Mines et géologie : Jean-Claude Kouassi fait le bilan des acquis

Jean-Claude Kouassi, ministre des Mines et de la Géologie, face aux sénateurs, à Yamoussoukro. (DR)
Jean-Claude Kouassi, ministre des Mines et de la Géologie, face aux sénateurs, à Yamoussoukro. (DR)
Jean-Claude Kouassi, ministre des Mines et de la Géologie, face aux sénateurs, à Yamoussoukro. (DR)

Mines et géologie : Jean-Claude Kouassi fait le bilan des acquis

A l'instar des grands pays miniers comme le Canada, l'Australie et l'Afrique du sud, la Côte d'Ivoire a décidé de supprimer l'exonération fiscale de 5 ans accordée aux sociétés minières qui s'installent sur son sol.

Les sénateurs membres de la Commission des affaires économiques et financières (Caef) du Sénat, qui ont compris la pertinence de cette décision du gouvernement, n'ont fait aucune difficulté le 24 août à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, pour donner de façon unanime, leur onction au ministre Jean-Claude Kouassi, en charge des Mines et de la Géologie, porteur du projet de loi de ratification allant dans ce sens.

Il s'agit du projet de loi portant ratification de l'ordonnance n°2018-144 du 14 février 2018 modifiant l'article 169 de la loi 2014-138 du 24 mars 2014 portant code minier.

En effet, c'est pour rendre le secteur minier plus attractif et plus dynamique que la Côte d'Ivoire s'est engagée à offrir cette facilité aux sociétés désireuses d'investir dans ce secteur. Mais après 4 ans de mise en œuvre, elle a décidé de mettre un terme à cette exonération pour plusieurs raisons, selon le ministre Jean-Claude Kouassi.

La première, c'est que le cours de l'or, qui était de 4000 FCfa le gramme en 2006, est passé à 24.000 FCfa en 2018. Ce qui implique que les exploitants gagnent suffisamment d'argent avec la flambée des cours. Et donc cette exonération fiscale ne se justifie plus.

La deuxième raison, c'est qu'aucun autre pays, grand producteur mondial d'or, n'accorde cette facilité. Mais en plus, le secteur minier ivoirien enregistre d'année en année, un nombre sans cesse croissant de sociétés.

Selon Jean-Claude Kouassi, en 2019, ce sont 18 sociétés qui opéraient dans ce secteur, qui a déjà franchi la part de 4% qu'il devra représenter dans le PIB.

Profitant de cette tribune, Jean-Claude Kouassi a fait un bilan de la production d'or qui est passée de 24,5 tonnes en 2018 à 32,5 tonnes en 2019, soit une progression de 33%.

Au niveau du manganèse, la production nationale se situe à 1,181 milliard de tonnes en 2019 contre 797 911 tonnes en 2018, soit une progression de 48%.

Au niveau du nickel qui est très sensible à la pluviométrie, le ministre note une baisse, passant de 660 tonnes en 2019 à une production de 889 tonnes en 2018, soit une baisse de 25%.

En terme de création d'emplois, le ministre Jean-Claude Kouassi a noté qu'en 2019, le secteur a offert 13000 emplois. A ce jour, ce sont 14000 emplois directs qui sont enregistrés, tandis que les emplois indirects se chiffrent à 42.000.

Comme on peut le constater, le secteur minier en pleine croissance au plan qualitatif et quantitatif, est une grande pourvoyeuse d'emplois au profit des jeunes. Déjà avec les écoles pilotes, la quasi totalité des jeunes formés sont tous embauchés et les sociétés attendent davantage de jeunes formés.

En ce qui concerne le chiffre d'affaires généré par les sociétés du secteur, le ministre a révélé qu'il se situe autour de 761,995 milliards en 2019 contre 582 milliards FCfa en 2018, soit une progression de 30%.

Au niveau des investissements, l'on note 136 milliards FCfa en 2019 contre 200 milliards FCfa en 2018, soit une baisse de 49%.

Les contributions de ces sociétés aux Comités de développement locaux miniers (Cdlm) sont de 3,5 milliards FCfa en 2019 contre 2,5 milliards F Cfa en 2018.

Quant aux recettes fiscales, elles se chiffrent à 94,5 milliards FCfa en 2019 pour la Côte d'Ivoire contre 65 milliards F Cfa en 2018, soit une hausse de 43%.

Pour Jean-Claude Kouassi, le défi, c'est de booster la production nationale à l'effet de faire du secteur minier une des mamelles de l'économie, tout en laissant l'agriculture souffler.

L'un des principaux défis qu'il entend relever sous peu, c'est d'aller à la transformation industrielle de l'or en Côte d'Ivoire par la construction d'usines. Tout en poursuivant les recherches au niveau de l'or, mais aussi du diamant.

Aux sénateurs, le ministre Jean-Claude Kouassi a indiqué qu'avec la nouvelle dynamique dans le secteur, il y a lieu d'espérer.

C'est pourquoi il a invité les parlementaires à s'intéresser au secteur en y investissant.

N'DRI CÉLESTIN