Premier salaire des fonctionnaires: Fin de calvaire pour les nouveaux instituteurs

Soro Gninagafol, directeur général de la Fonction publique.(DR)
Soro Gninagafol, directeur général de la Fonction publique.(DR)
Soro Gninagafol, directeur général de la Fonction publique.(DR)

Premier salaire des fonctionnaires: Fin de calvaire pour les nouveaux instituteurs

Le 24/09/20 à 23:30
modifié 24/09/20 à 23:30
Qui n’a pas déjà entendu parler du calvaire des nouveaux instituteurs ? Qui, une fois après la titularisation, doivent attendre au moins deux ans pour recevoir leur premier salaire de fonctionnaire d’État. Cette situation humiliante et dégradante avec son corollaire de difficultés est inscrite au nombre des priorités du ministre de la Fonction publique, le général Issa Coulibaly. Qui a instruit ses services, en liaison avec leurs partenaires des autres ministères techniques, de trouver une solution définitive au retard dans le paiement du rappel des fonctionnaires en général et celui des instituteurs en particulier. Traduises en acte, les instructions du ministre de la Fonction publique permettront à plus de 5000 instituteurs titularisés qui ont pris fonction le 14 septembre 2020 de percevoir leur rappel au cours de cette année scolaire.


5 ministères et 8 directions

Cette assurance a été donnée hier, au cours d'un petit-déjeuner de presse du ministère, par le directeur général de la Fonction publique, Soro Gninagafol. Qui a revisité la procédure en vigueur pour avoir la qualité de fonctionnaire et les innovations pour éviter les longues attentes du premier salaire. S’il est vrai que tous les fonctionnaires sont soumis à la même procédure, qui passe entre cinq ministères et huit directions, pour percevoir le premier salaire, il faut noter cependant que le nombre important des instituteurs, leur couverture territoriale et les procédures internes au ministère de l’Éducation nationale apparaissent comme les difficultés majeures dans le traitement de leurs dossiers. C’est pour cela, dira le directeur général de la Fonction publique, que des dispositions sont désormais prises pour que les dossiers d’entrée à la Fonction publique de cette catégorie d’enseignants se traitent déjà au Cafop, « pendant qu’ils sont encore tous réunis à un même endroit », argumente Soro Gninagafol. Ce qui a pour avantage de réduire les délais d’attente du premier salaire à un an. Traditionnellement, le futur instituteur fait une année de formation théorique au Cafop et une autre de stage pratique dans un établissement scolaire. « Il n’est pas encore fonctionnaire », précise le directeur général de la Fonction publique. Il est ensuite régulièrement affecté dans une école où il tient une classe ; c’est à ce moment que le ministère de l’Éducation nationale procède à sa titularisation qui est sanctionnée par un arrêté, pour dire qu’il est apte à exercer la fonction d’instituteur. C’est seulement après que commence la constitution de son dossier de la Fonction publique. « Une année scolaire s’est déjà écoulée... », fait remarquer le directeur général de la Fonction publique. Avant d’expliquer que la collecte des documents pour constituer les dossiers de recrutement à la Fonction publique est une autre paire de manches.

Réformes salutaires

Une fois les documents à la direction des concours du ministère de la Fonction publique où il est pris en compte par le système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de l’État (Sigfae), les dossiers passeront entre les mains de cinq ministères et huit directions, pour que le premier salaire soit viré. « Chaque structure intervient avec ses règles, ses procédures et délais qui impactent inévitablement la chaîne de traitement du dossier de nomination qui aboutit au premier salaire... », fait remarquer le directeur général de la Fonction publique, pour montrer la complexité de la procédure de traitement. Sans compter les probables rejets ou demandes de complément de dossier. Face donc à ces difficultés, le ministère de la Fonction publique et ses partenaires ont mis en place des réformes pour réduire au maximum les délais d’attente du premier salaire. Il s’agit de la mise en place effective du Sigfae depuis 2013, qui permet d’assurer la célérité dans le traitement des dossiers. En plus de l'implication des directeurs des ressources humaines des différents ministères impliqués. « Si tous les acteurs impliqués jouent pleinement leur rôle, un dossier de nomination parvenu à la Fonction publique est traité en trois mois maximum », promet le directeur de la Fonction publique. Qui regrette que les fonctionnaires ne soient pas très informés des différentes procédures. Dans la même veine, le conférencier a indiqué que de nouveaux fonctionnaires sont de plus en plus victimes des malfrats qui trompent la vigilance de la trésorerie générale pour faire main basse sur leurs rappels. Évoquant la question des fonctionnaires fictifs, Soro Gninagafol se veut rassurant. « Avec le Sigfae, plus jamais un fraudeur ne peut se retrouver dans l’effectif des fonctionnaires de Côte d’Ivoire. Par contre, nous multiplions les contrôles d’effectifs par rapport à ceux qui sont régulièrement inscrits et qui font autre chose. Nous envisageons le biométrique pour le contrôle des effectifs. »
Le directeur de cabinet, Oka Séverin, a, au nom du ministre de la Fonction publique, Issa Coulibaly, ouvert le troisième petit-déjeuner de presse du ministère. Qui avait pour thème, « nouveau fonctionnaire, de la prise de service au premier salaire ».


Le 24/09/20 à 23:30
modifié 24/09/20 à 23:30