Casses de bus à Yopougon : La Sotra ouvre trois couloirs de circulation pour prévenir les risques

Des bus attendant d'embarquer des passagers au terminus du premier couloir, en face du collège Phalènes, non loin de la caserne des Sapeurs pompiers de Toits-Rouges. (Dr)
Des bus attendant d'embarquer des passagers au terminus du premier couloir, en face du collège Phalènes, non loin de la caserne des Sapeurs pompiers de Toits-Rouges. (Dr)
Des bus attendant d'embarquer des passagers au terminus du premier couloir, en face du collège Phalènes, non loin de la caserne des Sapeurs pompiers de Toits-Rouges. (Dr)

Casses de bus à Yopougon : La Sotra ouvre trois couloirs de circulation pour prévenir les risques

Le 18/09/20 à 21:55
modifié 18/09/20 à 21:55
Les actes récurrents de vandalisme sur le matériel roulant de la Société des transports abidjanais (Sotra), dont celui de l’incendie, le lundi 14 septembre, d’un bus dans le secteur du Palais de justice de Yopougon, ont conduit les responsables de l’entreprise à limiter la desserte de la commune. Les bus qui rallient la plus grande commune de Côte d’Ivoire circulent désormais sur trois couloirs sécuritaires.

« On a ouvert des couloirs. Au niveau du premier pont, les bus vont jusqu’au niveau du collège Phalènes, près de la caserne des sapeurs-pompiers, au deuxième pont de Siporex, les engins s’arrêtent à Saint-André et au troisième pont, les bus ont pour terminus le Chu de Yopougon », explique Théodore Gnamien du service de communication de la Sotra.

En clair, les bus de la Société des transports abidjanais ne desservent plus, du moins jusqu’à la levée de la mesure de suspension prise par la direction générale, les lignes intérieures de la commune de Yopougon.

Ces dispositions, précise Théodore Gnamien, ont pour but d’éviter que les bus soient pris pour cible et incendiés par des manifestants, mais surtout pour préserver l’intégrité des agents et usagers qui se retrouvent dans le piège de ces actes de violence.

La décision de la Sotra de limiter la circulation de ses bus dans la commune de Yopougon ne déplait pas à Madeleine Kouassi, vendeuse de fruits à la Sideci, non loin du terminus du bus 42. « Depuis lundi, le 42 n’arrive pas ici. Je pense que c’est à cause du bus qui a été brûlé au Palais. Il est juste que les responsables de la Sotra prennent des précautions pour un moment », soutient-elle.

Pour Roland Aké, un autre habitant du quartier, l’absence du 42 ne cause pas de tort particulier aux usagers. « La ligne de ce bus, qui a pour terminus la gare lagunaire d’Abobo-Doumé, est la même que celle des taxis communaux (wôrô-wôrô). Donc, on s’est tous rabattus sur ce moyen de transport. Ce sont les élèves et les étudiants qui vont le plus souffrir de cette situation, si elle perdure. Parce que ce sont eux qui empruntent majoritairement le 42 », argue-t-il.

Comme au terminus du bus 42, les terminus 40, 37 et 27, respectivement à Kouté, Camp Militaire et Niangon Sud, étaient vides ce matin du vendredi 18 septembre. Pas de files d’attente d’usagers. « On n’a plus de bus ici. Pour aller au Plateau, nous sommes obligés d’aller à Saint André pour emprunter le bus », relève avec amertume Justin Iné, un habitant de Niangon Sud. La décision de la Sotra, à son avis, était certes nécessaire, mais elle ne devrait pas perdurer comme c’est le cas actuellement. « Est-ce que les responsables de cette société ont pensé à nous qui avons les cartes mensuelles et qui ne nous déplaçons qu’en bus (...). Il ne faut pas céder à la terreur de quelques vandales », récrimine-t-il.

Quant à Julienne Séry, elle estime que l’Etat et la Sotra ont les moyens de mettre la main sur les auteurs des casses de bus. « On nous dit que ceux qui ont brûlé le bus au Palais ont été appréhendés. Pourquoi maintenir la mesure de suspension des lignes de bus ? Jusqu’à quand nous allons subir cette décision qui n’arrange pas tout autant la Sotra », s’est-elle interrogée.


Le 18/09/20 à 21:55
modifié 18/09/20 à 21:55