Présidentielle d’octobre 2020: Ouattara explique les raisons profondes de sa candidature à ses parents






Le Président Alassane Ouattara a parlé à cœur ouvert, hier, à Korhogo...
Le Président Alassane Ouattara a parlé à cœur ouvert, hier, à Korhogo...
Le Président Alassane Ouattara a parlé à cœur ouvert, hier, à Korhogo...

Présidentielle d’octobre 2020: Ouattara explique les raisons profondes de sa candidature à ses parents

Le 10/10/20 à 14:32
modifié 10/10/20 à 14:32
La rencontre avec les cadres, les chefs traditionnels et les guides religieux du grand district des Savanes a occupé une place de choix dans l’agenda du Président de la République à Korhogo, hier. Alassane Ouattara a reçu plusieurs dizaines de ces hautes personnalités à la résidence du Président de la République de la ville.

Devant ses parents, le Chef de l’État a longuement exposé sur la situation qui l’a amené à répondre à l’appel du devoir, après le choc immense causé par le décès inattendu d’Amadou Gon Coulibaly (AGC), le 8 juillet dernier.

Une disparition survenue à quelques semaines du dépôt des dossiers de candidature à la présidentielle.

« Cette visite, nous l’avons programmée ensemble, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly et moi-même. Nous étions convenus qu’avant le démarrage de la campagne présidentielle, nous ferions des visites familiales dans la région des Savanes et dans le Denguélé », a rappelé le Président Alassane Ouattara qui a fait observer une minute de silence à la mémoire du défunt chef du gouvernement. AGC, faut-il le rappeler, était le candidat désigné par le Chef de l’État et par la majorité présidentielle pour l’élection présidentielle du 31 octobre.

De lui, le président en parle comme un livre. Il ne se lasse pas de se souvenir des 30 ans de fidélité de celui qu’il appelle affectueusement son fils.

«Sa disparition continue d’être un choc pour moi. Amadou Gon Coulibaly aurait été un grand Président », a-t-il confié aux parents de l’illustre défunt.

Le Président de la République dit devoir une fière chandelle au district des Savanes dont le soutien ne lui a jamais fait défaut tout au long de son difficile parcours jusqu’à la présidence de la République.

Face à la menace d’une nouvelle aventure, comme en 1990, il a choisi de répondre à l’appel du devoir.

Il est donc candidat à sa propre succession, le temps de préparer la relève et d’assurer un passage de témoin entre les mains de personnes éprises de paix et de cohésion. Aux chefs, cadres et guides religieux, le candidat Ouattara a requis leur implication en faveur d’une forte participation et pour une élection sans encombre ni anicroche.« Cette élection du 31 octobre doit être l’occasion pour les Ivoiriens de démontrer que nous ne voulons plus revenir en arrière. C’est important de ne pas l’oublier. Et nous devons être solidaires. Il faut s’assurer que le transfert du pouvoir se fasse avec des hommes et des femmes qui ont cette vision pour notre pays : la vision de paix », a-t-il exhorté.

Et si l’initiateur de la Constitution de la 3e République a tenu à ce que l’élection présidentielle se tienne à une date fixe comme au Ghana et aux États-Unis, c’est bien pour garantir la stabilité. Et éviter l’aventure de 2005 où l’échéance du mandat constitutionnel de l’ancien Président avait ouvert une période d’incertitudes politiques.

« Le samedi 31 octobre, aura lieu l’élection présidentielle », a donc assuré, de nouveau, Alassane Ouattara.

Mais la victoire seule ne suffit pas. « Nous devons travailler au taux de participation », a requis le candidat qui mise sur un taux entre 99 et 100%.

Pour ce faire, il faudra aller voter. D’autant plus que le taux de participation sera le critère le plus important pour tourner la page. Tourner la page, c’est faire en sorte de colmater les brèches encore isolées afin que la Côte d’Ivoire renforce le ciment de sa cohésion.

« C’est aux Ivoiriens de décider qui doit être le Président de la République de manière démocratique. Et ces élections seront paisibles. Nous avons pris les dispositions », a insisté le Chef de l’État.

Lenissongui Coulibaly, lui, a parlé au nom des cadres. La parole des chefs traditionnels a été portée par le chef Coulibaly Brahima.

Les gardiens des us et coutumes ont dit voir dans la personne du Chef de l’État le meilleur garant de la stabilité. Ils l’ont toutefois encouragé à poursuivre ses actions de réconciliation en vue de bâtir une nation plus forte.

L’Houphouétiste Lenissongui Coulibaly a perçu dans le sens du devoir du Président ivoirien, la copie parfaite de Félix Houphouët-Boigny et son digne successeur, autant par l’énergie qu’il met à bâtir la nation, que par le trésor d’intelligence qu’il déploie à rassembler.

Si la pluie peut être vue comme un signe de bénédiction, alors on dira que cette rencontre qui a débuté par les libations aux ancêtres et les prières du monde chrétien a reçu l’onction divine.

Ce dialogue ayant eu lieu sous un ciel couvert qui a promptement déversé une intense pluie sur la ville. Issa Coulibaly de la Chambre des rois et chefs traditionnels avait-il, a peine, terminé les libations que le ciel a lâché des trombes d’eau sur Korhogo.

Tant et si bien que le chapiteau sous lequel se tenaient les échanges a beaucoup souffert des assauts du vent accompagnant la pluie. Signe du temps ?

Toujours est-il que le pasteur Léo Kognon, au nom des religieux, a assuré le Président-candidat de l’onction des hommes de Dieu pour tout ce qui concourt à la paix. « Nous sommes entièrement disposés à vous accompagner dans vos actions de paix (...). Nous nous engageons pour une élection présidentielle 2020 apaisée », a-t-il promis.

Le Chef de l’État qui séjourne depuis jeudi à Korhogo se rendra aujourd’hui à Sinématiali, Ferkessédougou et Kong. Puis, il rejoindra Odienné. Il est attendu, dimanche, à Gbéléban. Un voyage familial avant le périple électoral.

benoît hili

envoyé spécial



Le 10/10/20 à 14:32
modifié 10/10/20 à 14:32