
Prévention des violences électorales : La responsabilité citoyenne de la jeunesse au centre d’un séminaire du CRPA

Dans la matinée, ces jeunes leaders ont travaillé respectivement sur les modules « Jeunesse et processus électoral : quelle responsabilité citoyenne des jeunes pour une élection réussie ? » ; « Election et civisme : comment prévenir les violences électorales par le biais des réseaux d’information ? « ; « Agir pour la paix : comment développer une idée-projet en faveur de la paix et la réaliser sans grand moyen ? »
Il ressort de la première partie de cette rencontre que les jeunes devraient être prise en compte dans les principales étapes du processus électoral. Et ce, de l’étape pré-électoral à celle postélectorale en passant par l’étape électorale. Cependant, il faut faire remarquer que la participation de la jeunesse au processus électoral suscite des interrogations. Il est à noter leur faible taux de participation au processus. 20% en 2016 et 29% en 2018, selon les chiffres de la Commission électorale indépendante.
Pour corriger cela, il a été préconisé que soit pris en compte les jeunes dans le cadre juridique du processus électoral. Dans le cadre de la gestion des élections, les jeunes devraient s’approprier le code électoral. Aussi devraient-ils être présents dans les organes chargés d’organiser les élections. Constituant une frange importante de la population ivoirienne, les jeunes devraient jouer leur rôle par une implication et une contribution citoyenne pour une élection réussie.
Dans la soirée, un panel sous le thème « Désarmons nos cœurs et relevons le défi du jeu démocratique en 2020 » a été animé Boni Dihoukan (activiste des droits humains), Serge Djibré (président de l’Association 1000 volontaires), l’Imam Koné (Secrétaire général du Forum des confessions religieuses) et Dr Flan Moquet (Directeur Crpa).
A propos de la motivation du thème, le directeur du Crpa, Dr Flan Moquet a expliqué que les thématiques en lien avec la stabilité politique, les questions de paix durable sont au menu des activités de son centre. Et ce, par la recherche, la médiation, la formation politique. « Notre objectif, c’est de créer une sorte d’effet d’une pierre qui est jetée dans l’eau. Nous voulons qu’ils influencent davantage leur environnement. Nous voulons ainsi impacter un plus grand notre de jeunes à travers ces personnes leaders », dira Dr Flan Moquet.
Il faut noter que le président de l’Association 1000 volontaires a invité les jeunes à un dépassement de soi. « Il y a des choses qui peuvent nous toucher du plus profond de notre âme. Cependant, l’intérêt général fait que nous nous dépassons et mettons en avant l’intérêt du collectif. Dans un tel état d’esprit, nous ne pouvons que nous éloigner de la violence », a affirmé M. Djibré. Pour lui donc, les jeunes devraient avoir la capacité de se rassembler au-delà de leurs différentes positions politiques autour des valeurs qui les unissent. Et d’insister qu’ils doivent être des modèles dans la société pour construire la paix autour d’eux.
Saluant l’initiative du Crpa, Mme Boni Dihoukan Lydie a indiqué que c’est de genre de rencontre que les jeunes ont de plus en plus besoin. Pour « communiquer, échanger et comprendre les enjeux qui nous attendent », dira Mme Boni est primordial. Elle déploré l’absence d’une forte implication des jeunes dans des initiatives à passer à l’action.
Selon elle, quand évoque les violences politiques, ce sont les jeunes qui sont abondamment cités. « Je crois qu’il est important pour les jeunes de prendre une part active dans des initiatives de paix, et ce cela, par la formation à diffuser sur le plan local où nous nous sommes aperçu qu’il y a beaucoup d’action à mener », a-t-elle soutenu. Avant de préciser que les populations n’étant pas formés sur le plan local, elles sont faciles à manipuler.
« Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, 86% des ivoiriens se réclament d’une religion (...) Dieu est paix et amour, donc en principe nos cœurs ne pouvaient être remplis que d’amour. Pourquoi ce n’est pas le cas », s’est interrogé l’Imam Koné. Et de répondre : « Nous adorons Dieu mais pas de manière sincère ».
Poursuivant, il a souligné que la plupart d’entre nous, sommes venus dans la religion par « mimétisme sans véritablement apprendre à la connaitre ». Alors que Dieu demande dans les différents livres sacrés d’apprendre à le connaitre avant de l’adorer.
A en croire l’Imam Koné, c’est ce qui fait qu’on n’a pas la crainte de Dieu. Et de soutenir que lorsqu’on n’a pas cette crainte l’on croit qu’on peut tout faire. « La vie humaine est sacrée (...) Pourquoi ces populations qui croient en Dieu peuvent prendre des armes les uns contre les autres ? » Pour l’homme religieux cela est dû au fait qu’on n’a pas encore véritablement connu Dieu.