Etienne LIU (Président Huawei Afrique de l'Ouest) : « En Côte d’Ivoire, nous travaillons à l’émergence d’un écosystème national du numérique…»

Etienne LIU, Président Sous-Région Huawei Afrique de l'Ouest (DR)
Etienne LIU, Président Sous-Région Huawei Afrique de l'Ouest (DR)
Etienne LIU, Président Sous-Région Huawei Afrique de l'Ouest (DR)

Etienne LIU (Président Huawei Afrique de l'Ouest) : « En Côte d’Ivoire, nous travaillons à l’émergence d’un écosystème national du numérique…»

Le 06/08/20 à 08:47
modifié 06/08/20 à 08:47
Œuvrant en Côte d’Ivoire depuis 2004, Huawei Technologies Côte d’Ivoire SAU est une société de droit ivoirien. C’est un équipementier qui entend faire progresser la technologie des réseaux. Dans cet entretien, Etienne LIU, Président Huawei Afrique de l'Ouest évoque l’impact de cette grande innovation technologique sur l’économie et le quotidien des populations. Aussi a-t-il savoir que plus que de créer des opportunités pour Huawei, la crise du Covid-19 va permettre au pays d’accélérer sa transformation digitale
Monsieur le Président, beaucoup de personnes se demandent vraiment si Huawei est présent en Côte d’Ivoire ?

Huawei est un acteur pleinement engagé en Côte d’Ivoire. En effet, nous travaillons à l’émergence d’un écosystème national du numérique. D’une part, nous répondons à la forte demande du pays en matière d’évolution de l’infrastructure digitale. D’autre part, nous nous appuyons sur la dynamique du pays et les talents locaux présents sur le territoire pour les former aux technologies de demain. Pour cela, nous comptons considérablement sur une force : le personnel local.

En définitive, nous souhaitons contribuer, en tant qu’entreprise innovante, au développement économique et social des populations ivoiriennes.

Comment se présente Huawei Côte d’Ivoire et depuis quand existe-t-elle ?

Huawei Technologies Côte d’Ivoire SAU est une société de droit ivoirien œuvrant dans le pays depuis 2004 et nous avons nôtre la mission de cultiver des talents locaux pour servir le marché ivoirien. Nous comptons actuellement près de 216 employés dont 72% sont des Ivoiriens et des Ivoiriennes. Nous coopérons avec plus de 40 sous-traitants locaux, nous contribuons à la création d’emplois et effectuons un transfert de compétences à chaque étape du processus de notre travail. 20% du personnel local est employé chez Huawei depuis plus de 10 ans.

Que fait concrètement la filiale ivoirienne du puissant groupe chinois ?

En Côte d’Ivoire, Huawei participe au développement de l’économie numérique. L’entrée de Huawei dans le pays a insufflé une dynamique au niveau des marchés ivoiriens des TIC. Nous avons apporté des solutions de qualité, une expertise pointue, des délais de déploiement très rapide et des prix qui défient toute concurrence, obligeant nos concurrents à également offrir aux Ivoiriens les technologies innovantes à des prix très raisonnables. Nous coopérons avec tous les opérateurs du pays tels que MTN, Orange, MOOV ainsi que d’autres fournisseurs Internet.

Enfin, pour relever le défi de la révolution sur le continent, il convient de former les jeunes et les enseignants aux nouvelles technologies. L’enjeu est donc double : s’appuyer sur le numérique afin d’accélérer la croissance, et se positionner sur les nouveaux secteurs d’activités qui sont générateurs d’emplois. C’est pourquoi, nous formons la jeunesse ivoirienne aux métiers numériques pour assurer le développement socio-économique du pays.

Quelle est aujourd’hui l’importance de vos activités ?

Huawei est fondamentalement un équipementier de réseaux, tous les autres services que nous proposons en découlent. Notre objectif est de constamment faire progresser la technologie des réseaux pour développer autour l’écosystème d’applications et d’équipements permettant d’accéder à tous les services.

C’est ainsi que nous équipons la Côte d’Ivoire en fibre optique pour leur permettre de développer une économie digitale capable de conduire la croissance du pays.

Que sera selon vous Huawei Côte d’Ivoire dans quelques années ?

Plus que de créer des opportunités pour Huawei, la crise du Covid-19 va permettre au pays d’accélérer sa transformation digitale. Nous sommes en persuadés. En tant que partenaire de la Côte d’Ivoire, nous serons là pour accompagner l’État et les populations dans cette transformation.

Néanmoins, il existe de nombreux enjeux. Le premier, l’un de nos cœurs de métier, c’est la connectivité. Car sans réseau, il n’y a pas de communication entre les individus ni d’échanges de données. Le deuxième, la digitalisation de l’économie. En effet, il s’agira de repenser certaines politiques en intégrant la dimension numérique, notamment la politique de santé à partir du potentiel prodigieux que permet l’Intelligence artificielle (IA) en termes de prévention et traitement des maladies ou encore la politique des transports va aussi permettre d’éviter plusieurs problèmes en cas de crise comme : la protection et le contrôle des passagers dans les aéroports.

Que représente pour vous le marché ivoirien ?

La Côte d’Ivoire est aujourd’hui une locomotive régionale. Nous constatons que depuis cinq ans que le pays dispose d’une des économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest, avec un taux de croissance moyenne qui s’approche de 9%.

Le taux de pénétration du mobile en Côte d’Ivoire durant la période de 2011 à 2018, l’accès aux TIC sur le territoire a enregistré des résultats saisissants, au point de faire aujourd’hui partie intégrante du quotidien des populations. Du côté de la téléphonie mobile, en Côte d’Ivoire, on comptait en fin d’année 2018 plus 32, 38 millions de mobiles pour une population de 25, 22 millions d’habitants selon le rapport Digital 2019 de Hootsuite. Des chiffres se rapprochant des indicateurs des pays développés d’Europe.

Par ailleurs, l’État a adopté une série de lois majeures à travers la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire adapté au développement des TIC telles que le Code des Télécommunications/TIC ; les transactions électroniques ; la protection des données à caractère personnel ; et la lutte contre la cybercriminalité.

De plus, l’investissement public, concentré particulièrement dans les infrastructures transforme le territoire ivoirien. Autant d’atouts qui confortent Huawei dans l’idée d’apporter sa pierre à l’édifice de façon durable dans le pays.

Votre groupe envisage-t-elle d’aider les ingénieurs ivoiriens à davantage se perfectionner ?

À travers des programmes phares comme « ICT Academy » où Huawei noue des partenariats stratégiques avec des Universités d’enseignement supérieur public et privé.

Les participants, souvent des étudiants et futurs ingénieurs, à la formation Huawei ICT Academy bénéficient de cours en ligne dans le but de se familiariser avec les dernières solutions technologiques, à l’issue desquels une certification leur est proposée. De même que le programme « Seeds For the Future » qui vise à promouvoir l’excellence dans l’éducation des technologies au sein des universités et faciliter l’employabilité des jeunes.

Nous nous concentrerons également sur la formation des professionnels de la cybersécurité et de la protection de la vie privée et sur leurs compétences professionnelles. Huawei organise régulièrement des formations pour que les principes de base de la cybersécurité et de la protection de la vie privée des utilisateurs soient compris.

Le Groupe met aussi en œuvre un système de certification de travail du service de cybersécurité pour ceux ayant bénéficié d’une formation chez Huawei. Nous les sensibilisons notamment aux sujets liés à la cybersécurité jusqu’à l’application des réglementations sur les produits Huawei.

Monsieur le Président, Huawei, c’est le leader mondial de la 5 G. Quelles sont les chances que cette haute technologie arrive à Abidjan 5G...

Si nous prenons l’exemple de la Côte d’Ivoire (locomotive économique de la zone) ; la contribution des TIC se situe autour de 7% pour le PIB.

Plus le pays travaille à augmenter cette contribution des technologies, plus on aura des chances de voir arriver le réseau 5G. Il nous faut créer aujourd’hui, les conditions de succès de demain.

On sait qu’aux États-Unis, vos activités sont confrontées à quelques obstacles...

Huawei est présent sur les marchés internationaux depuis plus de trente ans. Il n’y a jamais eu le moindre problème ni de qualité, ni de sécurité des réseaux, ni de cybersécurité. Nous travaillons dans 170 pays et régions, où nous avons des relations de confiance avec nos clients, les États et nos partenaires. C’est notre priorité.

Il est aussi important de préciser qu’il n’y a aucun impact pour les utilisateurs de solutions et produits de Huawei, ni pour tous nos produits actuellement en vente.

Nos seules ambitions sont de faire vivre les objets, de rassembler les gens, de digitaliser les sociétés.

Il y a aussi les écologistes qui sont très réservés à la généralisation de la 5G

À l’heure où le monde connait des évolutions technologiques majeures, dont la 5G est une des composantes, il nous faut conforter un modèle de régulation. Nous nous efforçons d’assurer un cadre solide pour nos technologies qui développent en tirant le meilleur des deux critères : l’innovation et l’intérêt général.

Plus globalement, nous pouvons assurer que les TIC pourraient permettre de réduire l’équivalent de 20 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2e) d'ici 2030.

D’un point de vue opérationnel, la technologie de l'Internet des Objets (IoT) peut aider à réduire les coûts de chauffage, de ventilation et de climatisation dans les bureaux en utilisant des capteurs intelligents pour optimiser les paramètres. Partout ailleurs, dans les magasins comme dans les entrepôts, cette technologie peut améliorer la régulation des températures dans les unités de réfrigération coûteuses et en augmenter ainsi l'efficacité.

Huawei met à disposition des États et des populations des solutions et produits capables de réduire les coûts de connexion et supprimer les obstacles à la couverture du réseau grâce à des innovations technologiques (connectivité, IA, cloud et smartphones) pour des progrès dans les secteurs de la santé, de l’éducation, mais aussi de l’environnement.


Le 06/08/20 à 08:47
modifié 06/08/20 à 08:47