Philippe Cahez (directeur général d’Inetum Côte d'Ivoire) : “L’innovation et l’excellence managériales doivent être récompensées”

Philippe Cahez, directeur général d’Inetum Côte d'Ivoire. (DR)
Philippe Cahez, directeur général d’Inetum Côte d'Ivoire. (DR)
Philippe Cahez, directeur général d’Inetum Côte d'Ivoire. (DR)

Philippe Cahez (directeur général d’Inetum Côte d'Ivoire) : “L’innovation et l’excellence managériales doivent être récompensées”

Le 10/02/21 à 21:44
modifié 10/02/21 à 21:44
Inetum, nouveau nom du groupe Gfi, a affiché une belle croissance en Côte d'Ivoire sur l’année 2020, et ce, malgré la crise liée à la Covid-19. Philippe Cahez, son directeur général en Côte d'Ivoire, fait le point et partage ses ambitions.
L’année 2020 a été marquée par la crise économique et sanitaire engendrée par la pandémie de Covid-19. Comment Inetum en Côte d’Ivoire a su faire face à cette crise, et quel bilan en tirez-vous ?

Ce fut une année inattendue et paradoxale. Avant la crise, nous avions déjà une inquiétude quant au second semestre 2020, en raison du contexte lié à l'élection présidentielle. Nous avions prévu un dernier trimestre plus en pression en termes de chiffres d’affaires. Alors quand la Covid-19 est arrivée au mois de mars, nos projections ne se sont pas améliorées. Cependant, l’entreprise a finalement doublé son chiffre d’affaires en 2020, ce qui était plutôt inattendu ! Nous avons en effet réussi à conquérir une dizaine de nouveaux clients dont les projets étaient connus et identifiés, parfois depuis longtemps, et qui ont contractualisé avec nous, dans ce contexte sanitaire et politique compliqué. Nous pouvons donc dire que le bilan est positif pour nous. Sur le plan organisationnel, dès le premier cas de Covid-19 le 11 mars, la société a été totalement réorganisée en télétravail. Chacun a su s’adapter et a trouvé ses marques rapidement, que ce soit le personnel, les clients ou les partenaires, et sans perdre en efficacité. J’ajouterai que, fort heureusement, nous n’avons eu aucun cas grave de Covid-19 à déplorer au sein de l’entreprise, certainement parce que nous avons été très réactifs, que nous avons informé continuellement nos collaborateurs et fait preuve d’une grande vigilance.

C’est donc une belle performance. Comment l’expliquez-vous ?

La concrétisation des projets est le résultat d’un travail de diversification véritablement entamé depuis trois ans par l'entreprise en Côte d'Ivoire. En développant des solutions à haute valeur ajoutée et avec une offre transverse, la filiale a parfaitement rempli son travail d’intégration au groupe et donne d’excellents résultats. Elle est le hub pour toute l’Afrique de l’Ouest. Ainsi, une importante partie de notre chiffre d’affaires provient de notre activité sur le déploiement d’Erp ou de solutions Crm, d’assistance technique ou d’accompagnement à la digitalisation. C’est grâce à nos expertises reconnues que nous avons pu conquérir de nouveaux clients. Enfin, je dirais que la quasi-totalité des affaires que nous avons signée en 2020 l’ont été avec des sociétés locales. Car si les filiales de groupes étrangers ont réduit leurs investissements cette année, les entreprises locales n’ont pas été frileuses, malgré le contexte. Résultat, elles ont anticipé leur développement et saisi la digitalisation comme le moyen de se créer des opportunités.

La crise sanitaire est loin d’être finie. Dans ce contexte, quels seront vos défis pour la nouvelle année ?

Je crois qu’il faut avoir beaucoup d’humilité pour prétendre à dire ce qui se passera en 2021 dans ce monde en perpétuel changement. J’espère qu’il y aura une reprise de l’économie dans la région. Malheureusement, des centaines de millions de personnes se sont retrouvées dans une situation de précarité en Afrique l’année dernière. Espérons que cela ne se poursuivra pas. De façon générale, l’année démarre difficilement, même si en Côte d’Ivoire, d’un point de vue économique, nous ne sentons pas encore les effets. En ce qui concerne la société, nos défis sont nombreux. D’abord, nous souhaitons développer notre offre transverse, et bien sur la notoriété de notre nouveau nom et de notre nouvelle identité. Nous devons affirmer notre « Positive digital flow » avec tout cela qu’il représente comme levier de fierté interne, d’attractivité et de développement sur le marché. Mais surtout, nous souhaitons poursuivre dans la voie de la réussite et doubler encore notre chiffre d'affaires. C'est une année charnière pour notre activité dans le pays et sur le continent. Nous sommes prêts à relever ce défi car nous observons qu’il y a une transformation de la chaîne de valeur en Afrique, une véritable réflexion sur les modèles économiques. Ainsi, je pense que beaucoup d’entreprises vont vouloir revoir leur business model, leur process pour s’intégrer d’autant plus dans les chaînes de valeur globales. La Zlecaf devrait aussi pousser de nombreuses entreprises à se restructurer, et devrait donc engendrer un besoin accru d’accompagnement dans l’accélération de la digitalisation. Inetum est le bon partenaire pour cela, et en Afrique de l’Ouest tout particulièrement, puisqu’il s’agit d’une des zones où la prospérité est attendue. Nous sommes confiants et déterminés pour accompagner, dès aujourd’hui et durablement, les entreprises ivoiriennes et ouest-africaines.

Quelles sont vos ambitions pour la filiale à plus long terme ?

L’ambition pour de l'entreprise en Côte d'Ivoire est d’affirmer son positionnement global en s’imposant localement comme la première ESN du pays et de la sous-région. A l’ère de la post-transformation digitale où le changement est continu, nous aidons nos clients, actuels et futurs, à tirer le meilleur du digital flow. Nous sommes prêts à mettre le digital au service de leur performance et plus globalement de l’impact positif des entreprises, des organisations et des institutions, et l’ensemble de la société.

Le concours Africa Digital Manager Award, lancé par Inetum sur le continent, est en cours, avec l’objectif de mettre en valeur les talents et projets africains. Pourquoi est-ce primordial ?

Tout le monde s’accorde sur le fait que la transformation des entreprises et des gouvernements est quelque chose de très important dans le cycle de développement que connaît le continent aujourd’hui. L’innovation et l’excellence managériales doivent être récompensées. Ce concours qui vise à récompenser trois managers africains ayant conduit des projets réussis de transformation digitale dans trois régions du continent, est une idée formidable pour mettre en relation une ESN comme la nôtre, le monde universitaire et le monde de l’entreprise. Sitôt que des passerelles sont établies, il y a une émulation qui est positive pour le continent. Il faut récompenser les projets innovants. Les talents méritent d’être mis en valeur, d’autant que nous constatons que depuis deux ou trois ans, il y a un départ massif de ces talents vers l’Europe. Nous voulons ainsi mettre en avant les projets qui apportent de la valeur ajoutée en Afrique. Par ce prix, les lauréats seront récompensés par une formation certifiante délivrée par la prestigieuse Ecole Centrale de Casablanca et leurs entreprises seront mises en valeur. Cela va créer une dynamique collective, donner l’envie à d’autres entreprises de la région de mener des projets digitaux innovants.


Le 10/02/21 à 21:44
modifié 10/02/21 à 21:44