Sportivement : Bonne arrivée Mme la présidente !

Mariam Jacqueline Gabala épouse Dao, présidente du Comité de normalisation. (Dr)
Mariam Jacqueline Gabala épouse Dao, présidente du Comité de normalisation. (Dr)
Mariam Jacqueline Gabala épouse Dao, présidente du Comité de normalisation. (Dr)

Sportivement : Bonne arrivée Mme la présidente !

Le 16/01/21 à 13:16
modifié 16/01/21 à 13:16
C’est un secret de polichinelle. Le football ivoirien est, depuis jeudi, géré par un Comité de normalisation (Conor). Il a été installé par deux émissaires de la faîtière mondiale venus de Zurich : Veron Mosengo Omba, directeur de la division Afrique et Caraïbes et Sarah Solemalé, senior manager de son état.

Le bureau est composé d’une présidente, nommée dans la foulée, Mariam Jacqueline Gabala épouse Dao. Avec elle, Veron Mosengo Omba a nommé deux autres membres : le Professeur d’université Martin Djézou Bléou, professeur agrégé de droit et ancien ministre de la Sécurité et un avocat, Me Simon Abé.

En attendant de connaître les deux autres membres, c’est à eux que revient la mission de fermer la triste parenthèse du football ivoirien. Ils ont reçu une feuille de route claire : gérer les affaires courantes de la Fif ; réviser les statuts de la Fif (et d’autres règlements si nécessaire) afin de garantir leur conformité avec les statuts et exigences de la Fifa et veiller à ce qu’ils soient adoptés par l’assemblée générale de la Fif ; réviser les statuts des membres de la Fif de sorte qu’ils soient conformes aux nouveaux statuts de la Fif ainsi qu’aux statuts et aux exigences de la Fifa, en veillant à ce qu’ils soient adoptés par les membres en question ; organiser des élections pour tous les membres de la Fif sur la base de leurs nouveaux statuts. En dernier lieu, agir en qualité de commission électorale pour l’organisation de l’élection d’un nouveau comité exécutif sur la base des nouveaux statuts.

En marge de cela, le Conor devra favoriser le démarrage du championnat national de football.

Mission herculéenne, mais pas impossible. Le premier atout de ce comité de normalisation est d’avoir à sa tête des personnes neutres. Mariam Jacqueline Gabala Dao (61 ans) aime et touche un peu à tout. Sauf au football. Pourtant ce sport s’impose à elle. « J’aime dire que je suis une mère de cinq garçons. Donc imaginez quand c’est jour de foot à la maison... Je ne suis pas si éloignée du football. Je vibre avec mes garçons », confie-t-elle. Seulement, la nouvelle patronne du football a-t-elle une idée de la rivalité entre le Gx et autre Pro-pro ?

L’annonce de la mise en place du Conor a fait sauter de joie une partie des membres actifs de la Fif, tandis que la majorité silencieuse, frustrée, scrute vers le Tribunal arbitral du sport (Tas). C’est d’ailleurs la difficulté rencontrée par les comités de normalisation de la Fifa. Car toutes les conclusions du comité doivent être entérinées par l’assemblée générale de la Fif, donc par les clubs. Il va lui falloir beaucoup de tact et Mme Dao ne l’ignore pas.

A la tête du Conor depuis 24h, la nouvelle présidente appréhende déjà les difficultés qui l’attendent. « Vous savez, juste après ma nomination, on m'a dit : « Tu risques de rentrer dans la boue ». Mais ma réponse fut : « Je vais porter des bottes. Nous allons porter des bottes. Ce n’est pas parce qu’il y a la boue qu’il ne faut pas aller à l’assainissement », lance la dame de fer qui compte s’appuyer sur sa touche féminine pour bouter hors de la maison de verre de Treichville, tout esprit d’animosité entre les hommes et les femmes qui gravitent autour du ballon rond national.

En effet, la sénatrice Mariam Gabala, très connue pour ses actions en tant que membre de la société civile, n’a pas été désignée au hasard. Elle présente un carnet d’adresses riche et varié. Financier de formation, elle a travaillé dans le financement des entreprises. Aujourd’hui, l’Ivoirienne qui a été administrateur de banque pendant 20 ans gère un cabinet de consultance où elle essaie de coacher et de développer les talents des jeunes entrepreneurs.

« Mon expérience professionnelle, c’est peut-être elle qui a parlé pour moi. J’ai beaucoup participé aux redressements d’entreprises. D’abord, des institutions africaines, dans huit pays depuis les années 1990... L’État de Côte d’Ivoire m’a demandé aussi, il y a quelques années, de présider le comité de redressement de l’Unacocpeci, la Coopec qui est la plus grande institution de micro-finance de ce pays. Et puis, sur le plan international, j’ai été emmenée à gérer un certain nombre de transitions, des transitions de management », relate la nouvelle administratrice de la Fédération ivoirienne de football (Fif).

Elle qui, pendant quatre ans, a dirigé deux « Think-Thank » sur l’Afrique : un qui s’appelle « New africa leaders » parce que, dit-elle, l’Afrique doit être reconstruite sur de nouvelles valeurs et un autre, « Stand up Africa », qui a pour vision de voir le continent comme le leader de l’humanité à l’horizon 2025. Une somme d'expériences qui devrait l'aider à accomplir, sans coup férir, cette mission ô combien noble. Surtout que Mme Dao est entourée de personnalités connues pour leur intégrité morale et leur sens de la droiture, comme elle-même.


Le 16/01/21 à 13:16
modifié 16/01/21 à 13:16