Après les hommages de la Nation: Marcel Zadi Kessy a rejoint ses ancêtres à Yacolidabouo
Malgré la fatigue de la veillée funèbre, la population a fait, nombreuse, le déplacement de la paroisse. Chacun ayant un lien spécial d’affection et de gratitude avec l’illustre disparu. Parmi eux, des dignitaires, dont plusieurs ministres. Notamment, les ministres Alain Richard Donwahi, Goudou Raymonde Coffie, Eugène Aka Aouélé et la secrétaire d’État Myss Belmonde Dogo.
Là, au pas de l’Église, les flûtes traditionnelles ont soufflé dans le ciel des sonorités funéraires pour répandre les prières pressantes des humains adressées au maître des cieux, afin qu’il daigne accueillir dans son divin règne, ce serviteur qui le rejoint dans l’au-delà. Le glas ?

L’Église, comme les hommes, a rendu hommage à celui qui s’en va, en reconnaissance de sa double dimension sociale et spirituelle manifestée sur terre.
Aux allures de cathédrale, avec sa belle rosace, la paroisse Notre Dame de toutes grâces est elle-même un don de l’illustre disparu. Difficile, dans ces conditions, d’être insensible au vide que laisse le bienfaiteur.
« Nous le savons tous, le président Zadi fait partie des rares cadres qui aiment leur village et qui s’investissent pour son développement. Loin de voir la construction de la paroisse, la maison et les bureaux des prêtres comme une œuvre, une réalisation sociale au même titre que l’hôpital, l’usine ou l’école, elle est le couronnement, le clou. Car le social, s’il ne repose pas sur le spirituel, n’est rien. Tout comme la puissance sans la maîtrise n’est rien », a rappelé le prêtre célébrant Dominique Fieni, vicaire général du diocèse de San-Pedro.
Mais pourquoi donc ? Pourquoi lui, MZK ? Ce fut, comme toujours, le lieu de l’éternelle question des mortels.
Le vicaire a suggéré de se réfugier dans la ritournelle éternelle du poète sénégalais Birago Diop, comme un soupir qui nous soulage en permanence : « les hommes ne sont pas morts... »
Face au fini, parions
sur l’infini
Pour Dominique Fieni, ce départ du génie créateur de Yacolidabouo renouvelle surtout à chacun, l’invitation des Écritures appelant à vivre dans la prudence, selon la parabole des dix vierges.
Le destin du mortel est ainsi condamné à s’ajuster de manière continuelle aux attentes de l’éternelle. Car « nul ne sait ni l’heure ni le jour » (Mathieu, 25, 1-13).
Depuis la vallée sombre de sa fragilité, l’homme garde, dans ces circonstances de douleur, les yeux rivés sur la montagne de l’Espérance que reflète la lumière du Christ sur la croix.
« Seigneur Jésus, tu nous vois déchirés et abattus, nous ne comprenons plus. Nous nous tournons vers toi. Tu as connu toi-même le scandale de la mort sur la croix. Permets-nous de redécouvrir la profondeur de ton amour qui nous fait passer de la mort à la vie », a supplié, comme de juste, l’homme de Dieu. Las !
Plusieurs oraisons ont précédé la messe de requiem. La dépouille du défunt patron du Cesec et ancien patron du groupe Société de Distribution d’Eau de la Côte d’Ivoire (Sodeci)- Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) a également reçu les honneurs militaires.
Le 28 janvier, MZK avait déjà reçu les hommages de la nation au siège du Cesec à Abidjan. Et cela, en présence du chef de l’État Alassane Ouattara. Un grand serviteur s’en est allé.
Benoit HILI, envoyé spécial à Yacolidabouo