Sportivement : Tout ça pour ça !

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Sportivement : Tout ça pour ça !

Le 08/03/21 à 07:37
modifié 08/03/21 à 07:37
Il n’y aura pas de vote le 12 mars, à Rabat. Tous les candidats se sont prosternés devant le dieu Infantino. Que sa volonté soit faite ! Ainsi, sera déclaré président de la Confédération africaine de football (Caf) le Sud-Africain Patrice Tchopane Motsepe. Il aura comme premier vice-président, le Sénégalais Augustin Senghor.

Le Mauritanien Ould Ahmed Yahaya deviendra le deuxième vice-président. Tandis que l’Ivoirien Jacques Anouma devrait se contenter d’un poste honorifique de conseiller. Une véritable mascarade qui non seulement présente une image dégradée du continent, mais écorche aussi l’image de marque la Côte d’Ivoire.

Sur quoi comptait le candidat ivoirien pour nous engager tous dans cette voie sans issue ? En réalité, Anouma n’avait aucun levier en main. Aucune assise véritable dans le monde du football. Sinon, comment comprendre que personne n’ait levé le petit doigt pour le défendre ou dénoncer cette dictature de la Fifa ?

Au contraire, tous ont tourné casaque dès l’annonce du compromis de Rabat. Or, Jacques Anouma que l’on présente comme un homme du sérail devait savoir, puisqu’il a été témoin de l’arrivée au pouvoir de son ami Ahmad en 2017, qu’à tout moment, Infantino pouvait entrer en scène. Il aurait dû prévoir ce qu’il aurait fait en cas d’intrusion de la Fifa.

Et puis, si tant est que Jacques Anouma et Gianni Infantino sont amis « de longue date », pourquoi l’Ivoirien n’a-t-il pas cherché à s’assurer des intentions de l’Italo-Suisse avant de s’engager dans cette bataille ? Anouma aurait pu choisir des directeurs de campagne issus du milieu du football africain. Comme l’a fait le Sud-Africain Patrice Motsepe qui avait pour directeur de campagne pour l’Afrique de l’Ouest, le patron du football nigérian, Amaju Pinnick et Moïse Katumbi de la Rd Congo, en Afrique centrale, par exemple.

Lors du lancement de la campagne de Motsepe, ces monstres sacrés du football africain étaient présents dans la salle et avaient pris la parole. Ça fait costaud. C’est ce lobbying souterrain et efficace qui a triomphé. Le football ne se joue pas dans les salons feutrés du gouvernement.

Dans tout cela, c’est le ballet diplomatique orchestré par le gouvernement ivoirien qui tombe à l’eau. Tout l’appareil gouvernemental était en branle, un signe très fort. Même du temps du Père fondateur Félix Houphouët-Boigny, ce type d’action était très rare. Le Président Ouattara a accepté de le faire pour promouvoir un cadre national à l’échelle internationale.

La Côte d’Ivoire s’était mise à rêver. Et avec elle, toute l’Afrique de l’Ouest qui voyait enfin un ses fils diriger le football continental. Sauf que cette candidature ivoirienne était mal ficelée. Elle n’a pas tenu compte de tous les paramètres.

On s’est surpris à rêver parce que l’homme jouissait d’une bonne réputation dans le milieu. Entre 2002 et 2011, Jacques Anouma a sorti le football ivoirien du trou pour le hisser au firmament de la planète. Un bon manager et un bon technocrate, mais un peu trop frileux pour qu’on puisse mettre la main au feu pour lui.

Non seulement le candidat ivoirien a manqué de courage, mais en plus, il a péché par son approche et dans sa démarche stratégique. Sinon, rien à dire sur sa vision et son projet pour le football africain. Il fallait juste une petite dose d’audace. Le contexte s’y prête. Hélas, le petit Jésus devra encore patienter pour sauver le football africain.


Le 08/03/21 à 07:37
modifié 08/03/21 à 07:37