
Pr Bakayoko Ly-Ramata a relevé que même en cette période de Covid-19, le problème des mutilations génitales féminines se pose toujours avec acuité. (Dr)
Pr Bakayoko Ly-Ramata a relevé que même en cette période de Covid-19, le problème des mutilations génitales féminines se pose toujours avec acuité. (Dr)
Journée mondiale des Mgf/Bakayoko Ly-Ramata : « Dix cas de mutilations génitales féminines pour le seul mois de janvier 2021 »
Demain, sera célébré en Côte d’Ivoire la journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines (Mgf). Jeudi, la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Bakayoko Ly-Ramata a fait une déclaration à son cabinet pour, encore une fois, dénoncer cette pratique qui met en danger la santé de la femme et de la fille et entrave le développement de leur potentiel.
Elle a profité de l’occasion pour faire un rappel : « le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant a recensé, de 2018 à 2020, au niveau de ses plateformes multisectorielles de lutte contre les Violences Basées sur le Genre, 54 cas de mutilations génitales féminines et dix cas rien que pour le seul mois de janvier 2021 ». Parlant des conséquences des Mgf, elle a cité les infections à Vih/Sida, l’hémorragie, le traumatisme psychologique, des troubles mentaux, et des risques de complication au cours des grossesses et des accouchements pouvant parfois déboucher sur la mort, etc.Concernant la Côte d’Ivoire, elle s’est référée aux résultats de l’enquête à indicateurs Multiples 2016 (MICS5), intitulée « Situation des femmes et des enfants en Côte d’Ivoire » qui indiquent que 36,7% des femmes ont subi une mutilation génitale féminine avec des disparités importantes dans certaines régions comme l’Ouest (62,1%), le Nord-Ouest (75,2%) et le Nord (73,7%).
« Même en cette période de Covid-19, le problème des mutilations génitales féminines se pose toujours avec acuité. Il a été donné de constater que certaines personnes exercent encore toutes formes de violences sur les femmes et les filles, notamment les mutilations génitales », a-t-elle dit. Se basant sur le thème de cette année qui est : « Aucune excuse pour l’inaction mondiale : unissons-nous, finançons, agissons ». La ministre a indiqué que la conjugaison des efforts de tous pour répondre aux attentes de l’humanité est plus que jamais nécessaire.
Elle a, par ailleurs, rappelé que le Président Ouattara s’est engagé à œuvrer pour l’élimination de toutes les formes de violences basées sur le genre. Ainsi, outre la loi n°98-757 du 23 décembre 1998, réprimant les mutilations génitales féminines dont les dispositions ont été intégrées dans le code pénal de 2019 (art. 398), la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un Plan national de promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines. C’est dans ce cadre, a-t-elle fait savoir, que le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant a mis à la disposition du public, deux numéros verts, le 1308 et le 116, gratuits pour tous les réseaux de téléphonie pour toutes informations et dénonciations anonymes.
Bakayoko Ly-Ramata a également remercié et encouragé, au nom du gouvernement, les organisations de la société civile, les institutions nationales et internationales, ainsi que les leaders communautaires et les guides religieux qui œuvrent avec abnégation en vue d’éliminer toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles, et en particulier les mutilations génitales féminines.