Me Koné Tidjane (président du forum des ligues de Taekwondo): «Changeons de paradigme et avançons vers la professionnalisation»

Me Koné Tidjane, président du forum des ligues de Taekwondo. (DR)
Me Koné Tidjane, président du forum des ligues de Taekwondo. (DR)
Me Koné Tidjane, président du forum des ligues de Taekwondo. (DR)

Me Koné Tidjane (président du forum des ligues de Taekwondo): «Changeons de paradigme et avançons vers la professionnalisation»

Le 12/02/21 à 09:22
modifié 12/02/21 à 09:22
Les présidents de ligue sont constamment en réunion. Que cachent ces conclaves depuis l’annonce du départ du président Bamba Cheick Daniel de la tête de la fédération ?

Il y a une chose importante que le taekwondo-in ivoirien doit retenir. C’est que le président Bamba Cheick Daniel, à travers ses relations, a réussi à construire un temple dédié au taekwondo. Le Centre sportif, culturel et des Tic ivoiro-coréen Alassane Ouattara, qui est une réalité, est quelque chose de non mesurable. Ne nous voilons pas la face, cet imposant bâtiment ultra-moderne offert par la République de Corée a besoin d’être entretenu. Les taekwondo-in que nous sommes, nous devons nous organiser afin de le garder en bon état. Avant que l’État de Côte d’Ivoire ne réagisse, nous devons prendre en charge l’entretien du centre qui abrite le siège social de notre fédération. C’est surtout cela le but des différentes rencontres que nous avons, pour expliquer aux uns et aux autres l’impérieuse nécessité de mettre la main à la poche pour apporter notre contribution.

Comment, à votre niveau, comptez-vous contribuer à l’entretien du centre ?

Nous sommes toujours dans une phase de sensibilisation. Il faut qu’on arrive à mettre en place un mécanisme pour ce faire. Dans un premier temps, on pense à majorer certaines cotisations, de 1.000 à 1.500 F Cfa. C’est une proposition de la fédération que nous défendons au niveau des Ligues.

Mais on a l’impression que ça traîne...

En effet, il y a manifestement une mauvaise foi chez les maîtres de salle et même au niveau des présidents de Ligue que nous sommes. Il y en a qui sont réticents. Or, certains se sucrent sur le dos des parents d’athlètes. Ma fille, par exemple, s’entraîne dans un club dans la commune de Cocody. Je suis de la fédération, donc je sais ce qu’on paie pour un passage de grade. Mais, il n’y a pas longtemps, on m’a fait payer 15 000 FCfa pour l’inscription de ma fille, pendant que le tarif homologué est entre 3.000 et 3. 500 F Cfa. Voyez-vous-même le gap. Logiquement, payer 1000 ou 1.500 F Cfa ne devrait pas être un problème. Je pense que le moment est venu de changer de paradigme et avancer vers la professionnalisation de notre discipline.

Ne pensez-vous pas qu’il y a un problème de compréhension ?

Peut-être. Mais nous ne désarmons pas. Nous allons insister, trouver si possible une manière de leur expliquer. Je suis convaincu que pour ces montants-là, ils vont accepter ce sacrifice. C’est très important. N’oublions pas, ce centre est avant tout notre patrimoine. Nous n’avons pas le droit de le laisser se dégrader. Il faut faire en sorte qu’il survive à l’après Bamba Cheick Daniel, qui nous a mis sur un piédestal très respectable.

Le départ du président Bamba Cheick Daniel pose-t-il un problème au taekwondo ivoirien ?

Absolument, cela va poser un problème. D’abord, parce que le Bamba Cheick a créé quelque chose de fort dans la communauté. Il a augmenté en nous l’amour du taekwondo. Il s’est investi sans réserve, en utilisant tous les moyens à sa disposition pour anoblir et inscrire le taekwondo au nombre des meilleurs sports en Côte d’Ivoire. La question c’est : est-ce que demain le taekwondo ivoirien aura quelqu’un qui a de l’entregent, un président passionné qui n’hésitera pas à préfinancer les sorties internationales des équipes nationales, en attendant que l’État de Côte d’Ivoire cherche à rembourser ? Autant d’interrogations qui donnent à réfléchir à quelques mois du renouvellement des instances de la fédération.

Pensez-vous que la fédération doit absolument reposer sur un président providentiel ?

Avoir un président sérieux, capable de prendre ses responsabilités à des moments critiques est primordial. La Côte d’Ivoire compte une soixantaine de fédérations sportives. Ils ont beaucoup d’adeptes, mais peinent à décoller. Tout cela parce qu’il manque à leur tête un Bamba Cheick Daniel, un président qui est prêt à tout, qui remue ciel et terre pour faire avancer les choses.

Qui voyez-vous pour sa succession ?

Nous en parlons entre nous. Nous découvrons des prétendants qui ne sont pas à la hauteur. Le taekwondo, c’est notre monde, donc nous savons qui est capable. Enfin, il est encore trop tôt. Je sais qu’au moment venu, le comité directeur va se réunir pour faire le tri parmi les dossiers les plus sérieux et on avisera.

Donc le comité directeur sortant présentera un candidat...

C’est le contraire qui étonnerait. Ne pas présenter un candidat suppose que nous-mêmes ne croyons pas à tout ce que nous avons fait depuis 12 ans, ou alors que nous avons échoué. Nous allons le faire avec la bénédiction du président Bamba Cheick Daniel, qui est mieux placé pour savoir qui est capable d’entretenir la flamme.


Le 12/02/21 à 09:22
modifié 12/02/21 à 09:22