Ségbé Tiéné (Sous-préfet) : « Bonon veut devenir département »

Le sous-préfet de Bonon, Tiéné Ségbé, attend beaucoup de cette visite du Chef de l'Etat. (DR)
Le sous-préfet de Bonon, Tiéné Ségbé, attend beaucoup de cette visite du Chef de l'Etat. (DR)
Le sous-préfet de Bonon, Tiéné Ségbé, attend beaucoup de cette visite du Chef de l'Etat. (DR)

Ségbé Tiéné (Sous-préfet) : « Bonon veut devenir département »

Le 21/09/20 à 17:23
modifié 21/09/20 à 17:23
Bonon composée essentiellement d’autochtones gouro, d’allogènes et d’allochtones, avec une très forte communauté Cedeao, est l'une des grandes cités cosmopolites du pays.

Selon son sous-Préfet, Ségbé Tiéné, Bonon a connu un développement fulgurant, ces dernières années, du fait de sa position stratégique et de son sol propice à l’agriculture. En effet, souligne-t-il, cette localité qui est située sur la A6, entre Bouaflé et Daloa, est presqu’un passage obligatoire pour la plupart des populations du Grand-Ouest.

En matière d’attraction touristique, la circonscription de Bonon n’est pas en reste. Elle a le Parc national de la Marahoué qui fait 101 000 ha. La plus grande partie de ce parc se trouve du côté de Bonon. Elle a aussi, en partage avec Bouaflé, la forêt classée de la Marahoué. Ce sont des spécificités qui font de Bonon, une cité très dynamique dont le développement a besoin d’être boosté.

Malheureusement, cette localité souffre d’un manque criant d’infrastructures. « Les infrastructures qui avaient été construites, en son temps, par l’Etat, se trouvent aujourd’hui dépassées du fait de la densité de la population. Cette visite d’Etat est une énorme opportunité pour booster ce développement et avancer sur le train de l’émergence. C’est pour cela que leurs attentes sont vraiment nombreuses », explique le sous-préfet.

Et ces attentes s’identifient en quelques points précis, au dire du sous-préfet : « La première, c’est une demande d’érection en chef-lieu de département. Compte tenu de sa spécificité et de la densité de sa population ».

A cela s’ajoutent d’autres préoccupations non moins importantes. Telles que l’eau potable, l’électricité, la voirie, l’insécurité.

Le sous-préfet ne le cache pas : « Le manque d’eau potable est une réalité à Bonon. Mais le problème est en train de trouver solution, à la faveur de cette visite d’Etat. Nous avons, en effet, reçu, depuis quelques semaines, la visite de l’ONEP, qui nous a informés qu’un projet de renforcement de l’adduction d’eau sera développé et mis en œuvre dans ces jours-ci à Bonon », précise-t-il. Avant d’expliquer ledit projet : « Il s’agira d’installer deux châteaux d’eau qui vont traiter et récupérer l’eau, à partir du fleuve de la Marahoué, jusqu’à la ville de Bonon. Les travaux vont démarrer incessamment. Et le problème d’eau ne sera plus qu’un vieux souvenir ».

Le problème d’eau ne se pose pas seulement dans la cité de Bonon. Il est aussi crucial dans les villages. En effet, dira-t-il, la plupart des pompes villageoises sont en panne. Il y a lieu, selon lui, de les réparer et de creuser de nouveaux forages, dans les nouvelles localités qui se sont développées.

Autre souci pour lequel cette visite d’Etat suscite beaucoup d’espoir, c’est la question de l’électrification. En effet, beaucoup de quartiers de Bonon ne sont pas raccordés au réseau électrique. La ville est très peuplée et s’étend très vite.

Le manque d’éclairage dans la ville favorise l’insécurité. « Il faut aussi électrifier les villages et campements de plus de 500 habitants. Nous en avons identifié 5, au niveau de notre sous-préfecture. Les doléances ont été transmises à qui de droit », poursuit-il.

Selon le sous-préfet, la circonscription de Bonon compte 12 villages et 202 campements. Des campements parfois plus grands que certains villages. « Ici, il y a des campements de plus de 1000 habitants. Nous sommes en train de travailler à ériger progressivement ces campements-là en villages. Certains n’ont pas d’électricité. Et donc, notre attente à ce niveau, c’est de permettre que ces localités-là soient électrifiées pour insuffler le développement ».

En matière de sécurité, il souhaite le renforcement des moyens d’actions des forces de sécurité. « Par le passé, Bonon était parmi les localités les plus dangereuses du pays. Mais je puis vous dire, aujourd’hui, que depuis quelques années, l’indice de sécurité a baissé. Les coupeurs de route ont diminué. L'insécurité était accentuée parce que l’axe principal, la A6, qui relie Yamoussoukro à Daloa, s’y prêtait. Il était tellement dégradé que les véhicules ne parvenaient pas à rouler. La réhabilitation de cette voie est un ouf de soulagement pour nos populations », rassure-t-il.

Cependant, la voie qui relie Bonon à Zaguiéta (18 km) a besoin d’être reprofilée. Un reprofilage lourd. Il y a aussi l’axe Bognonzra-Tofla (24 km) et qui continue jusqu’à Sinfra.

Durant la crise de 2002-2010, le parc a été fortement infiltré. Mais, dira-t-il, des programmes de déguerpissement et de restauration sont en cours, à l’initiative de l’OIPR.

Les populations de Bonon attendent aussi le renforcement des centres de santé dans les villages et la construction d’autres centres de santé dans les villages qui n’en disposent pas.

Afin que des solutions soient trouvées à toutes ces préoccupations, le sous-préfet invite les populations à sortir massivement pour réserver un accueil chaleureux au Chef de l’Etat. « J’invite les populations de Bonon à sortir massivement pour venir témoigner leur gratitude au Président de la République pour les actions de développement dont nous avons déjà bénéficié, mais également les actions en cours et celles qui sont à venir. C’est le lieu de démontrer que le développement n’a pas de couleur politique ou religieuse », lance-t-il.

De notre envoyé spécial


Le 21/09/20 à 17:23
modifié 21/09/20 à 17:23