Réaction des sportifs

Abou Cissé
Abou Cissé
Abou Cissé

Réaction des sportifs

Aduo Luc (vice-président du Cocan):

« Ce n’est pas une bonne décision »

Ce n’est pas une bonne chose pour le football ivoirien. On aurait pu arranger cela en interne. Malheureusement, on a fait de cela une guerre fratricide. Les gens oublient que nous préparons la Can 2023. Le plus grave, c’est que la Fif ne pourra pas voter pour le président Jacques Anouma pour l’élection à la Caf. En gros, ce n’est pas une bonne décision. Les gens parlent d’un an, mais on sait comment les choses se passent. D'aucuns prennent goût à cela et s’installent plus longtemps parce qu’il y a beaucoup d’intérêts. Cela peut arriver et c’est ce qu’il faut redouter. C’est vraiment dommage qu’on en soit arrivé là.

Serge Dogba (dirigeant Africa):

« Une décision maladroite de la Fifa »

C’est une décision maladroite de la part de la Fifa. Elle ne doit pas s’immiscer de la sorte dans la gestion des associations membres. Ce sont elles-mêmes qui doivent définir clairement ce qui est bien pour elles, dans le respect des textes. Notre processus électoral est basé sur des textes, il n’est donc pas question de venir modifier quelque chose, encore moins imposer des choses. La Fifa aurait dû faire poursuivre le processus électoral. On connaît clairement son intention qui est d’imposer un candidat, ce qui n’est pas juste. Trouver une formule pour pouvoir imposer un candidat aux associations membres, c'est vraiment maladroit de la part de la Fifa. C’est une décision qui n’est pas bonne et qui ne devait pas être acceptée, mais nous attendons de voir. Le football ivoirien s’est toujours bien comporté et le retarder serait une injustice faite au peuple ivoirien et aux acteurs du football. Je suis vraiment déçu du comportement de la Fifa.

Abou Cissé (président délégué de la Jcat):

« Il faut parler le même langage pour sauver notre football »

C’est une décision triste pour le football ivoirien dans la mesure où ça n’arrange personne. C’est notre football qui prend l’eau de toute part. Avec la Covid-19, nous avions déjà des problèmes depuis le mois de mars. Depuis cette période, personne n’a aidé le football local. Les gens se contentent seulement de critiquer les présidents de club, alors qu’ils devaient les aider à faire face à cette situation. Il faut que tous les dirigeants se mettent ensemble pour trouver des solutions afin d’aller vite à l’assemblée générale. On nous parle d’une transition qui doit prendre fin en décembre 2021, c’est-à-dire qu’elle va durer toute une année. Si tout le monde se met d’accord, en l’espace de quatre mois, nous pouvons nous en sortir. Mais tant qu’on restera divisés, on ne pourra qu’aggraver la situation. Il faut vraiment parler le même langage pour sortir notre football de cette souffrance.

Amani Yao (technicien ivoirien):

« L’essentiel, c’est qu’on puisse rejouer au football

Les textes de la Fif autorisent la Fifa à s’ingérer dans nos affaires. Elle a joué son rôle parce que la Fif a demandé qu’elle ait un regard sur le processus et les textes qui l'autorisent à regarder ce processus. Elle a pris ses responsabilités. Bonne ou mauvaise décision, cela dépend de là où on se situe. On était tous dans l’attente d’une décision de la Fifa et elle est tombée avant la fin de l’année. L’essentiel, c’est qu’on puisse jouer au football. Il faut désormais que la Fifa puisse rapidement mettre les choses en place afin que nous ne traînions plus. Avec la bonne foi de tous, on peut rapidement sortir de cette situation afin que le championnat reprenne, parce que les joueurs et les dirigeants souffrent. C’est dommage qu’on en soit arrivé là, mais il faut que les choses soient claires pour qu’on puisse sortir de ce processus.

Propos recueillis par Céleste Kolia