La situation sociopolitique actuelle et la responsabilité des médias pour une élection apaisée interpellent, vu l’émergence des fausses informations. Dans le but de poser les bases d’un métier digne de confiance pour le lectorat, dans le climat actuel et pour l’avenir, la Konrad-Adenauer-Stiftung (Kas) organise, depuis le 1er septembre, et ce, jusqu’au 4 dudit mois, une formation destinée aux journalistes professionnels en activité et aux apprenants du domaine.

Portant sur le thème « La crédibilité du métier de journalisme », cette rencontre vise, selon Florian Karner, représentant résident de la Kas, à relever le challenge des fake news qui minent le milieu journalistique, particulièrement, le domaine des médias sociaux afin que l’information respectant les règles d’éthique et déontologie priment. Ici, il convient de souligner que depuis un certain temps, précise le Représentant résident de la Kas, la libéralisation de l’espace audiovisuel et l’émergence du digital a beaucoup impacté le lectorat au point que même « les rumeurs ont du crédit ». C’est en cela que la fondation s’implique à travers la formation des hommes et des femmes de médias pour les rendre aptes à affronter cette réalité.

Pour ce faire, de nombreuses thématiques meubleront les quatre jours de formation notamment, « la maîtrise de l’environnement sociopolitique et les contacts du journaliste », « le correspondant et la polyvalence », « Comment les fake news peuvent-elles donner un nouveau souffle au journalisme ». Des thèmes qui, selon le président de l’Autorité nationale de la presse (Anp), Samba Koné, « posent les bases d’une élite journalistique ivoirienne, consciente des enjeux du moment, et responsable face à sa mission de 4e pouvoir, loin de tous les travers dont on dépeint souvent la presse ». Pour lui, la question sur la confiance entre la presse et le lecteur demeure. Parce qu’en une quinzaine d’années, (2005 à 2019), le marché de la presse quotidienne nationale, a régressé de 65%. Ce, pour la simple raison que le volume de vente par exemplaire est également en chute libre depuis quelques années. Pour illustrer ce qu’il qualifie de désastre, Samba Koné indique que « les vingt quotidiens vendent ensemble, chaque jour, en moyenne, à peine 30000 exemplaires ». Avant d’indiquer qu’à contrario, à une époque pas si lointaine, un seul quotidien vendait plus que le double de ce chiffre. « Retenons que la crédibilité peut être définie entre autres, comme ce qui rend une personne digne d’estime et de confiance; une personne qui mérite d’être crue...», a dit le président de l’Anp.