Journée internationale des personnes disparues : La première édition célébrée en Côte d’Ivoire

Journée internationale des personnes disparues : La première édition célébrée en Côte d’Ivoire

Le 30/08/20 à 18:38
modifié 30/08/20 à 18:38
« Nos vies n’ont plus de goût. Le silence qui traverse la nuit est plein de nos cris. Aidez-nous à retrouver nos disparus... ». Cet appel à l’aide des parents des personnes disparues du fait des conflits, de la violence , des migrations et des catastrophes naturelles, a été exprimé par un sketch du groupe artistique Yekandjo du Comité international de la croix rouge(Cicr).
C’était le vendredi 28 août, lors de la célébration anticipée de la première édition de la Journée internationale des personnes disparues, aux-Deux-Plateaux, Cocody.
Le texte pathétique est une compilation des témoignages des parents et proches de personnes disparues.
« A l’occasion des crises successives qu’a connues la Côte d’Ivoire, la commission dialogue, vérité et réconciliation, ainsi que la commission nationale d’enquête ont respectivement enregistré 1995 et 265 cas de disparitions forcées », selon la présidente du Conseil national des droits de l’homme (Cndh).
Mme Namizata Sangaré a, au nom du Cndh, plaidé auprès de l’Etat de Côte d’Ivoire pour la ratification de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.
A l’en croire, « au-delà du geste de solidarité internationale que cette initiative pourrait constituer, elle traduirait, à notre sens, la pleine perception par l’Etat de Côte d’Ivoire, des enjeux d’un tel engagement », a-t-elle insisté
Surtout que cette convention aurait ainsi l’avantage de renforcer les moyens d’action des mécanismes nationaux et de leur donner un surplus de légitimité dans le cadre des enquêtes et de l’instruction judiciaire relatives à ces infractions ainsi qu’à toutes les infractions connexes ou en rapport avec lesdits crimes, a-t-elle projeté.


Selon M. Christopher Kohler, chef adjoint de la délégation régionale du Cicr à Abidjan, le sujet est d’une importance et d’un intérêt partagé. Surtout quand on s’en tient à son ampleur au plan national et international et à l’impact sur les parents des personnes disparues.
« Pour les familles des proches de personnes disparues, l’incertitude sur le sort d’un proche disparu provoque d’immenses souffrances émotionnelles et psychologiques, auxquelles s’ajoutent des besoins légaux, économiques et psychosociaux ».
Aussi a-t-il plaidé pour que « davantage d'efforts soient faits pour les personnes disparues et leurs familles ».
Selon le chef adjoint de la délégation régionale du Cicr, les statistiques à ce sujet sont alarmants.
En juin 2020, le Cicr a dénombré près de 44 000 personnes disparues en Afrique, dont presque la moitié d’entre elles (45%) était des enfants au moment de leurs disparitions.
De juin 2019 à juin 2020, le Cicr a enregistré 4700 nouveaux cas de personnes disparues sur le continent africain, a-t-il démontré.
La journée internationale des personnes disparues, selon lui, vient pour rappeler justement qu’un grand nombre de familles en Afrique, et en particulier en Côte d’Ivoire, sont à la recherche de leurs proches disparus.
Au nom des parents et proches de personnes disparues, M. Issiaka Diaby, président du collectif des victimes en Côte d’Ivoire, a insisté sur l’impact psychologique affectant cette catégorie de personnes. « Nos vies n’ont plus de goût...Aidez- nous à retrouver nos disparus. Nous voulons juste savoir s’ils sont encore des nôtres ou non... », a-t-il plaidé, attristé.
Chaque année, à travers le monde, le 30 août marque la journée internationale des personnes disparues. Elle a été instituée à la suite de l’adoption, le 21 décembre 2006, par l’Assemblée générale des Nations unies de la Convention internationale de protection des personnes contre les disparitions, traduisant ainsi la volonté de la communauté internationale d’adresser cette thématique importante touchant aux droits fondamentaux des personnes.
Cette première célébration en Côte d’Ivoire a enregistré la présence de représentants de familles de personnes disparues, de représentants des institutions et du monde associatif.

Le 30/08/20 à 18:38
modifié 30/08/20 à 18:38