Région du Cavally : Pourquoi l’élection présidentielle a été apaisée

Le préfet du département de Blolequin, Sidiki Coulibaly. (Dr)
Le préfet du département de Blolequin, Sidiki Coulibaly. (Dr)
Le préfet du département de Blolequin, Sidiki Coulibaly. (Dr)

Région du Cavally : Pourquoi l’élection présidentielle a été apaisée

Le 20/11/20 à 21:53
modifié 20/11/20 à 21:53
Le corps préfectoral s'est réjoui du leadership de la ministre Anne Ouloto, cadre du Cavally qui a mis tout en œuvre pour que l'élection présidentielle du 31 octobre se déroule de manière apaisée dans cette région. Tous, préfets, secrétaires généraux de préfecture de la région ont témoigné dans ce sens.

"Elle a mis assez de moyens financiers et humains pour la réussite de ce scrutin. Nous étions essoufflés financièrement. Elle est venue en appoint. Madame le ministre s'est comportée en Maman de la région. Elle a pris tous les jeunes à bras le corps, sans distinction d'appartenance politique. Elle les a mis en mission de sensibilisation aux idéaux de paix et de la cohésion sociale. Cette stratégie a tellement bien marché que tous ces jeunes faisaient le renseignement pour nous. Lorsqu'il y avait des velléités de déstabilisation quelque part, ce sont ces jeunes qui dénonçaient et montaient en première ligne pour sensibiliser ceux qui voulaient installer le désordre", a expliqué le secrétaire général 1 de la préfecture de Guiglo, Seï Marius.

Il a ajouté que, sous l'impulsion de la ministre, il y a eu un travail collégial dans la région. "C'est un travail d'équipe qui a été mené. Toute la société civile, la chefferie traditionnelle, les Ong, le corps préfectoral, les forces de défense et de sécurité, les jeunes, les femmes, toute l'administration, tous étaient impliqués. Une pyramide a été conçue pour ne pas qu'on en arrive au pire. Dieu merci, tous ceux qui étaient les caïds par le passé, tous les ex-combattants de la région ont été pacifiés. Ils ont rejoint le camp de la paix. Cela n'aurait pas été possible sans Madame le ministre. Résultats, il n'y a pas eu d'application de la désobéissance civile chez nous. La note intéressante, c'est que la ministre ne se fâchait pas. Elle encaissait tous les coups et les traitaient avec tact. Tous ont reconnu en elle un grand manager. Ce qui a accru le capital de confiance placée en elle. Tous ont compris la nécessité de la paix dans la région du Cavally", a-t-il expliqué.

Moussa Dao, secrétaire général de la préfecture de Taï, a également abondé dans le même sens que son collègue de Guiglo. À l'en croire, il y a eu un travail de fond à la base."Dès notre arrivée dans la région en 2013, la situation était encore volatile. Plusieurs villages avaient été martyrisés par les mercenaires libériens pendant leur fuite. Il y avait des déplacés internes et des réfugiés au Liberia. Il a fallu faire la sensibilisation dans toutes les localités et avec toutes les composantes de la population. Nous avons bénéficié du soutien de l'Onuci, l'Oim, du Pnud et autres. Mais dès son arrivée à la tête du Conseil régional du Cavally, elle a pris le relais parce que les autres partenaires étaient partis. Il faut le souligner, son apport a été inestimable", rappelle le secrétaire général. Qui se réjouit que le premier comité civilo-militaire ait été expérimenté à Taï.

À propos de la gestion des rumeurs, Moussa Dao, a rappelé que quelques jours avant la période électorale, il y a eu plusieurs campagnes de formation de la chefferie traditionnelle et des leaders communautaires. Les comités civilo-militaires ont été aussi très actifs. "Nous avons envoyé des missions au Liberia. Les libériens surpris des rumeurs d'attaques ont dit qu'ils ne se sentent pas concernés. Ils ont dit qu'ils ne peuvent pas attaquer Taï, parce que c'est dans cette ville qu'ils font leur marché. La preuve, pour ne pas qu'ils soient indexés, tous les orpailleurs libériens installés ici sont partis avant les élections. Sur le terrain, dans toutes les localités, nous avons sensibilisé et formé les chefs de village et de communautés sur la gestion des rumeurs", a-t-il affirmé ; soulignant que les urnes cassés étaient un cas isolé. Ce n'était pas un mouvement d'ensemble et les meneurs ont été formellement identifiés.

''À mon affectation à Blolequin, il y a deux ans huit mois, nous avons été informés que les populations surtout de Blolequin sont violentes à cause de leur proximité avec le Liberia voisin, qui a connu plusieurs années de guerre civile. En réalité, le peuple Wê est incompris. Il veut qu’on respecte ses choix et qu’on ait de la considération pour lui. Dès mon arrivée, j’ai immédiatement entrepris une campagne du pardon, car c’est par et avec ce petit mot qu’on apaise les rancœurs. Aussi, chaque mercredi je tiens une réunion avec les forces de défense et de sécurité avec pour seul mot d’ordre, une sécurisation de proximité et d’encadrement sans brutalité'', a expliqué pour sa part le préfet de Blolequin, Sidiki Coulibaly.

Poursuivant, il a indiqué que la ministre Anne Ouloto a été un véritable catalyseur de l’action de la paix dans le département de Blolequin qui a permis de maintenir un climat de paix.

Le préfet du département de Toulepleu, Bini Koffi Étienne, soutient pour sa part que le corps préfectoral a bénéficié à tous les niveaux du soutien de la présidente du Conseil régional du Cavally lors de la campagne de sensibilisation pour la présidentielle. ''Le soutien de la présidente du Conseil régional du Cavally a permis de faciliter les échanges afin de garantir le bon déroulement du scrutin présidentiel'', a-t-il dit.


Le 20/11/20 à 21:53
modifié 20/11/20 à 21:53