Visite d'Etat dans le Moronou/département d'Arrah: Ces sites riches en histoires à valoriser et rentabiliser

Le palais royal est en construction depuis trois ans. On parle de 85% de travaux réalisés. (Photos: Véronique Dadié)
Le palais royal est en construction depuis trois ans. On parle de 85% de travaux réalisés. (Photos: Véronique Dadié)
Le palais royal est en construction depuis trois ans. On parle de 85% de travaux réalisés. (Photos: Véronique Dadié)

Visite d'Etat dans le Moronou/département d'Arrah: Ces sites riches en histoires à valoriser et rentabiliser

Le 04/09/20 à 10:16
modifié 04/09/20 à 10:16
Peuplé d’environ 65 000 âmes et situé à environ 200 kilomètres, le département d’Arrah, tout comme les deux autres de la région du Moronou, à savoir Bongouanou et M’Batto, est économiquement affaibli depuis de longues années, avec des activités économiques très peu diversifiées.

L’économie de la ville essentiellement agricole est restée au sol depuis que la boucle du cacao qu’elle constituait s’est déplacée vers l’Ouest du pays. Aujourd’hui, les autorités administratives, politiques et traditionnelles veulent donner un nouveau souffle à cette économie exsangue.

A côté de l’agriculture qu’il faudra moderniser et développer dans la perspective de faire revenir la boucle du cacao, les autorités misent sur le tourisme. Et ce ne sont pas les sites qui manquent.

Les plus hautes autorités d’Arrah projettent de faire un aménagement touristique autour de la rivière Djabo qui a été abandonnée. (Photos: Véronique Dadié)
Les plus hautes autorités d’Arrah projettent de faire un aménagement touristique autour de la rivière Djabo qui a été abandonnée. (Photos: Véronique Dadié)



La baie d’Arrah ou la Place Djabo !

En effet, à en croire le préfet du département, Konan Djézou, quelques endroits ont été identifiés et devraient être aménagés de sorte à attirer des visiteurs et favoriser des emplois pour la jeunesse « désœuvrée ».

Au nombre de ces sites, il y a la rivière Djabo. « Les populations ont arrêté d’adorer cette rivière. Elle commence à constituer aujourd’hui un problème de santé publique pour nos populations, en ce sens qu’elle n’est plus entretenue. Nous projetons donc de la réhabiliter et l’embellir, de sorte qu’elle attire de nouveau les gens. L’idée, c’est d’en faire un centre de loisir et de divertissement qui renforcera le tourisme local », explique le préfet d’Arrah.

Ce cours d’eau qui effleure le bâtiment de la préfecture et qui traverse pratiquement toute la ville pourrait constituer « notre baie d’Arrah ». « On y trouve de gros silures qui pourraient être objet de curiosité. En tout cas, nous croyons que cette rivière peut être une attraction qui permettra de développer des commerces et qui amènera les jeunes à dire un jour : je vais prendre du bon temps à la Place Djabo », rêve-t-il.

Baptisé Ehoumi Kpatasso (la place des esprits, Ndlr), le grand espace où est célébrée la fête des ignames a aussi besoin d’être embelli dans la perspective d’en faire un site touristique. (Photos: Véronique Dadié)
Baptisé Ehoumi Kpatasso (la place des esprits, Ndlr), le grand espace où est célébrée la fête des ignames a aussi besoin d’être embelli dans la perspective d’en faire un site touristique. (Photos: Véronique Dadié)



Le palais royal, la pierre sacrée, la fête des ignames

En plus de la rivière Djabo, le premier maire adjoint de la commune d’Arrah, Djabia N’Dah, cite aussi le cimetière de la royauté, le palais royal en construction, la rivière Yagui et la pierre sacrée, la place de la fête des ignames (Ehoumi Kpatasso, Ndlr) ainsi que la fête elle-même.

En effet, la fête des ignames constitue l’identité culturelle de l’agni morofoué (peuple du Moronou) et spécifiquement de la tribu Ahua qui domine à Arrah. Cette fête est célébrée le dernier vendredi de chaque année, ce que les Ahua appellent le vendredi saint.

Cette année particulièrement, assure Djabia N’Dah, cette fête sera célébrée en grande pompe. « Notre objectif est de restaurer cet important pan de notre culture et en faire une véritable attraction touristique. Il faut que les jeunes générations connaissent cette manifestation. C’est pourquoi nous mettrons le paquet cette année et inviterons beaucoup de monde », annonce le maire Djabia N’Dah.

La pierre sacrée d’Arrah devra constituer également un attrait touristique. (Photos: Véronique Dadié)
La pierre sacrée d’Arrah devra constituer également un attrait touristique. (Photos: Véronique Dadié)



Dans cette perspective de valoriser au mieux la culture et la tradition du peule Ahua, le chef de terre d’Arrah, Nanan Tanoh Nicolas, lui, a émis le vœu qu’il y ait à Arrah un détachement du ministère du Tourisme.

A en croire les autorités, ce projet constitue l’une des principales doléances qui seront soumises au Chef de l’Etat lors du meeting qu’il animera dans la ville durant son séjour dans le Moronou (du 9 au 12 septembre).

De notre Envoyé spécial dans le Moronou



Le 04/09/20 à 10:16
modifié 04/09/20 à 10:16