Julie Lemmens (présidente fondatrice de l’Ong Rsa) : « La pauvreté est une épidémie… »

Julie Lemmens, présidente fondatrice du Réseau de solidarité pour l’Afrique, veut aider les populations rurales. (Isabelle Somian)
Julie Lemmens, présidente fondatrice du Réseau de solidarité pour l’Afrique, veut aider les populations rurales. (Isabelle Somian)
Julie Lemmens, présidente fondatrice du Réseau de solidarité pour l’Afrique, veut aider les populations rurales. (Isabelle Somian)

Julie Lemmens (présidente fondatrice de l’Ong Rsa) : « La pauvreté est une épidémie… »

Le 04/09/20 à 16:51
modifié 04/09/20 à 16:51
La présidente fondatrice du Réseau de solidarité pour l’Afrique (Rsa) a dit sa volonté de lutter farouchement contre la pauvreté en zone rurale. C’était lors du bilan des activités de l’Ong le jeudi 3 septembre, à Cocody-Riviera Laurier 9.
Dans votre champ d’intervention, figure en pole position le financement de projets pour l’autonomisation des femmes et des jeunes. Pourquoi ce choix ?

J’ai créé le Réseau de solidarité pour l’Afrique (Rsa) en janvier 2019 pour lutter contre la pauvreté. Vu le calvaire des femmes et des jeunes en zone rurale. J’en ai fait l’expérience parce qu’avant mon séjour en Hollande, j’ai moi-même été confrontée à ces difficultés car venant de ce milieu. J’ai donc décidé de mettre en place cette organisation pour soutenir cette frange de la population.

Quelle est la réelle difficulté des populations en zone rurale ?

Dans nos villages, les femmes ont envie d’entreprendre. Elles ont des idées pertinentes. Mais la difficulté réside dans l’accès d’un appui auprès des banques, des bailleurs de fonds pour réaliser leurs petits projets. En initiant ce programme, nous les aidons à obtenir des fonds, juste après une adhésion à l’association.

Quels sont les montants que vous mettez à la disposition des bénéficiaires ?

Les financements vont de 100 000 à 200 000 Fcfa. Déjà six personnes dont deux hommes en ont bénéficié. C’est au total 1 million 200 mille FCfa que nous avons déjà investis. Il est vrai que nous avons enregistré beaucoup de demandes. Mais, notre contribution se fera de façon progressive.

Avez-vous envisagé un mécanisme pour le suivi de ces investissements ?

En février dernier, les premiers versements ont été faits. Les remboursements ont été planifiés en avril en raison de 15 000 FCfa/mois ou au moins 1000 FCfa/jour, selon l’appréciation du candidat. Le constat est que les adhérents au projet ont tous opté pour le remboursement mensuel. Il y a un véritable suivi. Et, ces personnes sont en train de payer à leur rythme. Par ailleurs, les personnes financées sont déjà en activité. Certaines gèrent déjà des quincailleries, des magasins. L’appui vient pour renforcer leurs fonds de commerce.

Dans ce combat, avez-vous le soutien de partenaires ?

Pour le moment, nous roulons sur fonds propre. Nous frappons à toutes les portes pour pouvoir aider le maximum de populations. Au nombre de nos projets, figure un volet solidarité médicale.

Que comptez-vous apporter à ce propos ?

En zone rurale, certaines pathologies telles que les morsures de serpent, ne sont pas prises en compte. Nous voulons ainsi créer un centre où les populations recevront les premiers secours, en cas d’urgence.

Pourquoi ce combat acharné contre la pauvreté ?

Je suis de Kouibly. Les femmes sont laissées pour compte. Il n’y a personne pour les aider. Avant mon séjour en Europe, j’ai vu ma mère piler le riz fraîchement récolté, avant de le revendre pour assurer mes frais de scolarité. J’aurais pu rester loin de ma terre natale. Mais j’ai décidé de rentrer pour apporter mon expertise à mes sœurs, à mon pays. Je vais les organiser, les mettre en réseau pour leur permettre de sortir de la précarité.

Quel appel voulez-vous lancer ?

Mon souhait, c’est que les hommes de bonne volonté me viennent en aide. Car la pauvreté est une épidémie, une maladie. La pauvreté est aussi source de problèmes donc il nous faut de la solidarité. C’est ce que j’ai matérialisé au travers de cette Ong. Il y a beaucoup à faire. Mais ensemble, nous pouvons sauver des vies.


Le 04/09/20 à 16:51
modifié 04/09/20 à 16:51