Sidy Touré : « Ce n’est pas responsable pour Soro de rester en France et appeler les Ivoiriens à s’entredéchirer »

Le ministre Sidi Touré a rassuré la presse nationale et internationale sur la légalité de la candidature du Président Alassane Ouattara. (DR)
Le ministre Sidi Touré a rassuré la presse nationale et internationale sur la légalité de la candidature du Président Alassane Ouattara. (DR)
Le ministre Sidi Touré a rassuré la presse nationale et internationale sur la légalité de la candidature du Président Alassane Ouattara. (DR)

Sidy Touré : « Ce n’est pas responsable pour Soro de rester en France et appeler les Ivoiriens à s’entredéchirer »

Le 7 août 2020 marquait le 60e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Cette célébration qui s’est déroulée dans un contexte particulier de crise sanitaire a été aussi marquée par le discours à la nation du Président de la République, Alassane Ouattara qui, par la même occasion, a annoncé sa candidature à la prochaine élection d’octobre 2020.

Face à la presse le 10 juillet 2020 à son cabinet au Plateau, Sydi Touré, ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du Gouvernement, s’est prononcé sur cette célébration, mais aussi sur le contexte de la candidature du Président Alassane Ouattara.

« La célébration de la fête anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire est l’occasion de revisiter notre parcours, d’apprécier nos acquis et d'insuffler l’espérance de nos perspectives. Si la Côte d’Ivoire a brillé dans les 30 premières années de son indépendance pour s’essouffler par la suite, elle est plus rayonnante aujourd’hui. Depuis son ascension à la magistrature suprême en 2011, le Président Ouattara, par un leadership éclairé, a repositionné en 9 années la Côte d’Ivoire dans la dimension qui devrait être toujours la sienne avec un taux de croissance moyen de 8% par an », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que le Gouvernement s’est évertué à porter des programmes ambitieux dont les résultats se traduisent aujourd’hui par la réalisation d’infrastructures modernes de base dans l’ensemble des 31 régions du pays. Sans oublier l’augmentation du pouvoir d’achat avec la revalorisation du Smig et du traitement indiciaire du salaire ainsi que l’augmentation de façon nette des revenus de nos parents paysans. A cela s’ajoute l’assainissement du milieu des affaires aujourd’hui favorable à l’investissement avec pour effets positifs l’accession de milliers de jeunes à des emplois décents.

Le sacrifice supplémentaire pour préserver les acquis

Rappelant le contexte de la candidature du Président Alassane Ouattara, Sidi Touré dira que ce dernier a toujours émis le vœu de laisser le pouvoir d’État à une jeune génération. Cette ambition s’est concrétisée le 12 mars dernier par la désignation du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly (Paix à son âme!) par le Rhdp comme candidat à la présidentielle d’octobre 2020. Hélas, Dieu en a disposé autrement avec le décès de ce dernier.

« Face donc à cette situation, c’est de façon unanime et au regard des enjeux pour la Côte d’Ivoire que le Rhdp et une grande partie des Ivoiriens dans leurs diversités ont sollicité le chef de l’Etat pour un sacrifice supplémentaire pour la préservation des nombreux acquis du pays », a affirmé Sidi Touré.

La première candidature de la IIIe République

Il a plu au porte-parole du Gouvernement d’indiquer que conformément à la Constitution de 2016 instaurant la IIIe République, dont le peuple souverain de Côte d’Ivoire s’est librement doté, cette candidature du Président de la République sera la première de la IIIe République.

« Elle est donc légale et conforme au principe fondamental de la non rétroactivité des lois. Pourquoi voulez-vous qu’il ne se porte pas candidat alors que la Constitution le lui permet ? Pourquoi voulez-vous qu’ils suivent les instructions d’une opposition qui souhaiterait se tailler son candidat sur mesure. Il ne leur appartient pas de choisir le candidat du Rhdp ; cela revient aux militants du Rhdp », a tranché le ministre Sidi Touré, qui a indiqué que le pays dispose aujourd’hui d’institutions fortes et indépendantes, en tout état de cause.

« Le débat peut avoir lieu. Autant il y a des personnes qui sont pour, il y a des personnes qui sont contre et d’autres qui sont neutres. Cela participe à l’expression de la démocratie. En la matière, il reviendra au Conseil constitutionnel de trancher définitivement sur cette question, ainsi que celles relatives à toutes les autres candidatures déclarées ». Et de conclure: « Ce qu’il faut retenir, c’est que le Président Alassane Ouattara est candidat pour un premier mandat dans le cadre de la IIIe République. Une République s’est achevée avec l’adoption en 2016 d’une nouvelle constitution et non une modification de l’ancienne. De ce point de vue, cette constitution sera opérationnelle pour la première fois le 31 Octobre 2020 avec la première élection présidentielle de la IIIe République. C’est donc à ce titre que le Président de la République est candidat dans le cadre de cette troisième République ».

Appel à la classe politique pour un discours apaisé

Le ministre Sidi Touré a invité la classe politique à œuvrer pour la tenue d’un scrutin apaisé. Pour lui, cela passe par l’utilisation d’un ton apaisé. « Le débat citoyen doit se mener, mais dans le strict respect des principes qui fondent notre nation, à savoir l’union et la discipline. Face à l’histoire, nous avons une responsabilité, celle de transmettre notre pays, plus fort que nous l’avons reçu », a-t-il lancé, avant de rassurer qu’il n’y a pas péril en la demeure.

Il a également déploré les appels sur les réseaux sociaux à manifester de certains leaders politiques dont l’ex-président de l’Assemblée nationale, Soro Guillaume. « Il est très bien confortablement assis dans son fauteuil en France. Il ferait mieux de revenir au pays pour être en première ligne sur le terrain pour les manifestations qu’il appelle. Je pense que ce n’est pas responsable de sa part de rester en France et amener les Ivoiriens à s’entredéchirer ».

La garantie de l’expression plurielle dans les médias d’Etat

Le ministre de la Communication et des Médias a tenu à rappeler que le Président de la République ne peut être pris à défaut par rapport à sa volonté de garantir l’expression plurielle en Côte d’Ivoire, car indiquera-t-il : «C’est sous sa magistrature que nous avons connu la deuxième série d’éclosions après le printemps de la presse de 1990. Cela s’est manifesté par le vote de la loi sur la presse qui garantit aux journalistes d’exercer en toute quiétude et responsabilité leur métier, le vote de la loi sur l’audiovisuel qui permet aujourd’hui d’avoir une pluralité de chaînes de télévision ».

Il évoquera également la régulation de la liberté d’expression par la création de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) et l’Autorité nationale de la presse (Anp). Et d’ajouter que pour la période électorale, le Code électoral lui-même impose l’équilibre d’expression pour les différents candidats sur les médias d’État.

« Bien entendu, avant cette période, il faut que les différents partis politiques expriment leur désir de les solliciter, car nous avons vu que certains ont refusé la couverture de leurs activités par ces médias. Or, les médias d’État ne peuvent couvrir leurs activités que s’ils sont invités et les bienvenus », a révélé le porte-parole du Gouvernement.

SERGES N'GUESSANT