Emission radiophonique/Alliance Côte d’Ivoire : Les enjeux des droits humains dans la réponse au Vih et à la tuberculose

Dr Offia Coulibaly Madiarra? Directrice exécutive de l’Alliance Côte d’Ivoire (Ph: Salif D. CHEICKNA)
Dr Offia Coulibaly Madiarra? Directrice exécutive de l’Alliance Côte d’Ivoire (Ph: Salif D. CHEICKNA)
Dr Offia Coulibaly Madiarra? Directrice exécutive de l’Alliance Côte d’Ivoire (Ph: Salif D. CHEICKNA)

Emission radiophonique/Alliance Côte d’Ivoire : Les enjeux des droits humains dans la réponse au Vih et à la tuberculose

Le 25/11/20 à 17:25
modifié 25/11/20 à 17:46
« Côte d’Ivoire : enjeux des droits humains dans la réponse au Vih et à la Tuberculose ». C’est le thème central de l’émission radiophonique d’un réseau regroupant une centaine de radios, à savoir Radio, médias et développement (Rmdec) avec l’Ong Alliance nationale pour la santé et le développement en Côte d’Ivoire plus connue sous le nom Alliance Côte d’Ivoire.

Présentés sur trois tableaux, les échanges ont porté sur les thématiques « Alliance Côte d’Ivoire : mission, valeurs et perspectives », « Projet droits humains : actions et impact dans la réponse Vih et tuberculose dans la communauté » et « Campagne droits humains : bilan à mi-parcours ». C’était le 20 novembre, à Abidjan-Angré.

Les panélistes lors du débat
Les panélistes lors du débat



Directrice exécutive de l’Alliance Côte d’Ivoire, Dr Offia Coulibaly Madiarra a indiqué que son Ong a pour objet de soutenir les communautés dans leurs actions de lutte contre le VIH/Sida, de promotion de la santé, du développement et des droits humains. Selon elle, l’Alliance Côte d’Ivoire a pour mission de soutenir l’action communautaire en matière de lutte pour la promotion de la santé y compris en situation humanitaire et en situation de sortie de crise, la protection des droits humains liés à la santé, la promotion de l’égalité de genre.

A cela, il faut ajouter la lutte contre la pauvreté, le sida et les autres pandémies. En ce qui concerne sa vision et ses valeurs, Dr Offia Coulibaly a soutenu que l’Alliance Côte d’Ivoire œuvre pour une Côte d’Ivoire sans sida, ni les autres pandémies, où les droits humains et l’égalité du genre sont respectés. Et ce, autour des valeurs de solidarité, justice sociale, participation, partenariat et bonne gouvernance.

« Pendant très longtemps, la prise en charge de la tuberculose a été très médicalisée alors même que c’est une maladie communautaire (...) La plupart des malades ne disposaient pas de ressources pour venir à l’hôpital. En son temps le timbre était à 5000 FCFA et tous les malades ne pouvaient pas payer un tel montant. De nombreux malades, pour cette raison, mourraient en communauté faute d’avoir accès aux médicaments qui sont très efficaces... », a rappelé Dr Offia Coulibaly. Et d’ajouter : « Nous avons travaillé à développer une approche communautaire qui aujourd’hui donne des résultats... »

Poursuivant, elle a affirmé qu’Alliance Côte d’Ivoire a mis place un réseau, qui est la dynamique régionale d’Afrique francophone sur la tuberculose. Toute chose qui a permis à cette organisation de la société civile d’asseoir autour d’une même table et de poser les problèmes en vue de lever les barrières pour une réponse adéquate à la tuberculose dans les différentes régions.

Alliance Côte d’Ivoire, récipiendaire principal du Fonds Mondial pour le volet communautaire pour le Vih et la tuberculose, a développé une réponse basée sur les droits humains (Dh), avec le fonds catalytique Dh. Il faut noter que cette réponse met l’accent sur la conduite d’activités de communication visant à renforcer les capacités des populations cibles et à garantir la visibilité du projet.

Les études menées au niveau national révèlent qu’il y a une relation de cause à effet entre les violations des droits de l’homme, et l’épidémie à Vih chez les populations enregistrant les taux de prévalence les plus élevées de l’infection au Vih.

Selon l’Alliance Côte d’Ivoire, à côtés des facteurs liés aux comportements à risque, l’accès aux soins (dépistage et prise en charge) est freiné par les discriminations et la stigmatisation dont ces groupes dit hautement vulnérables font l’objet.

C’est d’ailleurs pourquoi, au niveau national, les différents Plans stratégiques nationaux (Psn 2016-2020 et 2021-2025), proposent une approche plus inclusive de la réponse au Vih et à la tuberculose prenant en compte les questions de droits humains.

Photo de famille Rmdec et l'Alliance Côte d'Ivoire
Photo de famille Rmdec et l'Alliance Côte d'Ivoire



Présentant le concept épidémiologique du Vih en Côte d’Ivoire, Dr Koussan, en charge de la question, à Alliance Côte d’Ivoire, a affirmé que notre pays fait partie des pays les plus touchés, en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale. En fin 2019, la prévalence en Côte d’Ivoire était de 2,39% ce qui donne un aspect d’épidémie généralisée mais aussi concentrée dans certains types de population. « On a des populations où la prévalence est plus élevée que la moyenne nationale. Parmi ces populations qu’on appelle populations clés, nous avons des hommes qui ont des rapports avec les hommes, les travailleurs du sexe, les usagers de drogue, les populations du milieu carcérale, les transgenres. Chez les travailleurs du sexes la prévalence est à 12,6%. Au niveau des hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes, elle est estimée à 11,57%. Concernant les usagers de drogue, la prévalence moyenne est estimée à 3,4%. Pour les utilisateurs de drogues qui s’injectent, elle est à 6%. Chez les transgenres la prévalence est à 22,6% et chez les détenus, elle est à 2,6% », a-t-il relevé.

Pour réponse au Vih, Dr Koussan, a rappelé que l’Alliance Côte d’Ivoire est une organisation communautaire. « Depuis 2003, nous avons initié des actions pour accompagner l’Etat de Côte d’Ivoire pour apporter une réponse adéquate à cette pandémie qui touche tous les pays », a-t-il expliqué. Et de préciser que cette réponse vient en appui à celle de l’Etat de Côte d’Ivoire. Cette réponse, dira-t-il s’appuie donc sur des besoins nationaux mentionnés dans le plan stratégique élaboré par l’Etat. Il faut rappeler que l’Etat de Côte d’Ivoire a développé dans ce plan des stratégies qui situe ses objectifs, ses priorités, les actions qu’il pense nécessaire. Ce plan situe également sur les populations prioritaires et aussi vulnérables. « C’est autour de ces priorités et après analyses des cas et avec le financement du fonds mondial, nous avons développé un programme national pour répondre à cette épidémie. Cette riposte s’appuie sur le plan stratégique national qui conduit à des types de population dont la prévalence est élevée », dira-t-il.

Il faut noter que pour renforcer le partenariat Alliance/Rmdec, le Réseau a décidé d’accorder à Alliance Côte d’Ivoire, une lucarne pour communiquer sur ses activités dans le cadre des Droits humains. Mais également d’informer la population sur les interventions importantes d’Alliance ciblant des échéances commémoratives. A savoir, les 16 jours d’activismes sur les DH et les VBG (25 novembre), la journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), la journée mondiale des droits de l’homme (10 décembre).



Le 25/11/20 à 17:25
modifié 25/11/20 à 17:46