
Ramatoulaye est allé présenter ses 2 trophées à la ministre de la Culture et de la Francophonie. (DR)
Ramatoulaye est allé présenter ses 2 trophées à la ministre de la Culture et de la Francophonie. (DR)
Grand prix Ivoir’humour 2020/Ramatoulaye : « La considération pour les humoristes grandit sur le continent »
C’est la toute première fois que j’obtiens deux prix lors d’une seule et même soirée. Pour moi, cette performance, c’est quelque chose d’exceptionnel. De plus, ce prix est accompagné d’un véhicule neuf de grande valeur. C’est aussi un évènement inédit en Afrique. Je pense que cela traduit une considération grandissante pour les humoristes sur le continent et cela me touche énormément. Je me rappelle, par ailleurs, avoir produit deux spectacles le même jour et dans une même salle au cours de l’année 2019. Ça aussi, c’était une grande première. Je pense que ce sont ces détails, parmi tant d’autres, qui ont milité en faveur de ma consécration comme meilleur humoriste de l’année. J’en suis vraiment ému.
En effet, d’ailleurs à mon retour, de nombreuses personnes ont redouté que ce sombre scénario ne ternisse mon image. Je leur ai répondu par la négative, puisque le seul but de ma démarche, c’était de rentrer chez moi. Je dois avouer que cela a fait l’objet de moqueries et de railleries de la part de nombreuses personnes. Mais cela n’a en rien impacté mon mental. Je me suis mis au travail. J’avais à cœur de démontrer à l’opinion que je suis un battant. Et je pense que ce prix vient laver cet affront, et de fort belle manière.
Quel doit être l’apport des autorités ivoiriennes pour la promotion de cet art ?
Ils doivent booster le mouvement, encourager les acteurs et créer les conditions de l’expression de cet art. Aujourd’hui, plus aucun rassemblement n’a lieu sans l’apport des humoristes. Les mariages, meetings et autres, aucun évènement ne se déroule aujourd’hui sans la musique, la danse et l’humour. Les artistes dans leur globalité méritent d’être soutenus.
Effectivement, nous sommes parvenus à former une grande famille, un bloc solidaire. Chez nous, il n’y a pas de jalousie. Cela fait notre force, à la différence de certains domaines artistiques fragilisés par la jalousie. Nous avons appris de ces erreurs, et avons mis la solidarité et l’union au cœur de nos rapports. Vous observerez que lorsque l’un des nôtres a un spectacle, c’est toute la famille qui se déplace et qui fait bloc autour de lui.
C’est exact, et nous y travaillons. En ce qui me concerne, j’ai déjà reçu de nombreux prix dans des pays tels que le Niger, le Sénégal, la Tunisie ou encore le Burkina Faso pour ne citer que ces pays-là. Et tout comme moi, c’est toute la famille des humoristes qui travaille à faire briller le pays à l’extérieur. Nous ne relâcherons pas cet élan et ne reculerons devant rien pour poursuivre cette marche en avant.
J’ai obtenu une quinzaine de prix à travers l’Afrique. Mais aucun en Europe. J’espère que cela arrivera assez vite. (Rires)
J’envisage de créer une école de formation à l’humour. Une académie qui va aider les humoristes à se perfectionner. Je caresse aussi le secret espoir d’offrir une école chez mon père à Soubré, et un centre de santé dans le village de ma mère à Toumodi.