Développement des réseaux féminins, autonomisation de la femme.../Marie-Thérèse Boua: ‘‘Nous voulons offrir des outils aux femmes pour leur développement personnel’’

Marie-Thérèse Boua, présidente de l’Afip International et directeur de publication du magazine Blamo’o. (DR)
Marie-Thérèse Boua, présidente de l’Afip International et directeur de publication du magazine Blamo’o. (DR)
Marie-Thérèse Boua, présidente de l’Afip International et directeur de publication du magazine Blamo’o. (DR)

Développement des réseaux féminins, autonomisation de la femme.../Marie-Thérèse Boua: ‘‘Nous voulons offrir des outils aux femmes pour leur développement personnel’’

Le 25/11/20 à 10:55
modifié 25/11/20 à 10:55
Le 4 décembre marquera la reprise effective des activités de la plateforme qui regroupe des femmes qui ont décidé de prendre leur destin en main et le 4e anniversaire du magazine Blamo’o qui signifie en langue locale Agni ou Baoulé ‘’Femme merci’’. La présidente de l’Afip International et directeur de publication du magazine Blamo’o, Marie-Thérèse Boua, en parle dans cet entretien.
Blamo’o, Africa femmes initiatives positives (Afip), à quoi renvoient ces concepts ?

Ces concepts renvoient à des femmes qui ont choisi de participer activement à leur propre développement, à celui de leurs consœurs, et plus généralement au développement de leur communauté, de leur pays et de l’Afrique tout entière. J’appelle donc toutes les femmes de plus de 18 ans, qui sont soucieuses de leur bien-être intellectuel, physique et social, qui osent ou aspirent à le faire, à nous rejoindre pour agir solidairement et impacter positivement notre milieu. Nous avons besoin de ces femmes qui sont entreprenantes dans tous les secteurs pour impacter positivement le développement de notre nation.

Comment est née cette idée ?

L’AFIP est une association de femmes née en 2012, de l’idée de Mme Désirée Djomand qui en est la fondatrice et qui est une grande passionnée de réseaux féminins. Elle a voulu offrir des outils aux femmes pour leur développement personnel et une expression de plus de solidarité. Elle m’a ainsi cooptée en 2016 pour la mise en œuvre en tant que présidente Afrique, puis présidente internationale. Très rapidement, j’ai proposé une plate-forme concrète de partage d’expériences avec des rôles-modèles dans un projet entrepreneurial de femmes, à travers le magazine Blamo’o, qui s’est enrichi pour devenir aujourd’hui une plate-forme de référence en Côte-d’Ivoire et nous l’espérons, bientôt, en Afrique. Nous organisons des afterwork Blamo’o, des MasterClass Blamo’o, nous mettons en lumière les femmes sur nos différentes plateformes Web et réseaux sociaux. Toutes les femmes y sont les bienvenues. Ces plateformes sont aussi ouvertes aux hommes car pour nous, le développement le plus efficace passe par la diversité du genre.

Que peut-on tirer des retrouvailles entre les femmes, comme dans les afterwork que vous organisez souvent ?

Des partages d’expériences, des opportunités d’affaires, de l’inspiration pour aller de l’avant, progresser. Des outils pour se performer et redynamiser ses activités entrepreneuriales ou sa carrière. L’ouverture vers des horizons différents, de la solidarité aussi par la richesse des rencontres humaines...

Depuis la Conférence de Beijing où les femmes ont pris l’engagement de « se faire voir », qu’est-ce qui a changé dans leur vie ?

La Conférence de Beijing, en 1995, a remis sur la table de façon plus forte la question de la promotion de la femme et de l’égalité des genres. «Se faire voir» pour la femme a donc pris la forme de plus de présence des femmes dans les instances de décision, plus d’initiatives d’autonomisation de la femme, plus de formations pour la femme et la jeune fille afin de lui donner les moyens de son développement. Et nous voyons de nombreuses initiatives fleurir çà et là. Il faudrait, en plus de ces initiatives, que les femmes elles-mêmes s’en approprient pour oser sortir de leurs zones de confort ou d’inconfort et se lancer dans l’arène.

La Covid-19 a un impact considérable sur toutes les activités dans tous les secteurs, comment comptez-vous relancer vos actions dans le sens de la promotion du genre ?

J’ai vraiment une pensée pieuse pour toutes les victimes de la Covid-19. Beaucoup de pertes en vies humaines et aussi un impact désastreux sur nos économies. Dès l’apparition de cette pandémie, nous nous sommes alignées sur les dispositions pour lutter contre la propagation du virus. Nous avons tout de suite adapté nos méthodes de travail. Pour la Journée Internationale de la Femme Africaine, la JIFA, un rendez-vous incontournable de l’AFIP, nous avions initié de nous retrouver avec les membres des 15 pays de représentation de l’AFIP (Bénin, Canada, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée Conakry, Maroc, Sénégal, Tchad, Togo, France, RDC, Rwanda, UK, Usa) dans une convention organisée par un des pays. Nous avons dû nous adapter au contexte et adopter la digitalisation. Tous les samedis du mois d’août 2020, nous avons organisé des conférences et des réunions par vidéoconférence pour débattre autour d’un thème général :»la femme active face à la covid 19» avec les sous-thèmes suivants : «Tout sur la covid -19», «la femme entrepreneur face à la Covid-19», «le télétravail». Avec Blamo’o, nous avons repris, dans la limite des exigences sanitaires, nos plateformes de formation, de coaching et de conseils avec les thématiques suivantes : «Être une femme de défis» animé par la sénatrice, la vénérable Mariam Dao Gabala. «Oser rêver grand» avec l’imminent Gilles Atayi de Afrique Consciente. Et pour le 4 décembre prochain au Palm Club de Cocody, à l’Afterwork Blamo’o qui marque notre 4e anniversaire, nous aurons la PDG de Unilever qui nous entretiendra sur un sujet d’actualité pour lequel les femmes ont besoin d’être assistées : «Femmes, crises et résilience».

L’édition de l’afterwork Blamo’o du 4 décembre semble particulière...

Oui, absolument. Nous avons dû ralentir nos activités, comme je l’ai dit, en raison de la covid-19 et dans le respect des mesures barrières prescrites par les autorités. Je voudrais inviter toutes les femmes à nous rejoindre au Palm Club de Cocody le 4 décembre prochain à l’afterwork Blamo’o. Nous aurons une double cérémonie. D’abord, nous aurons un partage d’expériences sur une actualité brûlante, les crises sanitaires et sociales auxquelles nous faisons face. Comment les surmonter par la résilience légendaire qui est la nôtre. Et il reviendra à Mme Manon Karamoko, PDG de Unilever-CI, de nous entretenir sur le sujet. Et aussi, nous aurons une grande célébration car nous fêtons les 4 ans du magazine Blamo’o. Ce sera donc une belle ambiance festive qui sera agrémentée d’un défilé de mode de la créatrice Olivia Perez, une belle animation musicale et des lots de nos partenaires. C’est donc un RDV à ne pas manquer. Enfin, je voudrais vous remercier pour l’opportunité que vous me donnez de partager mon engagement sur votre plate-forme. J’espère vous retrouver, vous et vos lecteurs, le 4 décembre. Notre contact 78.18.25.26

Quelle est votre appréciation de la politique du genre en Côte d’Ivoire ?

En Côte d’Ivoire, je dirai que depuis Beijing, des femmes du gouvernement et de la société civile ont mené de grands combats qui ont abouti par exemple, en août 2000, à la consécration dans la Constitution, de l’égalité entre la femme et l’homme par une participation effective et paritaire à tous les niveaux. En 2019, un projet de loi instaurait une représentativité des femmes dans les assemblées élues à un niveau de 30%.

La volonté politique est donc là mais sa mise en œuvre encore très timide...

Et je le dis souvent, je rêve du jour où en entreprise, on inscrira dans les normes de gouvernance, l’égalité des chances, l’équité et le genre... et en politique, une exigence de parité parfaite : pour un Président homme ou femme, un vice-président ou un premier ministre du sexe opposé. Autant de ministres hommes que femmes dans le gouvernement ainsi de suite... Le chemin est long, car nous venons de très loin. Mais si nous nous fixons des objectifs ambitieux, et que chacun joue sa partition en se donnant les moyens de réussir, nous y arriverons j’en suis certaine.

Quelles sont vos perspectives ?

En février 2021, pour célébrer l’amour, nous recevrons un jeune couple d’entrepreneurs Mme Jeanne Sissoko Zézé et son époux Stanislas, patrons de Bloomfield Investment qui nous donneront des tips pour tous ceux qui veulent réussir en affaires avec leurs partenaires. En plus des plateformes d’échange, nous travaillons à un projet de certification des entreprises pour l’égalité et l’équité des genres, car nous croyons aux développement des affaires par la diversité du genre. La crise est réelle certes, mais nous sommes résilientes, nous nous réinventons chaque jour pour apporter les outils et insuffler l’énergie qu’il faut au développement de la Femme...


Le 25/11/20 à 10:55
modifié 25/11/20 à 10:55