Le bien menacé par plusieurs fléaux devrait être retiré de la liste du patrimoine mondial en péril pour être mieux protégé par des normes internationales. (Photo : Dr)
L’Unesco a organisé un atelier pour le renforcement des capacités des équipes de gestion de la réserve naturelle intégrale du mont Nimba. Cela, en vue de finaliser les réflexions pour le retrait dudit bien sur la liste du patrimoine mondial en péril. L’atelier qui s’est déroulé du 11 au 14 janvier à Man, a réuni plusieurs personnalités et spécialistes, aussi bien de la Côte d’Ivoire que de la Guinée. Et les réflexions suivront leur cours dans les instances supérieures de l’Unesco. En effet, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco pour ses nombreux atouts, la réserve naturelle du mont Nimba, mise en danger par des fléaux de tous ordres, a été inscrite depuis 1992, soit depuis environ 29 ans, sur la liste du patrimoine mondial en péril, parce que menacée par le développement de projets miniers en Guinée et en Côte d’Ivoire, par d’autres pressions d’origine anthropologique (expansion du front agricole, projet de développement routier, braconnage, feux incontrôlés, espèces invasives et fragmentation d’espaces pour habitats).
La coopération transfrontalière comme solution
Selon les organisateurs dudit atelier, «
la coopération transfrontalière comme solution pour enrayer ces menaces s’impose et est redevenue une réalité qui engage les deux pays à travailler en étroite collaboration pour sortir le site de la liste du patrimoine mondial en péril ». Financée par le gouvernement chinois en faveur de la sauvegarde du patrimoine mondial en Afrique, cette initiative qui vise également l’autonomisation des communautés riveraines, sera impérativement et techniquement accompagnée par le Centre du patrimoine mondial et l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn). Cela, en vue de finaliser le projet et le soumettre pour examen, par le comité du patrimoine mondial, lors de sa prochaine session. «
Par la suite, une réunion de haut niveau sera organisée grâce au financement du programme de participation pour garantir le soutien politique dans la mise en œuvre des mesures correctives, en vue de l’atteinte des indicateurs prévus dans ce cadre », fait savoir le communiqué du bureau Unesco d’Abidjan.
Il est à noter que la réserve en question couvre une superficie totale de 17 540 h, dont 12 540 en Guinée et 5000 en Côte d’Ivoire et qu’en prélude à cette réunion décisive de Man, une première rencontre régionale sur «
La coopération transfrontalière pour une gestion efficace des sites du patrimoine mondial en Afrique », une visite de terrain avait permis d’échanger avec les communautés riveraines, ainsi qu’avec les autorités ivoiriennes et guinéennes. Celles-ci avaient sollicité l’accompagnement de l’Unesco dans le processus d’autonomisation des communautés riveraines du bien à l’honneur. En réponse à cette requête, le projet permettra également de financer des activités génératrices de revenus, de transformation de produits agricoles au profit des communautés de Yéalé (Côte d’Ivoire) et de Gbakoré (Guinée). Ces activités préalablement identifiées de façon participative avec les bénéficiaires contribueront à renforcer la résilience des communautés riveraines et à promouvoir une synergie d’actions des deux pays en faveur du retrait du bien, de la liste du patrimoine mondial en péril.