Election du Président de la FIF : Le précédent que voulait créer la Commission électorale

Le préfet Sam Etiassé, secrétaire général de la Commission électorale a refusé de signer le document qui autorise tous les candidats à se présenter à l'élection du 5 septembre. (DR)
Le préfet Sam Etiassé, secrétaire général de la Commission électorale a refusé de signer le document qui autorise tous les candidats à se présenter à l'élection du 5 septembre. (DR)
Le préfet Sam Etiassé, secrétaire général de la Commission électorale a refusé de signer le document qui autorise tous les candidats à se présenter à l'élection du 5 septembre. (DR)

Election du Président de la FIF : Le précédent que voulait créer la Commission électorale

Le 13/08/20 à 18:44
modifié 13/08/20 à 18:44
René Djedjemel Diby, le président de la Commission électorale et certains membres de son bureau n’ont pas résisté à la pression de la rue. Ils ont alors modifié leur méthode de travail. Quitte à saboter le processus qui devait être couronné par un vote le 5 septembre prochain. Mercredi, Soumahoro Mamadou, membre de cette commission, s’est longuement étendu sur la question.

Il a tenté de justifier leur décision de laisser les trois candidats se présenter le 5 septembre. Sans toutefois expliquer comment la Commission allait gérer le précédent que cela allait créer. « Les textes à notre disposition disent qu'il faut réunir un certain nombre de parrainages. On a demandé trois clubs de Ligue 1, deux de Ligue 2 et de D3 et un groupement d’intérêt du football dans le dossier de candidature et nous avons retrouvé tous ces éléments dans le dossier de M. Drogba », indique Soumahoro Mamadou, le président de la Conférence des présidents de fédérations de sports, membre de la Commission électorale élu, sur proposition du président Sidy Diallo, le 4 juillet dernier, à Yamoussoukro.

Ils ont décidé d’accepter le double, voire le triple parrainage. Prétextant que les textes de la Fédération ivoirienne de football sont muets sur la question. Oubliant que ces mêmes textes ramènent à la Fifa, qui dit à son article 6 que « la Commission électorale est notamment responsable : a) de la stricte application des statuts et du règlement de l’association ; b) de la stricte application des statuts, du règlement et des directives de la Fifa ainsi que les directives de l’association et de la Confédération concernée qui ne contredisent pas la réglementation de la Fifa ». Or, ces textes de la Fifa ne laissent aucune place pour un double parrainage.

C’est pour cette raison, d’ailleurs, que lors de l’élection de 2011, le président Alain Ekra et la Commission électorale qu’il présidait avaient balayé du revers de la main le double parrainage. « Nous avions estimé, la Fifa le pense d’ailleurs, que cela fausserait le jeu électoral », confie un membre de l’équipe de 2011. Le hic aujourd’hui, c'est que le double parrainage crée de facto de nouveaux membres actifs dans la maison.

Au niveau de l’Africa Sports, par exemple, le président statutaire, Alexis Vagba, qui a parrainé le candidat Sory Diabaté, votera au même titre que son ancien vice-président, Antoine Bahi, parrain de Didier Drogba. Idem chez les arbitres avec Roland Danon (pro-Drogba) et Souleymane Coulibaly (pro-Sory). Du coup, l’assemblée générale enregistrera quatre délégués supplémentaires dans la salle, le jour du vote.

Les autres membres de la Fif accepteront-ils qu’un club comme l’Africa Sports puisse bénéficier de 6 voix? Ou que le groupement d’intérêt Amafci compte double là où les autres ont une seule voix ?

Naturellement, le président René Diby, en prenant cette option, a réussi l’exploit de se mettre à dos une partie des membres de la Commission. Ce qui a créé un sérieux blocage du processus électoral et entraîné la suspension du processus électoral.

Dans sa tentative de convaincre l’opinion nationale, M. Soumahoro a évoqué le cas du président Sory Diabaté, qu’il accuse de n’avoir pas démissionné de son poste de vice-président de la faîtière, avant de se porter candidat. Il n’a pas trouvé la partie du texte fédéral qui obligeait M. Sory à le faire. Parce que les textes ne l’y obligent pas.


Le 13/08/20 à 18:44
modifié 13/08/20 à 18:44