Cartographie des conflits en Côte d’Ivoire : Le foncier rural et urbain, les principales causes

Hadad Zékré-N’Guessan, secrétaire générale de "Le Médiateur de la République", a lu le rapport de l'Institution. (DR)
Hadad Zékré-N’Guessan, secrétaire générale de "Le Médiateur de la République", a lu le rapport de l'Institution. (DR)
Hadad Zékré-N’Guessan, secrétaire générale de "Le Médiateur de la République", a lu le rapport de l'Institution. (DR)

Cartographie des conflits en Côte d’Ivoire : Le foncier rural et urbain, les principales causes

Dans le document de synthèse de la cartographie des conflits en Côte d’Ivoire, issu des échanges avec les populations des 108 départements sillonnés par les différentes délégations de l’institution « Le Médiateur de la République », l’on dénombre 28 principaux indicateurs de menace de la paix et de la cohésion sociale identifiés par les populations.

Dans le rapport lu par Hadad Zékré-N’Guessan, secrétaire générale de l’Institution, les conflits fonciers ruraux et urbains viennent en tête sur le plan inter et intra communautaire. Avec pour origine, la méconnaissance de la législation foncière, les difficultés pour obtenir, dans des délais raisonnables, les titres de propriété pour faciliter les transactions. De même que l’abus de certaines autorités locales qui enlèvent ou attribuent les terres selon leurs intérêts, au détriment des propriétaires coutumiers ou autres, ainsi que le coût élevé d’obtention du certificat foncier rural.

En bonne place, figurent également les conflits de chefferie, car certains chefs n’auraient pas été nommés par l’administration en tenant compte des coutumes locales. Une autre cause tient au fait que des chefs de village exercent sans arrêté préfectoral, donnant ainsi l’impression d’être dans l’illégalité.

La confiscation des terres des autochtones par les allogènes et allochtones à la suite de la crise post-électorale, l’occupation illégale par les étrangers des forêts classées au vu et au su des administrations concernées, le non-respect par les allochtones ou non nationaux des us et coutumes ou croyances des régions qui les ont accueillies, créant des conflits inter communautaires, les conflits liés à la délimitation des terroirs des villages, le port d’armes en public par des personnes non autorisées, notamment les dozo, le climat politique délétère qui impacte considérablement de manière négative les relations entre les populations, la divulgation de rumeurs et d’informations fausses via internet, l’incivisme et la défiance des jeunes à l’autorité administrative ou coutumière, le phénomène de la drogue de plus en plus répandu en milieu scolaire et dans les villages, la manipulation de la jeunesse désœuvrée et corvéable à souhait sont également autant d’indicateurs de menace de la paix et de la cohésion sociale confiés par les populations aux délégations de l’Institution «le Médiateur de la République» et qui ont été portés à la connaissance des participants, à l’effet d’engager la sensibilisation.

N’DRI CÉLESTIN