Disparition de Laurent Dona Fologo: Des anciens journalistes témoignent

MICHEL KOUAME
MICHEL KOUAME
MICHEL KOUAME

Disparition de Laurent Dona Fologo: Des anciens journalistes témoignent

Le 07/02/21 à 19:22
modifié 08/02/21 à 04:31
Eugène Dié Kacou, ancien président du Conseil national de la presse (Cnp)

«C’était un passionné de journalisme»


C’était un grand journaliste et un passionné de son métier. J’ai été choqué d’apprendre cette disparition. Il faut dire que nous avions des rapports un peu particuliers, notamment sur le plan professionnel. Où nous avions souvent des points de vue divergents. Et cela a débuté alors que je n’étais pas encore journaliste dans les années 60, depuis que j’étais en formation au studio école. Nos relations sont remplies d’anecdotes. C’était un homme vraiment passionné par son métier.

ZIO MOUSSA
ZIO MOUSSA



Zio Moussa, président de l'Olped

«Il part avec une partie de la mémoire du pays»


C’est un baobab qui s’est couché. Ce que je regrette, c’est qu’il n’ait laissé aucun écrit à la postérité. Parce qu’il représente une véritable mémoire historique, politique et culturelle de la Côte d’Ivoire. J’ai eu l’occasion de le lui dire de vive voix lorsqu’il était président du Conseil économique et social. Je l’ai encouragé à laisser des écrits aux Ivoiriens. Si vous passiez ne serait-ce qu’une dizaine de minutes en sa compagnie, vous étiez sûr d’apprendre des choses tellement importantes sur la Côte d’Ivoire.

BIM YETI
BIM YETI



Bim Yéti, journaliste, ancien conseiller au ministère de la Communication

«Il était généreux, humain et très fidèle en amitié»


J’ai connu Laurent Dona Fologo alors qu’il était déjà patron dans le domaine de la communication. Il était ministre de l’Information lorsque je partais en formation à l‘extérieur du pays. A mon retour, il n’était plus au ministère de la Communication, mais nous avons gardé de très bons rapports. Il était pour moi et de nombreuses personnes de la même génération que moi, un aîné, un maître, un encadreur. Un peu plus tard, il est revenu en qualité de ministre de la Communication, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. Nous sommes venus spontanément à sa rencontre, et nous constituons une équipe très solide autour de lui. Il a guidé nos premiers pas dans le monde de la politique et au Pdci. Nous étions en quelque sorte ses enfants. J’ai beaucoup appris de lui. C’est un «monstre politique» qui est parti. Il était généreux, humain et très fidèle en amitié.

Michel Kouamé,

«Il fut journaliste toute sa vie»


C’était un maître pour moi, et il fut un inspirateur pour la carrière de nombreux journalistes. Il était à la tête de Fraternité Matin lorsque je partais en formation de journalisme à Dakar. Lorsqu’il venait à Dakar, il nous rendait visite, et veillait sur nous et notre formation. C’était un guide, un encadreur et une référence pour nous. Il avait une conception du journalisme qu’il qualifiait de ‘’journalisme de développement’’. Qui consistait notamment à soutenir l’action du gouvernement. Lorsque nous sortions de ce cadre, il lui arrivait de réagir. Il a toujours été proche du métier de journalisme. Je dirais même qu’il fut journaliste toute sa vie. C’est une grande perte pour la Côte d’Ivoire. Il fut un acteur majeur de l’histoire du pays. Sa carrière a débuté en 1963. C’est dire que son parcours coïncide avec l’histoire du pays. Il fut aux côtés du Président Houphouët-Boigny, à qui, il vouait une sorte de vénération. Il restera l’une des meilleures figures du journalisme en Côte d’Ivoire.

DAN MOUSSA
DAN MOUSSA



Alfred Dan Moussa, directeur général de l’Istc-Polytechnique

«Un grand homme s’en est allé»


Fraternité Matin, l’Union Internationale de la Presse Francophone et l’École Supérieure du Journalisme de Lille me rapprochaient de ce pionnier de la presse africaine qu’il était. Je suis arrivé à Fraternité Matin au moment où il était ministre de l’Information et de facto directeur général du groupe Fraternité Matin. Il m’appelait «mon ami de N’Djaména» pour avoir fait partie d’une mission qu’il dirigeait au Tchad. Tout premier africain à avoir présidé aux destinées de l’Uijplf, aujourd’hui Upf, il a grandement ouvert les voies d’accès à cette organisation internationale aux Africains en général, et aux Ivoiriens en particulier. C’est ainsi qu’il a eu l’honneur de prendre la parole lors des assises de l’Upf en novembre 2017 en Côte d’Ivoire, en qualité de past président. Il y a 4 ans, Laurent Dona Fologo demandait s’il lui était possible de retirer son diplôme de l’École Supérieure de Journalisme de Lille acquis dans les années 1963. Nous avons échangé sur cette question à deux reprises, et j’ai senti qu’il tenait à retirer son diplôme. Un grand homme s’en est allé. En souvenir de tout ce qu’il a donné à la profession, L’Istc-Polytechnique a baptisé l’un de ses principaux bâtiments du nom de cette illustre personnalité en 2017.

Le 07/02/21 à 19:22
modifié 08/02/21 à 04:31