Candidat à la présidence de la CAF : La passe lumineuse de Sidy Diallo à Jacques Anouma

Jacques Anouma (à gauche) et Sidy Diallo (à droite) au sortir d'une rencontre. (Dr)
Jacques Anouma (à gauche) et Sidy Diallo (à droite) au sortir d'une rencontre. (Dr)
Jacques Anouma (à gauche) et Sidy Diallo (à droite) au sortir d'une rencontre. (Dr)

Candidat à la présidence de la CAF : La passe lumineuse de Sidy Diallo à Jacques Anouma

Le 09/11/20 à 20:54
modifié 09/11/20 à 20:54
Le dossier est presque bouclé. En tout cas, si l’on en croit le dernier communiqué de la Fédération ivoirienne de football (Fif), la Côte d’Ivoire va présenter un candidat lors de l’élection à la présidence de la Confédération africaine de football (Caf), le 12 mars 2021, au Maroc.

En effet, dans un communiqué signé du président Augustin Sidy Diallo, « la Fif a décidé d’accorder son parrainage à M. Jacques Anouma pour l’élection à la présidence de la Caf prévue en mars 2021 ». Une décision prise après une rencontre que le patron de la Fif a eue, le jeudi 5 novembre, avec son prédécesseur, Jacques Bernard Daniel Anouma.

Ce dernier, qui est, par ailleurs, président d’honneur de la Fédération ivoirienne de football, « a fait part de son intention de se porter candidat à la prochaine élection à la présidence de la Caf. A l’appui de cette candidature et, conformément aux conditions d’éligibilité en vigueur à la Caf, il a souhaité obtenir le parrainage de la Fif », explique le communiqué. Au grand dam des pyromanes qui pensaient que Sidy Diallo était incapable de surmonter son ego pour passer l’éponge et défricher le chemin pour Jacques Anouma.

En apportant sa caution à son prédécesseur, Sidy Diallo permet ainsi au président fondateur de l’Académie de football Amadou Diallo (Afad) de mieux s’armer pour aller affronter le président Ahmad, le 12 mars prochain, au Maroc. Une décision que les Ivoiriens ne manquent pas de saluer à juste titre, en soulignant surtout la grandeur d’âme du président Sidy Diallo. Que n’a-t-on pas attendu au sujet de sa relation avec son "frère" Anouma ?

Depuis le départ de ce dernier de la Fif, Sidy Diallo qui lui a succédé a eu du mal à travailler. Pendant 9 ans, et ce, nonobstant ses résultats probants, sa tête était constamment mise à prix. Tout était orchestré pour saboter son mandat. Dans le camp de ses adversaires, se trouvait toujours son prédécesseur, Jacques Anouma. La présence de son bras droit, Idriss Diallo, à la tête d'une liste pour l'élection à la présidence de la Fif a achevé de prouver son implication dans les différents complots ourdis depuis 2011 contre la Fif. Mais le fils d'Abdoulaye Diallo qui a grandi dans l'ombre du sage d'Afrique, le père fondateur de la Côte d'Ivoire moderne, Félix Houphouët-Boigny, a eu la force de se mettre au-dessus pour voir l’intérêt de la Côte d’Ivoire.

Si le Cameroun a dirigé le football continental de 1988 à mars 2017 et si Madagascar qui n’est pas un monstre sacré du football le fait depuis 2017, pourquoi pas la Côte d’Ivoire ? Ça aurait pu être Sidy Diallo lui-même ou Sory Diabaté ou encore Idriss Diallo qui sont tous aussi compétents pour briguer ce poste. Mais c’est Jacques Anouma qui, à 69 ans, est plus porté vers ce poste de président de la Caf. On se souvient que sa première tentative, en 2013, avait été tuée dans l’œuf par une loi dite Raouraoua taillée sur mesure contre lui.

Si Jacques Anouma veut bien aller au bout de son ambition, en tout cas, il jouit d’une bonne réputation sur le continent. L’Ivoirien présente un profil non négligeable. Président de la Fédération ivoirienne de football de 2002 à 2011, de l’Union des Fédérations ouest-africaines de football (Ufoa), membre de la Caf sous Issa Hayatou et de la Fifa sous Sepp Blatter, Jacques Anouma connaît le sérail. Il en a la stature.

Sauf que le Jacques Anouma de 2002 à 2011 est bien loin de celui de 2020. Il n’a plus l’appareil de la Fif en main. C’est ce qui lui faisait dire, il y a un mois, qu’il n'avait pas son destin en main. Il fallait donc entreprendre la démarche auprès du président Sidy Diallo et si ce dernier lui accordait sa bénédiction, alors il prendrait son bâton de pèlerin pour porter la bonne nouvelle au Président de la République et au gouvernement. On retiendra surtout qu’Augustin Sidy Diallo a joué sa partition.

La balle est, à présent, dans le camp de Jacques Anouma. Même si c’est ensemble que les Ivoiriens devront aller chercher la victoire dans le royaume chérifien. Car au-delà de l’individu, c’est la Côte d’Ivoire qui est engagée dans cette bataille hautement diplomatique.

C’est pourquoi il aura besoin de moyens financiers conséquents et logistiques nécessaires pour mener à bien sa campagne. Il est important que les acteurs locaux du football soient au cœur des décisions, au moment où le pays va organiser la Can 2023. C’est pourquoi, au-delà du poste de président de la Caf, les dirigeants ivoiriens doivent se battre pour intégrer les organes de décision au niveau de la faîtière.


Le 09/11/20 à 20:54
modifié 09/11/20 à 20:54