Situation socio-politique: Madeleine Yao aux jeunes : « Donnez votre voix, pas votre vie »

L'imam Diarrassouba Yao Mamadou à l'extrême gauche et Madeleine Yao au micro, ont prôné la paix à la mosquée Al-Imane de Koumassi Remblais. (DR)
L'imam Diarrassouba Yao Mamadou à l'extrême gauche et Madeleine Yao au micro, ont prôné la paix à la mosquée Al-Imane de Koumassi Remblais. (DR)
L'imam Diarrassouba Yao Mamadou à l'extrême gauche et Madeleine Yao au micro, ont prôné la paix à la mosquée Al-Imane de Koumassi Remblais. (DR)

Situation socio-politique: Madeleine Yao aux jeunes : « Donnez votre voix, pas votre vie »

Le 10/10/20 à 19:44
modifié 10/10/20 à 19:44
« Nous croyons que ce pays ne brûlera pas. Donnez votre voix, mais pas votre vie. Vous les jeunes, ne vous laissez pas manipuler par les politiciens. Si vous restez à la maison, si vous ne sortez pas, il n’y aura rien ». Ces propos ont été tenus vendredi à la mosquée Al-Imane de Koumassi Remblais par Madeleine Yao, présidente de la Plateforme des leaders croyants pour la paix, la réconciliation, la cohésion et le développement. C’était à la faveur d’une prière avec la communauté musulmane qui avait pour thème : « Ensemble, bâtissons notre pays, maintenant dans la paix ». Venu avec une délégation de guides religieux, protestants méthodistes, église messianique, papa nouveau et des chefs traditionnels, elle a déclaré que le devoir de la plateforme qu’elle dirige est de mettre en place un plan d’action de sensibilisation, d’information, de formation à la gestion des conflits. Et qui, en même temps, interpelle les consciences pour des élections apaisées afin que la période électorale ne soit pas une période de guerre. « Parce que nous devons préserver notre pays de cette autre bataille qui risque encore d’endeuiller et en même temps de séparer notre pays de la communauté internationale, et donc de freiner le développement », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter : « Nous avons amorcé une paix qui nous permet d’espérer un développement meilleur, sinon l’émergence. Nous ne voulons pas qu’à cette occasion, il y ait encore un recul sur le plan social et humain ». S’adressant aux parents, elle a dit à ces derniers qu’ils vivent parfois avec des enfants qui sont des monstres qu’ils ignorent. Aussi, a-t-elle incité chaque parent à connaître désormais le statut de son enfant et surveiller sa conduite. S’il s’aperçoit que son enfant est un danger pour la société ou est dans un groupe d’action pour compromettre la paix dans ce pays, son éducation lui incombe. Les femmes ont aussi été sensibilisées pour parler à leurs maris. Elle a rappelé aux guides religieux, aux chefs coutumiers qu’ils sont les régulateurs que Dieu a placés, mais que certains ne jouent pas leur rôle. « Pendant cette période, exhorte-t-elle, qu’ils ne soient pas des instruments de division, et qu’ils ne s’affichent pas mais qu’ils soient pour la paix ». Madeleine Yao a également demandé à la jeunesse de ne pas être de la chair à canon, de ne pas être utilisée, mais qu’elle sache que l’avenir du pays lui appartient. Elle doit donc tout faire pour mériter et prendre la relève. Madeleine Yao est venue avec 600 kits alimentaires qui ont été distribués à la fin de la cérémonie.

Guillaume Koffi, une personne ressource qu’elle a sensibilisée, lui, a parlé de l’hymne national. Une richesse spirituelle que Dieu a inspirée à Mgr Pierre Marie-Coty, l’évêque émérite de Daloa. Pour la Côte d’Ivoire, pays d’hospitalité, qui doit demeurer un modèle d’espérance promis à l’humanité.

Pour l’imam Diarrassouba Yao Mamadou, de la mosquée Al-Imane de Koumassi Remblais, les hommes politiques ne sont pas imprégnés des paroles de l’hymne national, sinon ils n’auraient pas un comportement contradictoire. Il a alerté ses fidèles et ses hôtes de la gravité de la situation du pays, et exhorté à la paix, après la prière de 13 heures.

Profitant de l’opportunité à lui offerte, l’imam a fait savoir que « la situation du pays est très grave ». Cependant, en cette période très sensible, personne ne s’attaquera à celui qui est pacifique. Par contre, le violent rencontrera la violence. « Cultivons la paix dans les cœurs. La plateforme a pour mission de lancer le message de la paix. Que celui qui craint Allah respecte son voisin. Ton voisin, c’est le chrétien qui est à côté de toi; ce n’est pas forcément le musulman. C’est aussi l’animiste qui adore les idoles ». Diarrassouba Yao a fait cette précision pour prévenir tout conflit qui pourrait glisser sur un terrain ethnico-religieux. Aussi, a-t-il déclaré avec fermeté : « Que chacun dans sa communauté, chacun dans son groupement ethnique soit le porteur de ce message de paix. Nous sommes fatigués en Côte d’Ivoire de vivre l’effusion de sang pendant les élections ». L’Imam Diarrassouba a cependant précisé que le Prophète Mohammed, en pareilles circonstances, a commis des personnes pour prôner la paix, la cohésion, l’entente, la tolérance et l’amour. De tout temps, cela a été le sacerdoce de tous les envoyés de Dieu. Ce qui lui a fait dire que l’activité de la plateforme est la perpétuation de cette tradition du Prophète Mohammed, qui fait que les imams reçoivent dans leurs lieux de prières les guides religieux des autres confessions, pour prêcher la parole de la paix et l'acceptation de la différence.

Le prédicateur Allouco Samson de l’Eglise messianique de Côte d’Ivoire, le très révérend pasteur Théodore Djoua de l’Eglise méthodiste unie et Nanan Loukou Bernard, chef central des Baoulé de Cocody, ont également sensibilisés à la paix.

Le 10/10/20 à 19:44
modifié 10/10/20 à 19:44