Désirée Djomand (présidente de la Plamfe): «Les femmes doivent prendre conscience de leur potentiel»

Désirée Djomand, présidente de la Plateforme mondiale des femmes entreprenantes. (DR)
Désirée Djomand, présidente de la Plateforme mondiale des femmes entreprenantes. (DR)
Désirée Djomand, présidente de la Plateforme mondiale des femmes entreprenantes. (DR)

Désirée Djomand (présidente de la Plamfe): «Les femmes doivent prendre conscience de leur potentiel»

Le 30/07/20 à 19:58
modifié 30/07/20 à 19:58
La première responsable de cette organisation parle des enjeux de la Jifa, qui se tiendra sur trois jours par vidéoconférence.
Vous organisez du 29 au 31 juillet, un webinaire Zoom de la Journée internationale de la femme africaine (Jifa). Quels sont les objectifs d’une telle conférence ?

Nous estimons qu’il faut relancer la Journée internationale de la femme africaine pour reprendre le flambeau où nos pionnières l’on laissé d’une part et revisiter tout ce qui existe comme pesanteurs afin d’avancer, d’autre part. Nous pouvons commencer par de petites actions pour que progressivement, cette Journée (la leur, du reste), s’installe dans la mémoire des Africaines. Par ailleurs, il faut que les femmes prennent conscience de leur potentiel et sachent qu’ensemble, elles peuvent faire bouger les lignes. Elles sont bien instruites pour avoir fait de bonnes études. Etant dans des instances de décisions, il faut qu’elles œuvrent à se retrouver dans une plateforme où chacune va mettre son talent aux services des autres pour que toutes deviennent des femmes inspirantes, des locomotives pour tirer et entrainer leurs sœurs. L’objectif est donc de les faire prendre conscience de cette Journée. Aux droits des Femmes, nous avons ajouté une pincée d’entreprenariat afin de pouvoir concilier droits et entreprenariat. D’ailleurs, la dernière revue de la Banque mondiale dit que la femme est capable d’autonomisation si l’on arrive à concilier la connaissance de ses droits et son aptitude à entreprendre. Nous ajoutons donc un volet économique au volet juridique car ses deux mamelles peuvent être conciliées.

Quelles sont les principales articulations de cette rencontre ?

Lorsque ces Journées se passaient en présentiel, elles se passaient dans un pays du réseau. Pendant une semaine, on faisait des activités qui tournaient autour du renforcement des capacités, de visites de sites, d’échanges de mise en relation. On parlait aussi business. Preuve qu’il est important d’ouvrir de nouveaux champs pour les femmes. Hélas, pour raison de Covid-19, notre rencontre qui était prévue à Ouagadougou a été annulé. Ce qui nous a obligées à opter pour ce séminaire en ligne sur trois jours avec l’application webinaire Zoom. Il est gratuit. Durant ce séminaire qui s’étalera sur trois jours, nous aurons, le 29 : la Journée des droits de la Femme ; le 30 : la Journée économique au féminin et le 31, nous parlerons de tous les partenariats visant à porter et soutenir le mouvement des femmes.

Que gagnent concrètement les femmes ?

Chaque jour étant dédié à une question, les femmes entrepreneurs ont la journée du 30 juin. Ce sera l’occasion pour elles d’échanger avec une personne ressource de la Banque mondiale, qui s’occupe des droits de femmes et de l’entreprenariat. Elles auront l’opportunité de parler avec des femmes chefs d’entreprise, qui vont partager leurs expériences. Nous parlerons également de techniques d’épargne.

Comment se porte l’entreprenariat féminin en Côte d’Ivoire ?

Nous n’avons pas de données précises sur la cartographie des femmes entrepreneurs en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, nous avons créé le Haut conseil des femmes chefs d’entreprise. Elles dirigent de grosses entreprises, des Pme et de Très petites et moyennes entreprises. Sans oublier qu’il y en a une pléthore dans l’informel. Quand bien même elles se seraient décidées à se lancer dans le business, beaucoup de femmes finissent par fermer pour n’avoir pas fait d’études de marché en amont. Au Haut conseil des femmes chefs d’entreprise, celles qui veulent démarrer les activités ont désormais l’opportunité de venir se former et être accompagnées. D’où la nécessité et l’importance de se retrouver dans un réseau de femmes parce qu’aujourd’hui sans relations, c’est vraiment difficile.


Le 30/07/20 à 19:58
modifié 30/07/20 à 19:58