
Renforcement des capacités des femmes : Le CRPA dresse le bilan de son programme sur la prévention des conflits communautaires

Marquant le point de clôture, le 30 janvier 2021, à Abidjan-Angré, de ce programme adressé aux femmes, le Centre de recherche politique d’Abidjan (Crpa), une organisation de la société civile ivoirienne a exprimé toute sa satisfaction. Dans le cadre de ce programme, l’équipe-projet piloté par Mme Pulchérie Doffou a visité sept (7) localités (Abidjan, Bouaké, Duekoué, Ferkéssédougou, Gagnoa, Korhogo, et Man). 139 femmes leaders communautaires ont été formées. Près de 500 personnes ont été sensibilisées directement et plus de 7 régions ont été touchées à travers les radios de proximité.
Evoquant les objectifs généraux de ce programme, Mme Pulchérie Doffou a expliqué qu’il s’est agi d’aborder la prévention des conflits en s’assurant de la participation des femmes et des jeunes filles dans les zones marquées par la crise politico-militaire et certains conflits communautaires en Côte d’Ivoire. Et surtout de combiner le système d’alerte précoce avec les Technologies d’information et de communication (Tics).
Mme Pulchérie Doffou a présenté les grandes articulations du programme qui a été exécuté en trois phases ainsi que les acquis à la fin des deux ans d’opérationnalité. « Ce projet qui est à sa phase de clôture a permis de mettre les femmes au cœur de la sensibilisation, de la prévention des conflits ainsi que les jeunes filles », a-t-elle indiqué. Du bilan des trois étapes, elle dira : « Les acteurs de paix et organisations de la société civile dans les zones d’intervention ont réduit les risques d’explosion des conflits communautaires par l’utilisation du Guide ; la vulnérabilité des communautés locales a été réduite et leur résilience renforcée par l’utilisation du Guide et les sensibilisations : les réseaux d’information sont perçus comme un outil efficace pouvant permettre d’éviter une explosion de conflits. »
Dr Flan César Moquet, directeur du Centre de recherche politique d’Abidjan (Crpa) a tenu à remercier l’Ambassade du Canada pour la confiance accordée au Crpa. Confiance qui a permis, dira-t-il, de conduire à terme cette thématique pertinente relative à la prévention des conflits communautaires adressé aux femmes. « La pertinence de cette thématique ne fait l’ombre d’aucun doute parce qu’il s’agit d’une question de paix et de stabilité », a-t-il indiqué. Avant de souligner que la femme, la fille est un canal voire un vecteur pour l’atteinte des résultats de paix et de stabilité pour la Côte d’Ivoire secouée depuis 30 ans des crises à caractère politique et communautaire.
Pour le directeur du Centre de recherche politique d’Abidjan, il était pertinent de mener ce programme qui a conduit le Crpa dans différentes localités du pays, dont sept (7) au total.
Pour le Canada, il s’agit d’un soutien aux organisations dont le Crpa pour faire avancer l’agenda « Femme, paix et sécurité ». Une initiative mondiale dans laquelle le Canada s’est inscrite. Et qui depuis 2000, date d’adoption de la résolution 1325 met la femme au cœur de toutes les actions de développement et surtout des actions de paix. « Cela répond à nos priorités ainsi qu’à certaines réalités de la Côte d’Ivoire (...) Nous pouvons nous réjouir du fait que nous disposions d’une base solide avec ce qui a été fait à travers ces sept (7) localités avec le Crpa. Ce fut l’occasion pour Mme Ouattara-Koffi de rappeler qu’en 2017, toujours dans le cadre du calendrier « Femmes, paix et sécurité », le Canada a lancé un nouveau programme pour la participation des femmes dans les opérations de maintien de la paix.

L’objectif, dira-t-elle, c’est d’augmenter le nombre de femmes en uniforme dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Selon Mme Ouattara-Koffi, la réalité l’a montré et les études ont prouvé, la durabilité de la paix est d’au moins de 35% pour toutes les actions de négociation de paix et de résolution de conflit. « Nous sommes convaincus que si les femmes sont plus nombreuses au sein de ces opérations de maintien de la paix, nous pouvons avoir une paix durable », a affirmé Mme Ouattara-Koffi.
A l’en croire, le Canada est convaincu que l’implication des femmes dans la consolidation de la paix est « la bonne et intelligente chose à faire ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, a-t-elle, fait savoir, l’ambassade du Canada encourage le Crpa et espère, par ailleurs, aller plus loin avec cette organisation de la société civile. Et ce, pour la construire d’une société égalitaire, inclusive et paisible.
Mme Touré Massati Koné, présidente de l’Ong « Grain d’espoir international » qui s’occupe des enfants vulnérables, a, au nom des bénéficiaires remercié l’Amabassade du Canada pour son soutien à ce programme. Et le Crpa pour son initiative d’impliquer les femmes dans la prévention des conflits communautaires. « Les 139 femmes leaders d’association et nous, sommes satisfaites de cette formation initiée par le Crpa. L’expérience a été enrichissante. Et nous avons été confrontées à des faits pratiques suivis d’exercices. La première phase a consisté à donner des aptitudes aux femmes et surtout à faire attention aux autres lorsqu’on vit en société. Ce qui peut permettre à tout conflit de trouver une meilleure voie de sortie sans avoir recours à la force et à la violence ou à tout autre chose qui peut mettre en mal les relations humaines.
Saluant l’œuvre du Crpa appuyée par l’Ambassade du Canada, Mme Touré a affirmé que les femmes ont pu s’exercer dans une convivialité bon enfant et ont pu apprendre convenablement.