Crise au Mali : La Cedeao réclame une transition civile de 12 mois

L'ancien Président Goodluck Jonathan, médiateur dans la crise malienne (DR)
L'ancien Président Goodluck Jonathan, médiateur dans la crise malienne (DR)
L'ancien Président Goodluck Jonathan, médiateur dans la crise malienne (DR)

Crise au Mali : La Cedeao réclame une transition civile de 12 mois

Une transition civile de 12 mois. C’est l’une des grandes décisions prises, hier, par les Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Réunis hier par visioconférence, les leaders de la sous-région ont souhaité que la situation au Mali revienne au plus vite à la normale.

Le sommet d’hier a été l’occasion pour les Chefs d’État et de gouvernement d’analyser le rapport de l’Envoyé Spécial de la Cedeao au Mali, SEM. Goodluck Jonathan, suite à la mission de médiation qu’il a effectuée dans ce pays, et de discuter des conditions de la transition et du retour à l’ordre constitutionnel.

Après avoir donc écouté leur envoyé spécial, les leaders de la sous-région ont pris acte de la démission du Président Ibrahim Boubacar Kéita, qui a décidé se retirer. Ils ont aussi pris acte de sa libération ainsi que celle des autres officiels détenus. Ils ont demandé aux responsables du Comité national pour le salut du peuple (Cnsp) d’engager une transition civile immédiatement en consultation avec la Cour constitutionnelle, les partis politiques et les organisations de société civile et tous les autres acteurs engagés.

Sur la transition, ils ont décidé que celle-ci prenne en compte les éléments suivant : la nomination d’un Président de la transition. Cette personnalité civile, reconnue pour ses qualités professionnelles et sa probité intellectuelle et morale, sera chargée de diriger la transition. Le Président de la transition ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle.

La nomination d’un Premier ministre civil, chef de gouvernement, reconnu pour ses qualités professionnelles et sa probité intellectuelle et morale. Il sera chargé de conduire le gouvernement sous la responsabilité du Président de la transition. Ce Premier ministre ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle. La mise en place rapide d’un gouvernement pour faire face aux différents défis du Mali et en particulier préparer les élections législatives et présidentielles dans un délai de 12 mois.

Aucune structure militaire ne devrait être au-dessus du Président de la transition. Les chefs d’État et de gouvernement ont également ont décidé que les sanctions énoncées aux points 13 (h) et 13 (i) de la Déclaration des Chefs d’État et de gouvernement du 20 août 2020 seront levées progressivement en fonction de la mise en œuvre des décisions ci-dessus.

Le 20 août, deux jours après le coup d’État au Mali, les leaders de la sous-région avaient pris des mesures coercitives. Ils avaient décidé de la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de toutes les transactions financières et tous les flux économiques et commerciaux entre les pays membres et le Mali, sauf pour les denrées de première nécessité, les médicaments et autres produits et équipements de lutte contre la Covid-19, les produits pétroliers et l’électricité.

Ils avaient également demandé la mise en œuvre immédiate d’un ensemble de sanctions contre tous les militaires putschistes et leurs partenaires et collaborateurs. Hier, ils ont aussi appelé à la finalisation urgente d’un accord sur la transition politique entre la Cedeao et le Mali et invitent l’Union africaine et les Nations unies à endosser cet accord. Ils ont également décidé de la mise en place d’un Comité de suivi comprenant le médiateur, le Président du Conseil des ministres et le Président de la Commission de la Cedeao, et incluant les Représentants de l’Union africaine et des Nations unies à Bamako.

Ces mesures, selon Mahamadou Issoufou, Chef de l’État nigérien et président en exercice de la Cedeao, ‘’contribueront certainement à guérir le Mali des démons du putschisme.’’ Au cours de cette session, les Chefs d’État, informés du décès du Conseiller diplomatique du Président Ouattara, Mamadou Diané, ont présenté leurs condoléances au Président Alassane Ouattara et au peuple Ivoirien.

Ils ont également remercié le Président Muhammadu Buhari pour l’appui logistique à la délégation de la Cedeao pour sa mission au Mali.