également confié que le quartier Carrefour de Duékoué et même le centre-ville de cette commune, durant la crise post-électorale, étaient infestés de jeunes miliciens armés et des combattants libériens qui commettaient des exactions sur les populations allogènes. « Il y a eu un jour d'affrontement entre les Frci et les jeunes miliciens et les Libériens. Il y a eu beaucoup de morts. Les corps sans vie ont traîné dans les rues de Duékoué Carrefour durant au moins 3 jours. Ce sont les forces de l’Onuci qui sont venues ramasser les corps », a-t-il fait savoir à la cour.

Le prévenu a soutenu que toutes ces accusations portées contre lui ne visent qu’à le condamner. « Je n’ai rien fait. Je n’avais pas d’armes », s’est-il défendu.

Au cours de cette audience, l’accusation a mobilisé plus de 80 témoins à charge. Le collectif des victimes s’est constitué en partie civile dans cette affaire en vue d’obtenir réparation de préjudice moral et financier. Idem pour la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho), le Mouvement ivoirien des droits humains et La Fédération internationale pour les droits humains ( Fidh).

Le procès se poursuit cet jeudi après-midi, avec le passage des témoins.


Le 24/03/21 à 20:04
modifié 24/03/21 à 20:04